Six lettres suffisent. Pas plus. Callas. Tout est dit.

Maria Callas aurait évidemment pu exister sans le département classique d’EMI… N’empêche, la cantatrice demeure indissociable de cette maison de disque qui grava ses plus belles pièces. Toutes en fait ! C’est le 29 juillet 1952 qu’elle signe un contrat avec la major britannique et réalise le premier essai d’enregistrement en août avec Non mi dir de Don Giovanni. L’année suivante, à Florence, elle effectue son premier enregistrement pour EMI avec Lucia di Lammermoor. Callas commence ensuite une série d'enregistrements complets à la Scala, dont Cavalleria Rusticana dirigé par Tullio Serafin et le fameux Tosca dirigé par Victor de Sabata… Derrière la majorité des pièces gravées pour l’éternité, le maitre des lieux : le producteur Walter Legge ! Adulée par les uns, décriée par les autres, la voix de Callas a été et reste controversée. Inconditionnel, Legge en parlait ainsi : « Elle possède l'essentiel pour une grande cantatrice : une voix instantanément reconnaissable… De toutes ses qualités, la plus admirable était l'utilisation de fioritures musicales de toutes sortes mais toujours avec goût, élégance et musicalité. L'intensité et la longueur de chaque appoggiature, l'incorporation discrète de variations dans la mélodie, la précision et la rapidité de ses trilles, le rythme apparemment inéluctable de ses portamenti étaient empreintes de grâce et de signification. Il y avait dans son chant une infinité d'exquis instants de bonheur - de minuscules portamenti d'une note à sa voisine ou couvrant de larges intervalles - des changements de couleur qui étaient de la pure magie. Elle était passée maîtresse dans cet aspect du bel canto. » Callas est ici Tosca, à Covent Garden :