Quatorze ans après "Raising Sand", l'ex-chanteur de Led Zep et la star country signent avec "Raise the Roof", un magnifique deuxième album d'americana 5 étoiles...

Entre le druide Robert Plant et la princesse country Alison Krauss, c’est une vieille histoire, qui prend son temps. Ils se sont croisés pour la première fois en 2004 lors d’un concert en hommage au folk-bluesman Leadbelly. Deux ans plus tard, ils enregistraient leur premier album en duo, Raising Sand, précieux joyau de musique américaine au sens large, sublimée par un répertoire de reprises choisies et la production de T Bone Burnett.

La suite, Raise the Roof, arrive donc treize ans plus tard, comme s’ils s’étaient quittés la veille. Déjà, on retrouve sur ce second album à peu près le même noyau dur (mais moelleux quand même) de musiciens que sur le premier : Marc Ribot à la guitare, Jay Bellerose à la batterie, Dennis Crouch à la contrebasse et bien sûr ce vieux T Bone à la console. À une chanson près, c’est encore un disque de reprises, pêchées dans le coffre aux trésors de la musique américaine, de Don Everly ou Hank Williams en passant par Calexico, Allen Toussaint, Bert Jansch ou Merle Haggard pour les plus connus, à d’autres beaucoup plus obscurs. Par exemple, Randy Weeks ou plus encore madame Geeshie Wiley, dont le duo ose reprendre Last Kind Words Blues, un des morceaux les plus sacrés, mystérieux et intouchables du blues antique. Et ils le font très bien, sans imitation, en l’emmenant du côté des Appalaches, du « High and lonesome », comme est titrée la seule chanson de l’album composée par Robert Plant.

Robert Plant & Alison Krauss - Can’t Let Go (Lyric Video)

Robert Plant & Alison Krauss

On peut aussi citer le dernier morceau de Raise the Roof, You Can’t Rule Me de Lucinda Williams, qu’ils font sonner comme une reprise de Howlin’ Wolf. Sans exception, ce disque est un grand moment d’alchimie musicale, une réunion de fantômes folk qui préfèrent boire un verre ensemble au comptoir, dans l’ombre, plutôt que faire peur. Robert Plant, Alison Krauss et toute l’équipe n’en font jamais trop, arrivés à un niveau de simplicité ultime, à une liberté totale dans leur approche de la musique américaine légendaire. Et c’est normal : ils en font eux-mêmes un peu partie.

Sheku Kanneh-Mason, Isata Kanneh-Mason - Barber Sonata (Track by Track)

IsataKannehMasonVEVO