Akiyo

Groupe de musique et mouvement culturel, Akiyo naît en Guadeloupe aux alentours des années 1978/1979 autour des revendications indépendantistes. Les frères Nankin ou « Vélo » (Marcel Lollia de son vrai nom), fans de gwo ka, un style de musique guadeloupéen basé autour des percussions, souhaitent se réapproprier les fêtes du carnaval et y réintroduisent les masques et tenues traditionnels. Avec son groupe, Akiyo veut remettre au goût du jour les cultures historiques de la Guadeloupe et conquit rapidement le public lors des fêtes organisées. Après la mort de Vélo, la formation se réorganise en association et se déclare mouvement culturel. Alors que la troupe se sert du carnaval pour dénoncer l’oppression coloniale, leurs tenues sont décriées par les autorités et interdites de représentation en 1985. Quelques années après ces déboires, Akiyo développe Akiyo Mizik et se produit lors de spectacles à partir de 1988. Un premier album, Mémoires, paraît en 1992 et connaît un succès conséquent sur l’île. Valorisant le gwo ka, Akiyo met en lumière les percussions traditionnelles de Guadeloupe et se produit à Angoulême ou Nîmes. Naturellement, la formation poursuit avec Mouvman (1993) puis Dékatman (1996). Avec une reconnaissance qui grimpe, et les amène jusqu’à se produire pour la cérémonie d’ouverture de la Coupe du monde 1998, Akiyo devient peu à peu un groupe emblématique du patrimoine musical guadeloupéen. Après de nombreuses tournées (le Théâtre de l’Odéon en 2002, le Stade de France en 2009 ou l’Olympia en 2012) et des compilations, le mouvement dévoile Mastodont en 2013 sur sa propre structure de production, Mouvman Kiltirel Akiyo, et continue de défendre les origines du carnaval.