Pour profiter de la musique en balade, il n’y a pas que le Bluetooth. Certains fabricants proposent des petits boîtiers tenant dans la poche qui sont capables de magnifier l’écoute au casque filaire. Leur ultraminiaturisation n’implique aucun renoncement à la qualité Hi-Fi. Ils deviennent ainsi transportables pour vous accompagner partout. Le iFi xDSD Gryphon maximise les fonctions pour prétendre bien plus qu’à un simple rôle de DAC/ampli casque portable.

Dans la gamme des DAC portables iFi, le xDSD Gryphon n’est pas le plus cher, mais il est assurément le plus complet. Juste au-dessus de lui se situe le iDSD Diablo, fleuron de la marque. Il sait faire moins de choses, mais il possède des composants très haut de gamme et une puissance de sortie impressionnante pour alimenter tous les casques possibles et imaginables. Un peu plus encombrant, le Diablo renferme également une batterie à l’autonomie plus généreuse.

Ça, c’est pour situer l’offre premium d’iFi dans le monde des amplis casques nomades. Le xDSD Gryphon au centre de notre test est un peu moins exclusif que le Diablo car il prend la route de la polyvalence. Le Gryphon bénéficie d’une connectique plus développée, de différents réglages, d’un écran pour les consulter ainsi que du Bluetooth HD. Vous pouvez ainsi utiliser le Gryphon dans différentes configurations, voire uniquement en sédentaire si c’est votre choix.

Caractéristiques

● DAC/ampli casque

● Prix : 599 €

● Échantillonnage : 768 kHz / 32 bits, DSD512, MQA

● Bluetooth : aptX, aptX HD, aptX Adaptive, aptX LL, LDAC, HWA, AAC et SBC

● Connectivité : 1x entrée USB-C audio, 1x entrée numérique optique, 1x entrée analogique 3,5 mm, 1x entrée analogique 4,4 mm, 2x sorties mixtes casque/ligne 3,5 & 4,4 mm, 1x USB-C pour l’alimentation

● Dimensions (l x p x h) : 123 x 75 x 19 mm

● Poids : 215 g

Présentation générale du xDSD Gryphon

Le style de ce DAC iFi est assurément original. Son format, assez proche d’un smartphone en plus épais, repose sur un châssis aux courbes en forme de vagues. Une petite pochette fournie le protège lors des transports et une housse plus épaisse en feutrine existe en accessoire optionnel. L’ensemble est composé d’éléments en aluminium recouverts d’une finition légèrement granuleuse donnant au Gryphon un aspect technique et robuste.

La face supérieure arbore une zone noire qui accueille un afficheur OLED délivrant toutes les informations nécessaires en cours de lecture. C’est une dotation assez rare que nous détaillerons plus loin. La face inférieure propose un commutateur à trois positions permettant d’invoquer la fonction iEMatch. Disponible sur certains produits iFi et également proposée sous la forme d’un accessoire universel, iEMatch a pour but d’adapter la sortie audio aux intra-auriculaires IEM. En modifiant le niveau de gain, vous réduisez le bruit de fond pour une dynamique accrue.

Les deux extrémités du xDSD Gryphon accueillent l’ensemble de la connectique. iFi a séparé assez logiquement les entrées audio des sorties casques. D’un côté se trouvent un port USB pour l’alimentation et la recharge de la batterie interne et quatre ports pour autant de sources possibles. L’USB-C est celui à privilégier pour profiter de la qualité audio maximale et de tous les types de fichiers en lecture jusqu’à la très haute résolution. A côté, une entrée numérique compatible coaxiale (adaptateur 3,5 mm) et optique (format Mini Toslink) côtoie deux entrées analogiques : en symétrique 4,4 mm et en asymétrique 3,5 mm. Il vous faudra les adaptateurs nécessaires pour connecter les sorties XLR ou RCA de vos appareils.

Les deux sorties casques sont aux formats 3,5 et 4,4 mm, ce que l’on attend aujourd’hui d’un ampli casque universel. Cela permet d’accueillir tous les casques, qu’ils soient asymétriques ou symétriques. Sachez que ces prises sont également utilisables en sortie ligne, pour alimenter un amplificateur ou des enceintes actives par exemple. Juste à côté se trouve un potentiomètre de volume pratique et facile d’accès. Deux touches servent à sélectionner la source en entrée, à modifier les modes et à parcourir les réglages disponibles après un appui long. Comme toujours chez iFi, de multiples petites LED colorées confirment le statut de la lecture en cours.

iFi a choisi des puces Burr-Brown de Texas Instrument pour la partie DAC. Le signal est traité en symétrique, c’est-à-dire en équivalent double mono, des entrées jusqu’aux sorties pour supprimer les risques d’interférence entre les canaux. Sur ce chemin, conçu pour aller au plus court possible, se trouve un contrôleur XMOS à 16 cœurs, une horloge de haute précision et des composants triés. Pour une transparence sonore totale, les composants du contrôleur sont éteints en lecture et allumés uniquement quand l’utilisateur modifie quelque chose. Quant au potentiomètre de volume, il fonctionne dans le domaine analogique tout en assurant une synchronisation numérique avec l’appareil source quel qu’il soit (smartphone, tablette, PC).

Fonctionnement du xDSD Gryphon

iFi livre deux cordons USB très courts pour relier facilement le Gryphon à un smartphone : USB-C et Lightning (Apple). Un troisième cordon USB-A sera utilisé avec un ordinateur par exemple. Ils présentent une excellente finition mais ils sont peu malléables. Sur un iPhone, nous avons eu souvent un faux contact car le câble tirait trop mécaniquement sur les prises. Peut-être le temps que le cordon se fasse et prenne sa forme.

