Peu médiatisé, le génial pianiste de jazz américain est en récital parisien au Théâtre du Châtelet le 20 octobre.

Mercredi 20 octobre, Mulgrew Miller est en concert à Paris au Théâtre du Châtelet. Il serait grand temps de réaliser l’importance du pianiste américain. Car à 55 ans, ce natif du Mississippi n’est pas un simple et/ou digne héritier d’une lignée de tapoteurs allant d’Oscar Peterson à McCoy Tyner en passant par Hank Jones… Miller saute, caresse, s’allonge, bondit, baille, crie, s’étire, slalome, chacune de ses phrases est une posture évidente. Nécessaire. Ou juste belle.

La jazzosphère, elle, sait bien que le pianiste né à Greenwood le 13 août 1955 est ce géant du piano. Aux côtés d’Art Blakey, Betty Carter, Woody Shaw, Tony Williams, Ron Carter, Joe Henderson, Kenny Garrett, Dianne Reeves, Cassandra Wilson, Terence Blanchard et tant d’autres comme en solo, son jeu livre un classicisme que l’ère du temps est bien incapable d’oxyder. Avec lui, un standard mille fois entendu offre fraîcheur et modernité.

Car ce discret Mulgrew Miller magnifie la philosophie du bon goût. Le toucher est racé. Le phrasé toujours juste. Il y a chez ce disciple d’Oscar Peterson une fluidité quasi-organique du blues, comme un swing funky enveloppant toujours une réelle virtuosité jamais mise en exergue.

Ceux qui dégustèrent Keys To The City, le premier album de Miller paru en 1985, ont rapidement décelé ce talent. Et ceux qui découvriront le musicien à l’écoute de son dernier opus en date, Solo, entreront rapidement eux-aussi dans le cercle des mulgrewophiles.

Le site du Théâtre du Châtelet

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