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Alain Bashung

En près de trois décennies, cet élégant réussit à inscrire son nom au panthéon des grands de la chanson française. Brel, Brassens, Ferré, Barbara, quelques autres peut-être, et Bashung. Etait-ce de la chanson ? Du rock ? De sa foisonnante démarche singulière et ambitieuse surgiront quelques tubes qui marqueront le grand public. Ainsi Bashung eut un statut à part. Il était même devenu intouchable. Et ses malaxages de mots, de lettres et de matière verbale hypnotisaient tant l'érudit que le néophyte.

Alain Bashung avait finalement créé un genre à lui seul. Sa voix déjà - grave et presque parlée - rendait immédiatement impressionnants chacune de ses rimes, chacun de ses jeux de mots baroques. Traitement similaire pour sa musique. Ses fondations harmoniques l'enracinaient dans une certaine tradition française, entre luxure gainsbourienne et onirisme barbaraien. Mais sa passion pour l'histoire du rock s'infiltrait dans cet univers lettré. Au final, l'atypisme de l'assemblage s'avèrera éblouissant. A l'image de L'Imprudence, son monument de 2002. Si rock français (et non rock EN français) intégrait le Larousse, sa définition tiendrait en sept lettres : Bashung.

Perfecto, jean moulant et bottes de cow-boy à l'époque de Gaby, Oh ! Gaby, Bashung était un enfant du rock ayant grandi au son du Be Bop A Lula de Gene Vincent et de la country américaine. Son style à lui était imprégné de l'héritage de la chanson française.

Né le 1er décembre 1947 d'un père inconnu et d'une mère ouvrière, Alain Bashung est envoyé à un an vivre chez sa grand-mère, à Wingersheim, en Alsace. Il y reçoit une éducation catholique - il fut enfant de chour - et les débuts d'une culture musicale : Strauss, Wagner, et surtout Kurt Weill. Il devient connu du grand public au début des années 80 avec l'album Pizza. Ses Gaby Oh ! Gaby et Vertige de l'amour, aux paroles signées par Boris Bergman, s'installent au sommet des charts de l'hexagone. Mais il prend très vite le contre-pied, avec Play Blessures, opus moins facile d'accès, réalisé avec Serge Gainsbourg.

En 1989, Alain Bashung cherche encore et toujours à se renouveler, et commence à travailler avec un autre parolier, Jean Fauque. Pendant dix ans, il obtiendra de nouveaux tubes comme Osez Joséphine en 1991 ou Ma petite entreprise en 1994.

Au seuil du XXIe siècle, Bashung s'était assagi. Il s'était marié avec Chloé Mons, une jeune artiste du nord de la France, avait eu une fille. Et il avait accouché lui-même d'une perle : L'Imprudence, son onzième album, considéré par la critique comme le plus audacieux. Enfin Bleu Pétrole en 2008, qui marquait un retour aux guitares folk.

Bashung était aussi génial dans l'art d'attirer à lui des personnalités fortes et originales du monde la musique : Rodolphe Burger, les guitaristes Marc Ribot ou Arto Lindsay, ou, plus jeunes, les Miossec, Armand Mélies et autres Joseph d'Anvers. Son image intriguait elle aussi. Au point que le chanteur fera de nombreuses apparitions au cinéma, sa grande passion. Fernando Arrabal, Patrice Leconte, Ilan Duran Cohen, François Armanet, Jean Marboeuf ou Samuel Benchetrit le filmèrent avec envoûtement.

Envoûtante elle aussi l'influence d'Alain Bashung sur la chanson et le rock français. De Noir Désir à Rodolphe Burger, sa langue, ses mélodies angulaires et sa palette sonore serviront à de nombreux artistes de l'hexagone. Bref, si l'homme est mort, le mythe lui n'est pas prêt de disparaître.

Le 28 février 2009, il se déplace pour les Victoires de la Musique où, très affaibli par son cancer du poumon qui le rongeait depuis 2007, il remporta trois nouveaux trophées, s'ajoutant au huit autres obtenus précédemment, faisant de lui l'artiste le plus primé de l'histoire de cette compétition. Quelques jours plus tard, samedi 14 mars 2009, il s'éteint à l'âge de 61 ans. © MZ/Qobuz

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