Stéphane Degout et Hélène Lucas se partagent la scène du Théâtre des Champs-Elysées à Paris, le vendredi 28 janvier. Lui, baryton. Elle pianiste. Un duo mélodieux et harmonieux pour interpréter un programme digne de ce nom, avec Trois poèmes de Paul Verlaine et Trois ballades sur des poèmes de François Villon de Claude Debussy, puis Les Mélodies persanes de Camille Saint-Saëns, Histoires Naturelles de Maurice Ravel, et pour finir des oeuvres de Henri Duprac Mélodies sur des poèmes de Théophile Gautier, Thomas Moore et Charles Baudelaire, de Emmanuel Chabrier, les Mélodies sur des poèmes d'Ephraïm Mikhaël, Catulle Mendès et Rosemonde Gérard, et de Reynaldo Hahn, les Deux mélodies sur des poèmes d'Alphonse Daudet et Gabriel Vicaire.
Les très grands noms de la mélodie française, Fauré, Debussy, Ravel, font souvent oublier qu'ils ne furent pas les seuls. Il faut compter avec Saint-Saëns dont le cycle des Mélodies persanes est une réussite d'orientalisme subtil ; Chabrier, qui acclimatent dans ses mélodies un wagnérisme à la française avec des parties de piano très élaborées et une vocalité très sensuelle ; il sait aussi brosser un tableau riant et audacieux dans Les Cigales.
Le troisième de ces mélodistes un peu négligés auxquels ce programme rend justice est Reynaldo Hahn. Sa pièce Trois jours de vendanges semble d'abord se plier au folklorisme du texte d'Alphonse Daudet, avant de virer à la mélancolie, lorsque le piano fait entendre une discrète citation du Dies irae et conclut par un émouvant postlude.
Il a démarré il y a dix ans avec le rôle de Papageno à Aix mais c’est dans Cosi fan tutte à Salzbourg, Glyndebourne puis à Aix, dans la mise en scène de Patrice Chéreau, que Stéphane Degout s’est affirmé comme l’un des plus grands barytons actuels. Avec sa fidèle partenaire Hélène Lucas, il donnera la pleine mesure de ces chefs d'œuvre oubliés le 28 janvier avec nue Montaigne.
