Dire qu’elle est assez unique est un doux euphémisme… Dans son approche de l’écriture comme dans la transformation du matériau sonore, Kaija Saariaho ne ressemble qu’à elle-même. Depuis plusieurs décennies, l’œuvre de la compositrice finlandaise fascine toujours un peu plus chaque jour. Tout y est délicat et ample à la fois. On la suit partout, que l’univers soit lyrique ici ou chambriste là, orchestral ou soliste… Que Saariaho utilise ou non les machines, sa musique atteint une forme puissante d’expressivité. L’enregistrement de La Passion de Simone qui vient de paraitre chez Ondine – un oratorio sur un livret d'Amin Maalouf, basé sur l'histoire et les écrits de la philosophe et résistante Simone Weil – est une pièce supplémentaire au puzzle de son œuvre apparemment complexe mais qui laisse entrevoir la lumière et la poésie comme rarement. Converser avec Kaija Saariaho, c’est revenir sur ce parcours influencé par la musique spectrale, évoquer ce rapport majeur qu’elle entretient avec la voix humaine, s’expliquer sur la raison de son travail fréquent avec le même cercle de fidèles (Dawn Upshaw, Esa-Pekka Salonen, Karita Mattila, Risto Nieminen, Anssi Karttunen, Camilla Hoitenga, Emmanuel Ax, Amin Maalouf…), tenter de comprendre l’origine de ce mélange des ressources électroniques et des instruments traditionnels, mais aussi savoir comment et pourquoi une œuvre nait. Rencontre.
Kaija Saariaho : interview vidéo Qobuz
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Tout sur son "Domaine privé" à la Cité de la Musique du 17 au 23 avril
Propos recueillis par Marc Zisman