Après Bach et Vivaldi, l'accordéoniste s'attaque à Wolfgang Amadeus...

Après tout, jouer Mozart à l’accordéon et au bandonéon n’est pas nécessairement plus aberrant que de jouer Bach sur un Steinway de concert ou Frescobaldi sur un Cavailé-Coll. D’autant que les œuvres qu’a choisies l’hyper-virtuose Richard Galliano pour son nouvel album sobrement intitulé Mozart procèdent souvent de la musique la plus « ouverte » de Wolfgang Amadeus : la Petite musique de nuit et le Concerto pour clarinette en particulier, pour lesquelles il est accompagné d’un ensemble de cordes. Il finit même avec l’Adagio pour harmonica de verre, pour lequel la sonorité flûtée de l’accordéon dans le pianissimo et l’extrême aigu amplifie la richesse harmonique de l’ensemble. La partie soliste du concerto restitue fidèlement les lignes de la clarinette, plus fidèlement d’ailleurs que ce que font tant de clarinettistes, obligés de transposer les passages les plus graves que Mozart avait confiés au véritable instrument pour lequel était conçu l’ouvrage – à savoir une clarinette de basset… Adaptation pour adaptation, celle de Galliano n’a aucune leçon de recevoir à personne ! Et gageons que si Mozart avait connu l’accordéon, il lui aurait consacré moult cassations, sérénades, aubades et autres, d’autant qu’il y a un monde entre l’accordéon de Richard Galliano et celui du bal-musette du 14 juillet.

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