Dans la gamme du fabricant français d’appareils Hi-Fi Liedson, le Stream D 4.7 v1.2 est le modèle le plus abordable. Une très grande attention est portée au détail et à la fabrication des produits, mélangeant à chaque fois bois et métal. Une sorte de mix réussi entre la tradition et les dernières technologies de lecture audio Hi-Res en réseau dont bénéficie le streameur D 4.7.

Liedson propose assurément des produits originaux dans leur présentation. Massifs, solides, tout-terrain, ils sont prêts à résister à l’épreuve du temps. La signature de la marque est « l’écoute de la musique sans aucun bruit ». Pas celui de votre pièce d’écoute mais celui produit par les composants de l’appareil en parallèle de la musique. Liedson fabrique ses propres cartes électroniques et trie les composants pour atteindre ce résultat. Les circuits imprimés font appel à deux ou quatre couches de Teflon, les soudures à l’argent. Liedson revendique un véritable travail de luthier dans la fabrication de ses produits.

Nous avions testé il y a quelques années l’un des tout premiers streameurs de la marque, le Stream 32, dans un miniboîtier en aluminium et Plexiglas ayant reçu un Qobuzissime. Il a été largement plébiscité par la presse et les passionnés de haute-fidélité. Ce produit compact n’existe plus aujourd’hui. Son descendant est en quelque sorte le Stream D 4.7 v1.2, objet de notre test. Ensuite, on monte très vite en gamme avec les Fidelio, Odeon ou Oratorio, des appareils pouvant approcher les 20 000 euros. Notons également la présence d’un DAC/ampli casque et d’un serveur/ripper de CD dans l’offre Liedson.

Caractéristiques

● Prix : 2 490 €

● Rapport signal/bruit : 112 dB

● Taux de distorsion harmonique : 0,002 %

● Échantillonnage : 192 kHz / 24 bits

● Protocoles : UPnP/DLNA, AirPlay 1

● Fichiers : FLAC, MP3, AAC, AAC+, ALAC, APE, WAV

● Connexions : 1x entrée RCA, 1x sortie RCA, 1x port USB-A, 1x port Ethernet, 2x antennes wi-fi/Bluetooth 5.0 aptX HD

● Dimensions (l x p x h) : 220 x 200 x 80 mm

● Poids : 4 kg  

Présentation générale du Stream D 4.7 v1.2

Le D 4.7 se présente sous la forme d’un boîtier en aluminium plus profond que large. Avec ses 22 cm seulement, il mesure la moitié d’un appareil Hi-Fi classique. Les différentes vis de fixation des panneaux sont visibles, ce qui donne un petit côté industriel à l’appareil. La finition est d’un très bon niveau.

Le streameur repose sur quatre pieds en bois terminés par des patins en mousse compacte. Ces pieds assez hauts, en comparaison avec la taille globale de l’appareil, donnent une certaine impression de légèreté malgré l’aspect brut du châssis. Par ailleurs, on est dans le dépouillement total. Liedson a réduit au minimum les boutons et informations visuelles pour un usage allant à l’essentiel.

La façade accueille une unique touche centrale dont l’usage est resté un mystère. Elle ne sert pas à la mise en route, celle-ci étant tributaire d’un interrupteur en face arrière. A sa droite, trois LED indiquent le mode de lecture en cours : entrée ligne, Bluetooth ou USB. Sur la gauche, un port USB accepte clés et disques durs.

La face arrière est tout aussi simple avec une prise RJ45 pour le réseau filaire, une entrée audio analogique asymétrique, une sortie analogique asymétrique et deux antennes pour le wi-fi et le Bluetooth. Ce dernier est en aptX HD afin de délivrer la meilleure qualité possible malgré les contraintes de ce mode de transmission.

Toutes les prises sont des modèles professionnels sur lesquels Liedson n’a assurément pas fait d’économie. Les liaisons sont franches, aucun doute à avoir à ce sujet. Les antennes à visser ne sont pas obligatoires si vous vous contentez du réseau Ethernet.

A l’intérieur, nous avons pu admirer la batterie de condensateurs destinée au filtrage de l’alimentation totalisant 53 000 µf. Elle est complétée par un filtre à interférence électromagnétique à plusieurs étages. La partie de conversion numérique/analogique s’appuie sur une puce Texas Instrument dont le mode DirectPath permet de s’affranchir d’amplificateurs opérationnels en sortie pour réduire le bruit.

Fonctionnement du Stream D 4.7 v1.2

Le Stream D 4.7 v1.2 est un streameur quasiment universel dans le sens où il propose suffisamment de protocoles et de solutions d’écoute pour contenter un maximum d’utilisateurs potentiels. Pour l’instant, l’application mobile Liedson Play n’est pas encore disponible mais on peut utiliser 4Stream qui rend les mêmes services. Nous avons déjà croisé cette application conçue sous licence avec d’autres appareils de marques concurrentes.

