Le 3 avril 2015, le Théâtre de Suresnes met à l’honneur des textes de La Fontaine, Ronsard ou encore Raymond Queneau dans Tout est vanité, sur des musiques de Monteverdi et Rossi, notamment.

« Vanité des vanités, tout est vanité ». Cet aphorisme extrait de L’Ecclésiaste sert de fil rouge au nouveau spectacle de théâtre musical des Cris de Paris. Familier du Théâtre de Suresnes, le chœur dirigé par Geoffroy Jourdain, reprend là un thème artistique récurrent. Des natures mortes de l’époque baroque, justement intitulées Vanités aux oratorios et cantates du XVIIe siècle, en passant par la littérature de tous les temps, les artistes ne cessent de rappeler à leurs semblables la fragilité de leur existence et la vacuité de leurs entreprises.

Pour ajouter leur pierre à l’édifice, les Cris de Paris ont confié au talentueux Benjamin Lazar, fondateur du Théâtre de l’Incrédule, metteur en scène et comédien spécialiste du théâtre baroque, mais également metteur en scène de LALALA créé au Théâtre de Suresnes avec les Cris de Paris, le soin de porter les textes de Ronsard, La Fontaine, Jankélévitch ou Queneau. À ses côtés, cinq chanteurs-solistes et huit instrumentistes, sur des musiques de Carissimi, Monteverdi ou Rossi, donnent de la voix pour prouver que la mort peut avoir de l’humour. Car si, comme à Rome, il faut se souvenir que l’on va mourir, n’est-ce pas pour mieux jouir des plaisirs éphémères de la vie ?

Gagnez 3 X 2 places pour la soirée Tout est vanité au Théâtre de Suresnes le 3 avril 2015 à 21h :

Si tant d’exemples nous prouvent que le thème de la vanité a toujours été propre à la réflexion artistique, celui-ci trouve une pertinence toute particulière à la croisée des conceptions philosophiques et esthétiques des XVIe et XVIIe siècles, en un temps où s’effondrent les certitudes sur la conception de l’homme et de l’univers. L’avènement du règne du raisonnement scientifique, que la pensée humaniste a sans le savoir amorcé, n’est plus qu’une question de temps ; l’artiste dispose sous un éclairage nouveau le questionnement du sens de la vie. Avec la vanité, notamment en peinture, l’objet artistique devient son propre sujet : il traite du caractère trompeur de toute représentation, et se présente comme la parfaite stigmatisation du vice de la satisfaction esthétique.

Geoffroy Jourdain - © Yves Petit

Il est intéressant de constater que deux importantes sources d’innovation picturale de l’époque sont conjointement la Vanité et l’autoportrait. C’est autour du visage, ou du crâne, comme un miroir offert à l’incertain et à l’éphémère, que s’organise la vanité en peinture : ils offrent une image de soi-même, positionnent l’artiste dans son temps. L’œuvre renvoie à celui qui la conçoit comme à celui qui l’observe le reflet de sa propre condition. Le programme de ce concert donne à entendre certaines des œuvres les plus significatives de cette pensée, élaborées dans la Rome catholique de la famille Barberini de la première moitié du 17e siècle.

1415 // Tout est vanité - Les Cris de Paris

Théâtre de Suresnes Jean Vilar

Attention ! Fin du jeu-concours le 29 mars 2015.

Règlement complet ici.