La marque française Atoll a déjà 25 années d’existence derrière elle. A l’origine, les gammes couvraient l’amplification, la préamplification et la lecture des CD. Petit à petit, le catalogue s’est étoffé pour proposer aujourd’hui des dizaines de produits couvrant toutes les catégories ou presque, où la cohérence est de mise. L’esthétique caractéristique de la marque se reconnaît sur chaque produit avec le logo gravé au centre de la face avant et la référence toujours placée en bas à droite.
Chez Atoll, les différentes séries se distinguent par les chiffres dans leur référence : de 30 à 400, on passe de l’entrée de gamme aux modèles les plus évolués. Pour chaque référence ou presque, vous trouverez un amplificateur intégré, un lecteur CD, un bloc de puissance, etc.. Les streameurs sont au nombre de trois, le ST200 Signature représentant le milieu de gamme si l’on suit la logique établie par Atoll. Le modèle supérieur ST300 utilise des composants supérieurs et il reçoit une sortie audio symétrique XLR absente du ST200.
Caractéristiques
● Streameur/préamplificateur stéréo
● Prix : 1 995 €
● Échantillonnage : 192 kHz / 24 bits
● Protocoles : UPnP/DLNA, Roon (à venir), radios Internet
● Connectivité : Ethernet 1 Gb, wi-fi, Bluetooth, 2x entrées analogiques RCA, 2x entrées/1x sortie numériques optiques, 2x entrées/1x sortie numériques coaxiales, 1x prise casque mini-jack 3,5 mm, 1x sortie analogique RCA, 2x ports USB-A, trigger out
● Dimensions (l x p x h) : 440 x 90 x 255 mm
● Poids : 6,5 kg
Présentation générale du ST200 Signature
Le ST200 est un appareil au format classique de 44 cm de large. Il repose sur des mini-pieds absorbants installés aux extrémités du châssis, un choix beaucoup moins courant que les grands pieds imposants moins discrets. La façade en aluminium usiné présente un décroché qui caractérise les modèles de gamme supérieure chez Atoll. A ce sujet, et à la différence de la plupart des produits de la marque comme nous l’expliquions plus haut, il n’y a pas de logo Atoll en façade. Celui-ci est dématérialisé et s’affiche sur l’écran à chaque démarrage.
Ce grand écran multicouleur de 13 cm de diagonale bénéficie d’une résolution de 800x480 pixels largement suffisante. En revanche, il n’est pas tactile. Toutes les commandes passent par les touches en croix à sa gauche. Les touches de droite servent quant à elles au contrôle du volume en mode préamplification. Deux prises sont présentes sur cette façade : un port USB-A pour relier une clé remplie de musique et une sortie casque au format mini-jack.
Le capot supérieur et les flancs sont constellés de mini-ouvertures pour laisser les composants respirer. Elles suivent un dessin original pour plus d’élégance. La face arrière est plutôt bien remplie pour un streameur. Car le ST200 Signature est aussi un préamplificateur. Il peut accueillir jusqu’à six sources externes, deux analogiques et quatre numériques.
Pour la liaison réseau et le Bluetooth, deux antennes détachables sont fournies. Vous pourrez vous en passer si vous souhaitez passer exclusivement par le réseau filaire et sa prise RJ45. La face arrière comprend également un interrupteur général et une sortie trigger 12 volts. En effet, si ce ST200 est utilisé en tant que préamplificateur, un bloc de puissance suffit. Le trigger permettra de l’allumer et de l’éteindre de concert avec le ST200.
A l’intérieur, Atoll a choisi une puce Burr-Brown PCM1792 pour la conversion numérique/analogique. Les fichiers et flux audio sont acceptés en Hi-Res jusqu’à 192 kHz/24 bits. La lecture des fichiers MQA et DSD fait également partie de la dotation. Les composants retenus sont de haute volée avec un transformateur torique spécifique aux étages audio, des condensateurs MKP, un étage de préamplification en pure classe A et une gestion du volume analogique via des résistances commutées.
Fonctionnement du ST200 Signature
Une fois le ST200 allumé, il indique sur son écran l’absence de connexion réseau le cas échéant. Il est possible d’initialiser la connexion en passant uniquement via les commandes à l’écran. Il faudra pour cela sélectionner votre réseau wi-fi et entrer manuellement le code de ce dernier. Ensuite, le ST200 est prêt à l’emploi. Il ne reste plus qu’à entrer les identifiants de votre abonnement Qobuz. Nous vous conseillons pour cette étape de basculer sur l’application mobile pour plus de confort.
L’application Atoll Signature a trouvé immédiatement le ST200 que nous avions précédemment connecté au wi-fi. Elle peut lister par ailleurs plusieurs éventuels appareils Atoll connectés. Le premier écran de menu liste, entre autres, les sources disponibles que sont les services musicaux, les dossiers partagés sur votre réseau, les ports USB et les différentes entrées audio physiques. Atoll a bien prévu la possibilité de renommer les entrées, mais pas de cacher celles qui ne seraient pas utilisées.
