Le jeune virtuose violoniste arménien Sergey Khachatryan se produira aux côtés de l’Orchestre National de Russie dirigé par son fondateur Mikhaïl Pletnev le 24 janvier à Paris, salle Pleyel.

L’Orchestre National de Russie est la première formation indépendante et privée fondée en 1990, après l’éclatement de l’Union soviétique. Son fondateur, Mikhaïl Pletnev, remarquable pianiste, mais aussi chef d’orchestre et compositeur, est redevenu en 2003 le directeur artistique de la formation. A Pleyel, samedi 24 janvier, la phalange russe accompagnera le jeune et virtuose violoniste arménien Sergey Khachatryan dans un programme original présentant des œuvres de Rimski-Korsakov et le Concerto pour violon de Khatchatourian…

Né à Erevan en Arménie en 1985 au sein d’une famille de musiciens (ses parents et sa sœur aînée sont pianistes), Sergey Khachatryan remporte de nombreux concours, dont le Concours Louis Spohr puis, en décembre 2000, le huitième Concours international Jean Sibelius et, en 2005, le Premier Prix du prestigieux Concours Reine Elizabeth à Bruxelles. Il obtient une bourse d’étude de la Fondation Anne-Sophie Mutter et effectue ses débuts avec l’Orchestre philharmonique de Londres en janvier 2004 en interprétant, avec la célèbre violoniste, le Double Concerto de Bach.

Sa carrière internationale se développe par la suite en étroite association avec Kurt Masur : ils se produisent ensemble avec l’Orchestre National de France et l’Orchestre Philharmonique de Londres, ainsi qu’avec le Philharmonique de New York et l’Orchestre de Cleveland.

Les projets de Sergey Khachatryan comptent également des collaborations avec le Philharmonia Orchestra et Christoph von Dohnányi, le Philharmonique de Munich et James Conlon, l’Orchestre symphonique de Boston et Bernard Haitink. Le jeune violoniste se produit en récital à travers le monde entier, dans des salles aussi prestigieuses que le Wigmore Hall de Londres, le Carnegie Hall de New York, le Palais des Beaux-Arts de Bruxelles et le Alte Oper de Francfort. Madrid, Tokyo, Séoul, Paris, San Francisco, Hambourg et Dublin figurent également parmi les villes qui l’ont accueilli.

Privilège réservé au vainqueur de l’édition 2005 du Concours Reine Elizabeth, Khachatryan joue le violon Stradivarius « Huggin » de 1708 prêté par la Nippon Music Foundation.

Mikhail Pletnev est le pianiste qui vient du froid. Sa ville natale, Archangelsk, se trouve sur la mer Blanche, dans l'océan Arctique. Issu d'une famille de musiciens, il entre à treize ans à l'Ecole centrale de musique de Moscou et quatre ans plus tard au Conservatoire de Moscou, où il est élève de Jakov Flier et, à sa mort, de Lev Vlassenko.

Pletnev attire l'attention sur lui en 1978 en remportant le Concours Tchaïkovski de Moscou. Mais c'est seulement avec la Perestroïka et la décomposition de l'Union soviétique qu'on le voit prendre l'envergure d'un très grand. Sa carrière de chef d'orchestre, commencée dans les années 80, y est pour beaucoup. Il profite des libertés reconquises pour fonder en 1990, à Moscou, l'Orchestre National de Russie, avec lequel il va parcourir le monde entier. Sa réputation s'appuie ainsi au moins autant sur la baguette que sur le piano, mais il cumule les deux fonctions dans les concertos de Mozart et de Beethoven en dirigeant du clavier. Sa troisième activité, celle de compositeur, en revanche reste peu connue en dehors de la Russie.

Au sein de la grande école russe, Mikhail Pletnev est, avec Andreï Gavrilov, le plus important représentant de sa génération. Son répertoire le mène de Scarlatti au XXe siècle, avec une prédilection très tôt ressentie pour l'œuvre pianistique de Tchaïkovski. On n'en connaissait guère que le Concerto en si bémol mineur op.23, qui lui-même ne fait pas l'unanimité. Pletnev, quant à lui, inscrit à son programme des œuvres ambitieuses comme la Sonate en sol majeur op.37 et les pièces concertantes. Il n'hésite pas non plus à donner les cycles de l'Album pour les enfants op.39 et des Douze pièces de moyenne difficulté op.40, que l'on classe généralement dans le répertoire pédagogique.

Pletnev a également rendu aux salles de concert les Pièces lyriques de Grieg, qui trônaient jusque-là sur les pianos des familles. Selon le critique russe Tchinaïev, « ce qui attirait déjà dans la magie du Tchaïkovski "pour enfant" interprété par Pletnev, nous le retrouvons ici, chez Grieg, pleinement révélé par perfection stylistique. Mais il y a plus essentiel encore : c'est le choix même de ces pièces qui nous montre un artiste d'aujourd'hui se vouant à une simplicité régénératrice, que l'on aimerait bien pouvoir appeler nouvelle simplicité. »

Le site officiel de Sergey Khachatryan

Le site officiel de Mikhail Pletnev

Le site officiel de l’Orchestre National de Russie

Le site officiel de la salle Pleyel