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CHEIKHA RIMITTI

Parce qu’un jour, pour offrir une tournée générale, elle apostropha une serveuse de café d’un bruyant “Remettez-moi ça !” elle fut surnommée Rimitti, Cheikha étant un titre qui indique son âge respectable et son statut de maître de musique. Son prénom était Saïda, mais elle n’a jamais révélé son véritable nom afin de préserver sa famille.

Figure incontournable de la musique populaire algérienne, Rimitti vient de la tradition des meddahates, chanteuses initialement dédiées aux louanges au prophète qui, dans les années 30, s’émancipèrent de l’aspect religieux pour traiter de l’actualité des hommes et des mouvements du cœur. Née en 1923 à Tessala, près de Sidi Bel Abbès, elle est orpheline, gagne sa vie en faisant des ménages, puis en suivant des troupes de musiciens bédouins itinérants. Ceux-ci pratiquent un genre hypnotique surnommé gasba et gallal, du nom de la flûte de roseau et de la percussion qui en sont les moteurs. Ardente chanteuse et danseuse, elle se forge un nom et une réputation sulfureuse que son caractère tranché et son franc-parler accentuent. Sa musique, aussi nommée raï trab (du terroir), est à la base du raï moderne. Célèbre en Algérie depuis les années 50, elle s’est installée en France en 1978, échappant à ses détracteurs et à la montée des extrémistes, qui n’auraient certainement pas facilité la vie de celle, qui, au long des années, a chanté l’amour charnel, le TGV et le téléphone avec des déclarations du type : “Il y en a qui adorent Dieu, moi j’adore la bière.”

Méfiante envers les journalistes, elle refuse longtemps de rencontrer les médias. Lorsqu’elle s’ouvre à eux dans les dernières années de sa carrière, elle accuse chebs et chebas de s’être fait leurs réputations et beaucoup d’argent en détournant ses créations. « On a pris ma musique et on a appelé ça du raï. Je suis la racine mammaire du raï. Je chantais déjà qu’ils n’étaient pas nés. » (dans Mondomix 14 jan/fev 2006). Mais,si elle a été réellement dépossédée, ses affaires sont régularisées et sa carrière s’internationalise à partir du milieu des années 90.

En 1994, son album Sidi Mansour accueille les participations de Flea, le bassiste des Red Hot Chili Pepper ou de Robert Fripp, le guitariste de King Crimson. Le suivant, Nouar, est un succès commercial et critique qui obtient un Grand Prix de l’Académie Charles Cros. L’ultime N’Ta Goudami est lancé en grande pompe, quelques mois avant sa disparition, le 15 mai 2006. Durant cette dernière décennie, elle est accueillie sur les scènes du monde entier avec un enthousiasme grandissant, ce qui ne l’empêche pas de se produire régulièrement dans les petits cafés communautaires de Barbés à Paris, en compagnie de quelques musiciens et pour une poignée d’amis. © Benjamin Minimum/Qobuz 

Discographie

44 album(s) • Trié par Meilleures ventes

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