Après Cardillac dans la mise en scène d’André Engel, l’Opéra Bastille ouvre de nouveau ses portes à une oeuvre majeure de Paul Hindemith, cette fois confiée à Olivier Py et dirigée par Christoph Eschenbach.

On connaît surtout de Mathis le peintre la symphonie qu’en a tirée Paul Hindemith. Cet opéra monumental en sept tableaux, évocation de la vie et de l’art de Matthias Grünewald (auteur du célèbre retable d’Issenheim), mérite cependant d’être porté sur scène, même si ce n’est pas tant l’action qui importe, mais surtout le parcours d’un homme qui traversa le tumulte de son siècle (la Réforme et la « Guerre des paysans ») avant de se réfugier dans la solitude de l’art et de la foi.

L’entrée au répertoire de l’Opéra National de Paris d’une œuvre qui passe pour l’un des chefs d’œuvres lyriques du XXe siècle mérite l’attention. D’autant plus, quand elle est aussi rarement représentée. Officiellement interdit par les Nazis en 1934, Mathis, le peintre fut créé à Zurich en 1938 avec un immense succès. Reconnaissant l’héritage classique, la musique de ce compositeur subversif mais anti-dodécaphonique y a atteint son apogée.

L'Opéra de Paris y a mis ses plus grands moyens musicaux et scéniques avec en personnage central Matthias Goerne, assurément le baryton allemand numéro un. Dans une mise en scène d’Olivier Py (directeur du Théâtre National de l'Odéon) et avec Christoph Eschenbach à la baguette, on peut s’attendre à un événement haut en couleur. A partir du 16 novembre jusqu'au 6 décembre.

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