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Grace Bumbry

L'une des plus grandes mezzo-sopranos de sa génération, Grace Bumbry fut la première Afro-Américaine à se produire sur la scène du festival de Bayreuth, en 1961. Née Grace Ann Melzia Bumbry à Saint-Louis le 4 janvier 1937, elle grandit dans une famille modeste et commence à prendre des leçons de piano dès l'âge de sept ans. Admirative de Marian Anderson, elle se tourne vers le chant lyrique et remporte un concours, avant d'étudier à l'Université de Boston puis à Santa Barbara (Californie), avec Lotte Lehmann, pendant plus de trois ans (1955-1958). En parallèle de cours d'été à l'Académie de musique de Montecito (Californie) et auprès d'autres professeurs dont Pierre Bernac à Paris, Grace Bumbry passe avec succès les auditions du Metropolitan Opera de New York et fait ses débuts à Paris en 1960 dans Aïda (Verdi). Engagée par l'Opéra de Bâle pendant quatre saisons, elle multiplie les rôles dans Carmen (Bizet), Samson et Dalila (Saint-Saëns), Orfeo ed Euridice (Gluck) et Macbeth (Verdi). En 1961, sous l'impulsion de Wieland Wagner, le petit-fils du compositeur, elle crée la sensation en devenant la première cantatrice afro-américaine à fouler la scène du festival de Bayreuth, sous la direction de Wolfgang Sawallisch dans Tannhäuser, où elle gagne le surnom de « Black Venus ». Applaudie pendant quarante-deux rappels, elle revient l'année suivante puis en 1963 pour la 9ème symphonie de Beethoven avec Herbert von Karajan. Invitée à la Maison-Blanche, Grace Bumbry chante en 1962 dans la comédie musicale Carmen Jones et se produit à l'Opéra de Covent Garden (Londres) en princesse Eboli dans Don Carlos (Verdi), un rôle qu'elle reprend au Metropolitan Opera en 1965. La mezzo-soprano parcourt les scènes mondiales, à Vienne, au festival de Salzbourg dans Carmen (Bizet), à San Francisco ou à la Scala de Milan. Les années 1970 la voit aborder des emplois de soprano dans Cavalliera Rusticana (Mascagni) à Vienne, Salomé (R. Strauss) et Tosca (Puccini) à Londres, Le Trouvère et La Force du destin de Verdi à New York, Jenůfa de Janáček à Milan ou Ariane et Barbe-Bleue à Paris, entre autres prestations. Après avoir exercé sa voix chaude et ample dans le monde de l'opéra, elle crée le Grace Bumbry Black Musical Heritage Ensemble pour la préservation des negro spirituals et partage son temps entre l'enseignement, les jurys de concours et les récitals. En 2010, elle revient à l'opéra pour Treemonisha de Scott Joplin au Théâtre du Châtelet à Paris, puis en 2012 à Berlin dans Candide de Bernstein et en 2013 à Vienne dans La Dame de pique de Tchaïkovski. Après un infarctus dans un vol de Vienne à New York en 2022, Grace Bumbry, qui a longtemps résidé en Suisse puis s'est établie à Vienne, décède le 7 mai 2023 à l'âge de 86 ans.


©Copyright Music Story Loïc Picaud 2023

Discographie

25 album(s) • Trié par Meilleures ventes

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