Influencée par la musique spectrale, la compositrice finlandaise a reçu le prestigieux Prix Sonning danois.

A 57 ans, Kaija Saariaho a décroché le prestigieux Prix Sonning, haute distinction danoise dotée de 80.000 euros. La compositrice finlandaise qui vit à Paris recevra son prix lors d’une cérémonie qui aura lieu à Copenhague le 5 mai 2011. Décerné depuis 1959 à des compositeurs, des chefs d’orchestre, des musiciens ou des chanteurs, le Prix Sonning a été attribué, entre autres, à Leonard Bernstein, Mstislav Rostropovitch, Anne-Sophie Mutter and Daniel Barenboim.

Née le 14 octobre 1952 à Helsinki, Kaija Saariaho apprend la musique à partir de l'âge de 6 ans, avec comme instruments le violon, le piano et l'orgue. Elle s'oriente vers l'académie des Beaux-Arts de Helsinki pour y étudier la peinture et le dessin, tout ayant la volonté de devenir compositrice. [Elle décider d'étudier sérieusement la musique en 1976, et intègre l'Académie Sibelius d’Helsinki, dans la classe de Paavo Heininen. L'enseignement d’Heininen est rude, mais Saariaho le reconnaît comme essentiel, lui permettant notamment de lever un blocage sur son expression musicale.

Kaija Saariaho participe à des rencontres entre jeunes compositeurs, et forme un groupe qu'ils appellent Korvat auki (oreilles ouvertes en finlandais), qui comprend entre autres Magnus Lindberg, Jouni Kaipainen, Esa-Pekka Salonen, Jukka Tiensuu.

En 1980, Saariaho se rend à Darmstadt et y découvre l'école spectrale française, en particulier la musique de Tristan Murail et de Gérard Grisey, ce qui a été pour elle une vraie révélation. Elle termine ses études à l'académie Sibelius en 1981.

Kaija Saariaho quitte ensuite la Finlande pour étudier à Fribourg-en-Brisgau, auprès de Brian Ferneyhough et Klaus Huber, pendant deux ans, puis à l'IRCAM à Paris, pour se former à l'informatique musicale. Elle est l'auteur de deux opéras : L'Amour de loin (2000) et Adriana Mater (2006). La même équipe a collaboré à ces opéras : le librettiste Amin Maalouf, le metteur en scène Peter Sellars et le chef d'orchestre Esa-Pekka Salonen. Elle prépare avec Amin Maalouf pour librettiste, François Girard à la mise en scène et Kazushi Ono à la direction musicale un opéra en neuf scènes, Émilie, qui sera monté en 2010 à l'Opéra de Lyon, commanditaire de l'œuvre.

Kaija Saariaho est très influencée par la musique spectrale. Petals, pour violoncelle solo ou avec électronique, illustre parfaitement cette forme de musique travaillant sur la matière même du son. Nombre de ses pièces utilisent des ressources électroniques en plus des instruments traditionnels, à l'exemple de Nymphéa (Jardin secret III, 1987), pour quatuor à cordes et électronique en direct.

Saariaho a beaucoup écrit pour le violoncelle, et l'utilise de manière novatrice, en jouant notamment sur la texture de l'instrument grâce à l'électronique et à des techniques de jeu inventives (variations de pression et d'inclinaison de l'archet...). Sa proximité avec le violoncelliste finlandais Anssi Karttunen, qui a créé plusieurs de ses œuvres, a sans doute contribué au développement du travail de Saariaho sur le violoncelle. Elle dit elle-même : « Le violoncelle est mon instrument préféré, c'est du moins ce que je crois parce que j'y reviens régulièrement. Qu'il existe des violoncellistes remarquables qui ont toujours été prêts à coopérer avec moi n'a pu que contribuer à cet état de fait. » Le site officiel de Kaija Saariaho Le site officiel du Prix Sonning Un mini-portrait de Kaija Saariaho :