Elle est agréable à utiliser, simple et efficace. L’application intègre directement Qobuz en Hi-Res. Elle sait également accéder aux radios web et aux partages de fichiers sur le réseau. C’est depuis cette application que l’on navigue dans le contenu d’une clé USB branchée sur le port en façade. De plus, ce contenu est partagé sur le réseau et accessible à d’autres appareils. Par ailleurs, le D 4.7 peut se piloter via d’autres applications grâce à ses compatibilités UPnP/DLNA et AirPlay 1.

Le volume de sortie se règle sur l’application et avec les touches de volume du smartphone. Le Liedson est donc équipé d’une partie préamplificatrice. Il se suffit à lui-même pour un système dématérialisé. On pourra toujours utiliser l’entrée ligne pour ajouter une platine vinyle par exemple. Le basculement vers cette entrée est possible depuis l’application.

En revanche, il est dommage qu’aucun système de commande ne soit présent en façade. Lorsque l’on lance la musique, il faut bien vérifier auparavant le niveau du volume sur l’application. Un afficheur ou une sorte d’échelle de LED auraient été les bienvenus, même si nous comprenons bien sûr l’objectif de simplicité de l’appareil.

A l’écoute

Le Liedson Stream D 4.7 v1.2 possédant la fonction de préamplificateur, nous l’avons relié directement à notre amplificateur Parasound A23 puis à une paire d’enceintes de bibliothèque Dynaudio Special Forty. La première impression délivrée par ce streameur est une sensation de cohésion. Tout fait corps ensemble. Voix et instruments sont dans un cocon bien centré et stable entre les enceintes. Sur l’album I Know I Dream de Stacey Kent, la scène sonore semble un peu moins large qu’à l’accoutumée. La chanteuse et les instruments sont plus concentrés, plus proches les uns des autres pour un rendu ultra-chaleureux. Bien sûr, il n’y a pas rien en dehors du centre, au contraire. Les micro-informations de réverbération indiquant les limites du lieu d’enregistrement, ou les effets appliqués au mixage, créent une sorte de panorama complet en arc de cercle s’étalant également en verticalité. Ce panorama sert à la fois de support et de propulseur à la musique avec une lecture aisée des différents plans.

Le D 4.7 excelle sur le médium et le bas-médium, ses deux registres de prédilection. Les voix comme les guitares provoquent un véritable effet de présence. Et que dire de l’harmonica sur le titre Jean-Pierre de Marcus Miller : l’extrême aigu étant légèrement en retrait, cela provoque une douceur dans la restitution qui ne rend jamais l’instrument agressif pour nous laisser monter le volume avec plaisir.

Les fondations dans le grave sont solides, sans être exubérantes. On assiste à son excellente maîtrise sur le titre Gromit du groupe Catastrophe, où alternent impact rapide, profondeur du grave et nappes de basses fréquences. Pour revenir à l’étagement des plans, les différentes voix et les chœurs s’établissent parfaitement dans l’espace avec un effet de profondeur allant bien au-delà des murs de notre pièce d’écoute. Une expérience vraiment très convaincante.

Les + :

Cohérence & musicalité

Très bon sur les voix et les cordes

Simplicité d’usage

Finition robuste

Les - :

Pas de commande/indication de volume en façade

Une ou deux entrées numériques auraient rendu le D 4.7 universel

Conclusion

Le Liedson Stream D 4.7 v1.2 est un appareil accompli malgré une apparence plus que dépouillée. Derrière cette façade sans afficheur ni touches de commande se cache un streameur accédant à de multiples sources dématérialisées, dont Qobuz en Hi-Res. Il ajoute une entrée ligne qui vient en réponse à la sortie préamplificatrice. La gestion au quotidien à travers l’application 4Stream s’avère assez simple et suffisamment complète en termes de fonctions essentielles. Dans l’objectif d’un système Hi-Fi moderne et complet, il ne reste plus qu’à l’associer à un amplificateur de puissance et des enceintes, ou bien directement à des enceintes actives. C’est le chemin le plus court, sans composant intermédiaire ni câblage inutile. La restitution sonore possède sa propre signature dont la caractéristique principale est sa zénitude. Le choix de la conception technique a porté ses fruits, aucun bruit ou souffle résiduel ne se font entendre. Le Stream D 4.7 v1.2 offre rapidité, délié et réalisme, surtout sur les voix, les instruments à corde ou encore les percussions. La scène sonore stable crée une vraie délimitation entre le message principal et les informations qui l’entourent pour un niveau de lisibilité excellent. Un appareil de haut niveau dont l’association devra toutefois être réalisée avec précaution pour s’adapter à vos goûts.