Du 25 janvier au 3 février, La Somnambule de Bellini avec Natalie Dessay fera résonner sa poésie à l’Opéra Bastille.

Du 25 janvier au 3 février, La Somnambule de Bellini s’installera à l’Opéra Bastille. Dans une mise en scène signée Marco Arturo Marelli et une direction musicale signée Evelino Pidò, le public parisien pourra déguster les voix de Natalie Dessay, Michele Pertusi, Cornelia Oncioiu, Javier Camarena, Marie-Adeline Henry et Nahuel Di Pierro.

Que de délicatesse chez ce Bellini de trente ans ! Loin des querelles royales ou des batailles, des grandes figures tragiques, il trouve cette fois son héroïne dans un petit village de Suisse. La modeste et charmante Amina est justement cette somnambule qui s’échappe de sa chambre, devient une autre et traverse la nuit. Il y a du rêve éveillé dans cette céleste partition : les lignes de chant s’y suspendent et l’âme entière de l’héroïne semble y affleurer, les instruments trouvent de transparentes couleurs d’aquarelle. L’élégie y est reine, jusqu’à un des plus beaux airs de tout le répertoire, Ah non credea mirarti, miracle de poésie lunaire. En même temps, Bellini dépeint un monde fort cruel – le nôtre –, où la fragilité et la douceur ont bien du mal à se faire entendre. Natalie Dessay chantera pour la première fois à l’Opéra de Paris un des plus beaux rôles du romantisme italien.

Né à Catane en Italie en 1801, contemporain de Donizetti, Vincenzo Bellini fut en son temps considéré comme le successeur de Rossini. Il sut pourtant se démarquer de l’exemple rossinien, imprégné d’un idéal de virtuosité. Chez Bellini priment la qualité de la mélodie, la recherche de l’expression dramatique et la peinture des émotions. Sa disparition précoce (il meurt en 1835) priva l’histoire de la musique du seul grand rival qu’aurait pu connaître Verdi.

Élevé à Naples, Bellini eut pour maîtres de composition Giovanni Furno, Giacomo Tritto et Niccolo Zingarelli. Il n'avait pas encore terminé ses études qu'il faisait représenter, sur la scène du conservatoire, un petit opéra intitulé Adelson e Salvini (1825). Il se vit presque aussitôt chargé d'écrire, pour le Théâtre San Carlo de Naples, Bianca e Gernando (1826), qui fut si bien reçu que Bellini fut immédiatement invité à composer, pour la Scala de Milan, Il Pirata (1827), qui obtint un succès éclatant.

Ensuite, Bellini composa La Straniera, Zaira et I Capuleti e i Montecchi. Sa renommée s'étendait chaque jour lorsqu'il revient à Milan donner La Somnambule, qui fit résonner son nom aux quatre coins de l'Europe. À la fin de cette même année 1831, et de nouveau à Milan, il faisait représenter Norma, son chef-d’œuvre. En 1833, Beatrice di Tenda était créé à Venise et c'est alors que, sur l'initiative de Rossini, il fut chargé de composer un opéra pour le Théâtre-Italien de Paris. Il s'installa à Puteaux, où il écrivit I Puritani, qui fut représenté en 1835 avec un grand succès. Le compositeur mourut quelques jours après.

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