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Írma Kolássi

Parmi les nombreux anniversaires célébrés en 1918, celui du centenaire de la naissance de la cantatrice grecque Irma Kolassi passe bien inaperçu. Il faut dire que sa carrière fut assez discrète et ses disques peu nombreux. Parmi ses principaux titres de gloire, une version de référence du si beau Poème de l’amour et de la mer d’Ernest Chausson sous la direction de Louis de Froment, avec l’Orchestre Philharmonique de Londres ; et le fait d’avoir fait travailler le rôle de Léonore (Fidelio de Beethoven) à la jeune Maria Kaloyeropoulos (qui ne s’appelait pas encore Marias Callas), à peine moins âgée qu’elle, lorsque Kolassi était professeur au conservatoire d’Athènes.

Née en 1918 dans une famille de musiciens qui s’est installée à Paris peu après sa naissance, Irma Kolassi est de langue maternelle française. Ses parents retournant vivre en Grèce en 1926, elle fait ses études musicales à Athènes où elle obtient un premier prix de chant et de piano, deux disciplines qu’elle pratique avec un égal bonheur et qu’elle aura du mal à départager jusqu’au moment où le chant finira par l’emporter. Elle commence à se produire sur les scènes grecques, mais le monde de l’opéra ne la satisfait guère. Elle s’installe en France en 1949 et y restera tout au long de sa longue vie, puisqu’elle disparaîtra en 2012, à l’âge de 93 ans. A Paris, elle chante des mélodies de Ravel et de Fauré. Sa voix de soprano claire, son style simple et direct attire aussitôt Francis Poulenc qui s’enflamme pour sa voix. Mais si Kolassi chantera plusieurs fois avec ce dernier par la suite, elle se consacra plutôt à Fauré, Debussy et à Ravel, dont elle chantera volontiers les Chansons madécasses, les Trois Poèmes de Mallarmé et, en particulier, ses Mélodies populaires grecques dans leur langue originale.

C’est en France que sa carrière va s’épanouir dans le récital et dans l’enseignement pour lequel elle éprouve une véritable vocation. Irma Kolassi a travaillé avec tous les grands musiciens de son époque (Van Beinum, Rosbaud, Monteux, Münch, Van Otterloo, Krips, Giulini, pour n'en citer que quelques-uns). Elle a également excellé dans les œuvres de Schönberg, Berg, Moussorgski et Stravinsky, sans oublier celles des compositeurs modernes. Elle est devenue une enseignante bien connue et a donné des masterclasses en Europe et au Japon.


Cultivée et très intéressée par l’analyse des textes, Irma Kolassi chantait avec beaucoup de raffinement et avec une diction parfaitement intelligible. Son chant était noble et expressif, sans ce maniérisme un peu précieux qui nuit quelquefois à la mélodie française.


Irma Kolassi se produit dans Erwartung de Schönberg sous la direction d’Hans Rosbaud, ou encore dans l'Œdipus rex de Stravinsky, et participe à la création de L'Ange de feu de Prokofiev, puis à la création française de Wozzeck. Elle crée aussi des pièces de Jolivet (La Vérité de Jeanne d’Arc en 1956), de Rivier (Requiem en 1954), Tansman (Le Serment en 1954), etc.. En 1959, Irma Kolassi, rare au disque, reçoit le prix de l’Académie Charles-Cros pour son interprétation de Fauré et Duparc. En 1970, elle interrompt sa carrière et se consacre à l'enseignement, à la Schola Cantorum de Bâle notamment. L’album de 4 CD publié en 2017 par DECCA nous permet de retrouver l’essentiel de ses enregistrements officiels. © François Hudry/QOBUZ

Discographie

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