Une fois identifié, le menu principal Qobuz propose cinq entrées : recherche, découvrir, playlists, favoris et achats. Vous retrouvez donc toute votre musique et vous pouvez accéder aux recommandations habituelles que sont les nouveautés, les plus écoutés, les sélections Qobuz, etc.. Les albums apparaissent en liste avec la jaquette sur la gauche et une indication de la qualité audio sur la droite. L’essentiel est donc bien là.
L’écran en cours de lecture affiche un maximum d’informations puisque l’on a, en plus de la jaquette, de l’artiste et de l’album, toutes les informations concernant la qualité audio. L’app précise le format, l’échantillonnage et le débit. Les différentes commandes en dessous permettent de choisir la lecture enchaînée ou la répétition d’un titre. Un menu contextuel laisse la possibilité d’ajouter le morceau en cours de lecture dans une playlist propre au streameur.
Il n’est donc pas prévu de modifier ses playlists personnelles Qobuz. En revanche, Atoll a bien prévu l’affichage du contenu rédactionnel de chaque album en appuyant sur le petit « i » cerclé en haut à gauche. A l’usage, nous avons noté quelques petits défauts d’ergonomie. Par exemple, lorsque le smartphone se verrouille, une fois de retour dans l’app, celle-ci doit recharger la playlist en cours, il n’y a pas d’accès immédiat, il faut patienter deux ou trois secondes à chaque fois. Nous aurions également apprécié un affichage un peu plus gros du niveau de volume sur l’écran de façade afin qu’il soit bien visible de loin sans avoir à plisser les yeux.
En contrepartie, la télécommande infrarouge fournie permet de piloter le système sans avoir besoin de son smartphone. On navigue facilement dans les menus, jusqu’à aller sélectionner une playlist Qobuz. Et puis il y a le contrôle de volume et la navigation entre les titres. Précisons que l’écran en façade affiche également en cours de lecture toutes les informations complètes de chaque titre.
A l’écoute
Dans une optique minimaliste, nous avons relié le ST200 Signature à un bloc de puissance Parasound et nos enceintes favorites Dynaudio. A l’écoute de l’électro très calme de Blutch sur son album Terre promise, nous avons trouvé une situation typique où les enceintes s’effacent totalement pour laisser place à la musique. L’effet de profondeur fait également disparaître le mur derrière les enceintes. Une très large scène sonore se matérialise devant nous. Les instruments au centre se situent bien en hauteur et détachés du reste du message. Le moins que l’on puisse dire est que ce ST200 Signature va chercher très loin tous les microdétails pour créer une ambiance réaliste en évitant l’effet de projection. Nous sommes face à une restitution neutre, posée, relaxante.
Le dernier album d’Henri Texier, Heteroklite Lockdown, est encore un très bon exemple de mise en valeur des qualités de ce streameur Atoll. Le trio est là, face à nous, tellement les timbres et les variations de chaque instrument semblent réalistes. Nous ressentons à la fois la force du saxophone positionné à gauche, les fondations de la contrebasse au centre et la batterie à droite qui se font écho. Les fins de notes se diffusent lentement pour participer à cette sensation de présence naturelle dans la pièce. La scène s’étend sans limite dans les trois dimensions, aussi bien en arrière qu’en avant des enceintes. La musique sort clairement du cadre.
Comme toujours, les enregistrements des albums de Keb’ Mo’ sont réalisés dans les règles de l’art, l’album Good to Be… ne fait pas exception à la règle. Cela nous permet de profiter d’un grave articulé et puissant qui ne souffre d’aucune atténuation dans les plus basses fréquences. Le ST200 démontre sa maîtrise sur l’ensemble du spectre avec un côté droit très haute-fidélité sans oublier une présence extensive. Tout au plus pourrons-nous lui trouver un manque de poids dans le haut grave/bas médium qui titille les limites des éléments de notre système de test dans ce domaine.
Les + :
Sensation de plénitude
Scène sonore extensive
Qualité des timbres
Préampli numérique/analogique complet
Ergonomie
Les - :
Quelques lenteurs de l’application mobile
Conclusion
Le streameur et préamplificateur Atoll ST200 Signature répondra aux attentes des audiophiles exigeants désireux de profiter de la meilleure façon qui soit de leur abonnement Qobuz et de leur bibliothèque de fichiers. Notons tout d’abord son ergonomie idéale au quotidien avec son grand écran et sa télécommande infrarouge offrant le luxe de se passer d’un smartphone ou d’une tablette. L’application mobile, en retrait face à certains concurrents, est sûrement son seul point faible. Cet appareil Atoll va très loin dans la restitution d’une belle et grande scène sonore où s’établissent des timbres réalistes. Il se différencie de produits concurrents plus accessibles par sa capacité à aller chercher très nettement les moindres informations et à les restituer de façon agréable. Le ST200 Signature est le pivot d’une belle installation haute-fidélité où les autres éléments devront être à la hauteur. A ce titre et en comparaison avec d’autres streameurs, nous avons trouvé son positionnement tarifaire tout à fait cohérent.