Les vingt-quatre disques scellés dans des urnes à l'Opéra-Garnier en 1907 seront bientôt disponibles en CD.

L'histoire est en tout point digne du Palais-Garnier, habitué aux légendes depuis le fantôme de Gaston Leroux : le 24 décembre 1907, vingt-quatre disques présentés comme l'échantillon d'un « musée de la parole » par Alfred Clark, président de la compagnie française du Gramophone, étaient scellés dans les sous-sols de l'Opéra. Des boîtes destinées à n'être ouvertes qu'un siècle plus tard, afin « d'apprendre aux hommes de cette époque quel était alors l'état des machines parlantes, et quelle était la voix des principaux chanteurs de notre temps. » Moins de cent ans s'étaient écoulés, lorsqu'en 1989 les précieux objets furent transférés à la Bibliothèque nationale de France pour leur sauvegarde, certaines boîtes ayant été pillées et vidées. Mais c'est finalement au cours de l'année 2008 que ces deux urnes de plomb seront ouvertes, dans un milieu sécurisé, puisque des bandelettes d'amiante avaient été fixées en 1907 pour protéger les disques. Héritier de la compagnie Gramophone, le label EMI publiera au cours de l'année le report sur CD de ces trésors : un coffret de trois disques dans lequel on trouvera des airs interprétés par Emma Calvé (Carmen), Nellie Melba (Rigoletto), Adelina Patti (Don Giovanni), et aussi Francesco Tamagno (Otello).