Le xDSD Gryphon nécessite d’être rechargé avant usage, ce n’est pas la batterie de votre smartphone qui pourra s’en charger. De plus, c’est un appareil gourmand en termes d’alimentation à cause de ses fonctions, du traitement audio et de l’amplificateur casque, d’où l’importance de la grosse batterie interne. Il est par ailleurs difficile d’annoncer une autonomie car elle dépend de l’impédance du casque, du type de fichiers lus, du volume sonore et de l’utilisation ou non du traitement audio. Nous n’avons pas pu dépasser une journée de travail dans notre cas, avec une durée de charge de 2,5 heures environ.

Une fois le Gryphon allumé, il reconnaît immédiatement le smartphone Apple que nous lui avons connecté directement. L’afficheur indique le niveau sonore et la fréquence d’échantillonnage du morceau que nous venons de lancer. Il est possible de combiner trois effets à l’écoute.

Le premier intitulé XSpace agit sur la sensation de profondeur. D’après iFi, il est censé améliorer les enregistrements studio « caverneux », que l’on pourrait qualifier de renfermés. Le XBass II propose deux réglages. Le premier renforce les basses fréquences, comme son nom l’indique, mais il est secondé par un réglage de présence qui agit pour sa part sur le haut-médium afin de donner un effet de proximité des voix et des instruments.

Trois filtres sont accessibles via le menu sur l’écran : Bit-Perfect, Standard et Gibbs Transient Optimised (GTO). Comme souvent pour ce type de filtres, leur action sur l’écoute est très subtile en agissant principalement dans les très hautes fréquences. A vous de les tester sur des morceaux que vous connaissez extrêmement bien pour prendre la décision ou non de conserver l’un d’entre eux pour toutes vos écoutes.

A l’écoute

A l’écoute du dernier album de Selah Sue, Persona, nous retrouvons avec plaisir le grain de voix si caractéristique de cette chanteuse pop/R&B. Sans activer ni le renforcement des basses ni celui de l’espace, les sonorités explosent hors du casque. Le Gryphon possède cette capacité à détailler la musique à l’extrême pour maximiser l’ouverture sonore de notre casque Beyerdynamic Amiron Home. Pourtant, le résultat reste naturel. En activant le mode XSpace, on gagne encore un cran de profondeur et en largeur dans la restitution mais ce gain reste modeste au regard de la qualité globale proposée par le DAC iFi en mode standard.

La gestion du grave est plutôt bien négociée comme nous avons pu le vérifier à l’écoute de Kavinsky et de ses sonorités électro toujours très 80’s pour son dernier opus Reborn. Les basses ne débordent pas mais nous retrouvons tout le détail, la rondeur et l’impact nécessaires qui se marient idéalement avec le reste du spectre. Le xDSD Gryphon respecte le signal d’origine avec une belle linéarité. Evidemment, les amoureux du grave qui bastonne trouveront leur bonheur avec le réglage XBass+. Si l’on convoque les trois modes Présence, XSpace et XBass, on obtient un résultat à la limite du Loudness, un peu détourné de l’origine mais qui sait rester plaisant sans trop en faire. Nous ne voyons pas d’objection à laisser actif ce trio pour les écoutes à faible niveau.

Nous terminons avec le piano jazz de Iiro Rantala pour son live Postdam chez ACT Music. Le DAC iFi nous permet de profiter de toute la beauté du toucher et de l’étendue harmonique de l’instrument. Le tout est correctement établi entre les deux oreilles, comme si nous étions placés juste devant le clavier. Une nouvelle fois, le Gryphon nous démontre sa capacité à délivrer la musique telle qu’elle est, sans aucun a priori. Attention donc à la qualité technique des fichiers que vous lui donnerez à lire. Si celle-ci est au rendez-vous, ce sont de longues heures de satisfaction musicale qui vous attendent. Dans le cas contraire, les différents modes audio pourront sans doute venir à votre rescousse.

Les + :

Respect total de la musique

Ouverture sonore naturelle

Quantité d’entrées et de sorties

Afficheur OLED indispensable

Modes d’améliorations audio si nécessaire

Les - :

Cordons fournis un peu trop rigides

Autonomie moyenne

Conclusion

iFi nous régale une nouvelle fois avec un produit parfaitement abouti. Le xDSD Gryphon est avant tout un DAC USB nomade. Il excellera à alimenter n’importe quel casque pour des écoutes sans compromis à peu près n’importe où. Sa grande force réside dans son respect du message original qu’il délivre de la meilleure façon possible : chaque élément est à sa place, les registres sont respectés et les détails sont omniprésents. Naturellement, il ouvre la scène sonore sans aucun artifice. Revers de la médaille : il faut le nourrir de musique de qualité. Heureusement, iFi a tout prévu en incluant différents modes que l’on peut combiner pour améliorer la restitution des enregistrements qui le nécessitent. Ajoutons à ces éloges sa très large connectique permettant de l’utiliser également dans votre salon, avec par exemple la sortie USB d’un streameur et la sortie analogique d’une platine vinyle. Il pourra ensuite renvoyer tout cela vers un amplificateur de puissance dont il pilotera le volume aussi bien, voire mieux que bon nombre de préamplificateurs dans des budgets équivalents. Le iFi xDSD Gryphon est un appareil complet à placer au centre d’un système Hi-Fi nomade et/ou sédentaire dont il magnifiera les capacités.

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