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Georges Prêtre

 


Nul n’est prophète en son pays… Si Georges Prêtre s’est peu produit en France (comme c’est le cas de la plupart des chefs d’orchestre français), l’Europe et les Etats-Unis lui ont, au contraire, réservé un bien meilleur accueil. À commencer par l’Orchestre Symphonique de Vienne qui en fit son chef invité à vie et davantage encore en le nommant pour son 80e anniversaire membre d’honneur de la Société des Amis de la musique de Vienne comme l’avaient été Hector Berlioz et Camille Saint-Saëns. Et c’est encore Vienne qui en fait, en 2008, le premier chef français à diriger son fameux Orchestre Philharmonique pour le concert du Nouvel An.


Né le 14 août 1924 à Waziers dans le Nord de la France, et disparu le 4 janvier 2017 à Navès dans le Tarn, le jeune Georges Prêtre, dont le père est bottier, découvre à moins de huit ans sa passion pour la musique. Après avoir étudié le piano au Conservatoire de Douai, puis la trompette au Conservatoire National de Musique de Paris dont il sort avec un premier prix, il suit la classe d’harmonie de Maurice Duruflé, travaille aussi avec Olivier Messiaen, ainsi que la direction d’orchestre avec André Cluytens et Pierre Dervaux : que des très grands maîtres ! C’est lors d’une représentation dirigée par André Cluytens à l’Opéra de Paris qu’il décide de devenir chef d’orchestre. Il a 19 ans.


Débuts à l’Opéra de Marseille (1946), à l’Opéra de Lille (1948), au Capitole de Toulouse (1951-55), débuts parisiens en 1956 à l’Opéra-Comique avec Mignon d’Ambroise Thomas où il reste jusqu’en 1959. Il y créera en cette dernière année La Voix humaine de Poulenc. Consécration suprême : il est adoubé par Francis Poulenc et Maria Callas qui le considéraient comme leur chef préféré. En 1964, il dirigera la création française de Capriccio de Richard Strauss à l’Opéra Garnier, avec Elisabeth Schwartzkopf. C’est en 1962 que débute sa carrière internationale en tant que chef associé du Royal Philharmonic de Londres, interrompue une petite année quand il est le directeur musical (bien éphémère) de l’Opéra de Paris dont il démissionnera. La France se rappellera quand même à son bon souvenir pour lui faire l’honneur de diriger la soirée inaugurale de l’Opéra-Bastille le 13 juillet 1989 en présence du président de la République, François Mitterrand.


Sa carrière se déroulera donc essentiellement hors de France. Chicago (1959), Covent Garden (1961), Metropolitan Opera (1964), Scala de Milan (1965) et, comme on l’a signalé au début, Vienne où Georges Prêtre deviendra l’un des collaborateurs d’Herbert von Karajan au Staatsoper en dirigeant Capriccio de Strauss avec, cette fois, Lisa della Casa.


Son répertoire était essentiellement lyrique (opérettes, opéras) mais également constitué des grandes pages germaniques, de la scène lyrique italianisante, et naturellement de la musique française dont celle de son ami Francis Poulenc. Il lui arrive même de se laisser aller jusques et y compris à diriger L’Opéra d’Aran de Gilbert Bécaud ! Certes, il a parfois suscité quelques controverses par de curieux tempi ou par la liberté qu'il prenait avec les partitions, n’hésitant pas à user de rubato si son instinct musical le lui suggérait. Mais son impressionnante discographie témoigne de son éclectisme comme de la grande cohérence de ses interprétations, tirées à quatre épingles et véritables héritières de la tradition française de transparence que lui aura apportée Cluytens. Georges Prêtre vibrait, jubilait lorsqu'il dirigeait — par cœur, pour se sentir plus libre dans son interprétation. Il posait souvent la baguette pour ouvrir les mains vers les membres de l'orchestre en un geste les invitant à exprimer sans réserve leur sensibilité. Il n'est pas étonnant que les musiciens n'aient cessé de lui vouer une grande vénération.


© Qobuz


 


 


 

Discographie

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