Lundi 9 février, Beethoven sera célébré à Pleyel avec l’ouverture de König Stephan, le Concerto pour piano n°3 et la Symphonie n°5. Sur scène, le London Symphony Orchestra (LSO) dirigé par Sir John Eliot Gardiner avec à ses côtés la grande pianiste portugaise Maria-João Pires.
Née à Lisbonne le 23 juillet 1944, Pires a débuté ses études de piano très jeune, et interprétait déjà des concertos de Mozart en public à l’âge de 7 ans. À 9 ans, elle recevait un prix du Portugal pour les jeunes musiciens. Entre 1953 et 1960, elle étudie avec Campos Coelho au Conservatoire de Lisbonne, et se forme à la composition, à la théorie et à l’histoire de la musique avec Francine Benoit. Elle poursuit ses études en Allemagne, d’abord à la Musikakademie de Munich avec Rosl Schmid, puis à Hanovre avec Karl Engel.
Maria-João Pires a obtenu une reconnaissance internationale en remportant le premier prix au Concours du bicentenaire Beethoven de Bruxelles (1970). Elle fait ses débuts à Londres en 1986, à New York en 1989. En 1987, elle se produit à Hambourg, Paris et Amsterdam dans le cadre de la tournée inaugurale du Gustav Mahler Youth Orchestra avec Claudio Abbado. Elle est régulièrement invitée en Europe, au Canada, au Japon, en Israël et aux États-Unis, se produisant avec les orchestres les plus importants, notamment les Berliner Philharmoniker, le Boston Symphony Orchestra, l’Orchestre du Concertgebouw d’Amsterdam, le London Philharmonic et l’Orchestre de Paris.
On a pu entendre Pires au Festival du Schleswig-Holstein, aux Schubertiades de Feldkirch, à Tanglewood et au Festival de Ravinia. La pianiste protugaise a fait ses débuts au Festival de Pâques de Salzbourg en 1990 avec Claudio Abbado et l’Orchestre Philharmonique de Vienne.
Maria João Pires se consacre activement à la musique de chambre. Depuis 1989, elle collabore avec le violoniste Augustin Dumay et c’est avec lui qu’elle a fait ses débuts à Londres. Les deux musiciens se sont produits à travers l’Europe et ont effectué des tournées au Japon à l’automne 1992 et durant l’été 1994. En trio avec le violoncelliste Jian Wang, ils ont effectué une tournée en Extrême-Orient à l’automne 1998. Elle a consacré de nombreux disques à la musique de Mozart, dont elle a notamment gravé l’intégralité des sonates pour piano.
Pires a également enregistré des sonates et diverses pièces de Schubert. En duo avec Dumay, elle a gravé des pièces de Mozart, Brahms, Franck, Debussy et Ravel. Les musiciens ont également participé, avec les sonates de Grieg, à une édition commémorant le 150e anniversaire de la naissance du compositeur. Avec Abbado, la pianiste lisboète a réalisé deux enregistrements de concertos de Mozart, le premier avec le Philharmonique de Vienne, le second avec le Chamber Orchestra of Europe.
Maria João Pires se consacre également à Chopin, dont elle a enregistré les Préludes, le Concerto pour piano n°2 avec le Royal Philharmonic Orchestra et André Previn, ainsi que l’intégrale des nocturnes. Depuis 1970, elle s’efforce de développer une pédagogie qui favorise l’épanouissement de l’individu et de la société, à l’opposé d’une logique de globalisation destructrice et matérialiste.
En 1999, Maria João Pires a créé Belgais, un centre pour l’étude des arts dont elle exporte la philosophie et l’enseignement à Bahia au Brésil. En 2005, elle a fondé une troupe de théâtre, de danse et de et de musique, Art Impressions.
