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Dinu Lipatti

Véritable saint laïque de la musique classique, le pianiste roumain Dinu Lipatti est l’objet d’un véritable culte ininterrompu depuis sa disparition prématurée en 1950, à l’âge de 33 ans, à la suite d’une leucémie incurable. « Quiconque a de ses yeux contemplé la beauté est déjà livré à la mort » écrivait le poète August von Platen à peu près au même âge, des vers qui font immanquablement penser au destin de Dinu Lipatti qui non seulement contemplait la beauté mais la créait devant son clavier. Tous ceux qui l’on approché parlaient d’un être bon et lumineux auquel la providence avait donné tous les talents.


Remarqué en 1933 par Alfred Cortot, alors juré d’un concours à Vienne où le jeune Roumain n’obtient qu’un deuxième prix, Lipatti vient alors en France pour y parfaire ses études. Déjà brillant pianiste, il est également compositeur et veut apprendre la direction d’orchestre. A Paris il aura les meilleurs professeurs possibles, Alfred Cortot et Yvonne Lefébure pour le piano, Paul Dukas pour la composition et Charles Munch pour la direction d’orchestre. A peine sorti de l’adolescence, le jeune homme frappe les esprits par ses dons, sa gentillesse, sa modestie et des potentialités techniques inouïes. C’est Nadia Boulanger qui aura la plus grande influence sur lui lors de son séjour parisien, le révélant en quelque sorte à lui-même.


Rentré en Roumanie après avoir passé 5 ans en France, il entame une carrière et se lie avec Georges Enesco avec lequel il donne des récitals. En 1943 il décide de fuir son pays avec sa femme, la pianiste Madeleine Cantacuzène, pour se réfugier à Genève où il passera la fin de sa courte existence. Le Conservatoire de sa ville d’adoption lui propose immédiatement une classe qu’il conservera pendant 5 ans jusqu’au moment où la maladie lui interdira d’enseigner. Il devient immédiatement l’idole de ses élèves grâce à son charme et à sa façon de « proposer » sans jamais rien « imposer ». C’est en Suisse qu’il retrouvera sa chère compatriote Clara Haskil qu’il appelle affectueusement « clarinette » et qu’il rencontre souvent à Vevey chez des amis communs.


La santé de plus en plus précaire de Dinu Lipatti l’oblige à annuler de nombreux concerts, notamment aux Etats-Unis et en Amérique du Sud où on le réclame. Les crises, les transfusions de sang et les traitements aux Rayons X le fatiguent cruellement. Son bras gauche grossit sous l’effet de l’inflammation des ganglions et chaque mouvement devient douloureux, contraignant le pianiste à modifier sa technique. Cependant, Dinu Lipatti, entouré d’excellents médecins, ne désespère jamais et garde même son sens de l’humour. En 1950, on croit à une guérison grâce à la découverte de la cortisone. Des amis lui offrent un superbe Steinway sur lequel Walter Legge viendra enregistrer à domicile, pour EMI, une série de disques qui sont aujourd’hui légendaires. Bach, Mozart, Schubert, Chopin, un extrait seulement d’un répertoire beaucoup plus vaste que Dinu Lipatti n’a pas eu le temps de laisser à la postérité. Retrouvant une soudaine vitalité, Lipatti donne des concerts, notamment à Genève, le Concerto en la mineur de Schumann avec Ansermet qui sera édité par DECCA bien des années plus tard et, une ultime fois, au Festival de Besançon. Il meurt le 2 décembre 1950.


Au-delà de cette moderne Légende dorée, l’art de Dinu Lipatti tel qu’on peut l’entendre aujourd’hui par ses quelques enregistrements officiels et des captations de concert nous apparaît d’une radieuse pureté et d’un équilibre rare entre l’intellect et l’intuition, donnant à ses interprétations une sorte d’évidence de sens.                                                              © François Hudry/QOBUZ/mars 2018

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