« Plutôt que de s'en tenir à une litanie de gravures archiconnues, nous avons préféré jouer la carte de la plus extrême subjectivité. En demandant à neuf de nos plus éminents critiques, tous pianophiles patentés, de choisir dans leur panthéon personnel la douzaine de références dont ils sont le plus épris. Certes, vous trouverez dans les pages qui suivent des enregistrements célébrissimes, mais aussi d'autres tout à fait inattendus...» ([in Diapason, octobre 2015. Voir la page->http://www.qobuz.com/fr-fr/page/diapason])

LES CHOIX DE JÉRÔME BASTIANELLI

Shura Cherkassky (1909-1995)

Chopin, Moussorgski, Berg, Bernstein, Brahms, Schumann, Beethoven, Liszt, Stravinsky, Grieg... - 1984-1987 / Nimbus

« Voilà le coffret idéal pour découvrir le plus facétieux des pianistes. Enregistrées alors qu'il avait plus de soixante-dix ans, les différentes œuvres réunies ici illustrent à la fois sa sonorité d'une incroyable tendresse, l'étendue de son répertoire et surtout l'extraordinaire inventivité de son jeu. Incomparable.»

Ignaz Friedman (1882-1948)

Chopin : Nocturne n°16, Op.55/2, Ballade n°3, Impromptu n°2 - Rubinstein : Valse-Caprice - Weber : Invitation à la valse - 1936 / Naxos

« Tous les Chopin d'Ignaz Friedman sont des joyaux, mais ce Nocturne en mi bémol tient franchement du génie. [...] Pincement au cœur assuré.»

Federico Mompou (1893-1987)

Œuvres pour piano - 1974 / Brilliant Classics

« Mompou par Mompou : à la fois une leçon de piano et un témoignage historique. Enregistrés en 1974, ces quatre disques offrent une belle illustration du magnétisme qu'exerçait le compositeur, alors que sa timidité maladive l'empêcha souvent de jouer en public. Chaque trouvaille harmonique, chaque résonance hypnotique est rendue avec spontanéité et profondeur. On complétera cette exploration avec la récente gravure du virtuose Arcadi Volodos (Sony)

Vladimir Horowitz (1903-1989)

Tchaikovski : Concerto n°1 (+ Liszt : Rhapsodies hongroises...) - Philharmonique de New York - Georges Szell (1953) - Les Indispensables de Diapason

« Parmi les huit versions que Vladimir Horowitz laisse du Concerto n° 1 de Tchaïkovski, cet enregistrement de 1953 avec George Szell est sans doute le plus phénoménal. Au-delà de tous les superlatifs, la virtuosité du soliste [...] se conjugue avec un sens dramatique hors du commun, le tout porté par une sonorité brûlante. Référence absolue.»

Jorge Bolet (1914-1990)

Liszt : Années de pèlerinage. Suisse - 1984 / Decca

« Pourquoi, à la fin de la Vallée d'Obermann, si peu de pianistes choisissent la version ossia, bien plus émouvante que la batterie d'octaves de l'original ? Jorge Bolet, un des très rares à défendre cette alternative, nous fait monter plus haut encore au Paradis. Cela suffirait à distinguer sa version. Mais la douceur poétique avec laquelle le septuagénaire nous promène dans cette Suisse musicale justifie tout autant notre prédilection.»

Claudio Arrau (1903-1991)

Liszt : Paraphrases sur les opéras de Verdi - 1971 / Philips (Non disponible en numérique)

Martha Argerich (née en 1941)

Chopin : Préludes, Op.28 - 1975 / DG

« Follement romantique et totalement étourdissant.»

Peter Rösel (né en 1945)

Rachmaninov : Concerto n°3 - Orchestre symphonique de Berlin - Kurt Sanderling - 1978 / Berlin Classics

« Peter Rösel combla mes attentes, avec son panache et l'incroyable densité de son jeu. Tout le concerto est génial et délivre sans emphase une charge dramatique rarement égalée.»

Alfred Brendel (né en 1931)

Brahms : Concerto n°1 - Concertgebouw d'Amsterdam - Hans Schmidt-Isserstedt - 1973 / Philips

« Quelques jours seulement avant sa mort, Hans Schmidt-Isserstedt dirige un orchestre somptueux et refuse toute dramatisation excessive dans les tumultes du premier mouvement. À cet accompagnement élégant répond le piano poétique et épuré d'un Alfred Brendel en état de grâce.»

Yvoonne Lefébure (1898-1986)

Schumann : Concerto - Ravel : Concerto en sol - Orchestre symphonique de l'ORTF - Paul Paray - 1970 / Solstice

« ...C'est Yvonne Lefébure qui a comblé mes attentes, avec un jeu aussi fluide que décidé. L'accompagnement de Paul Paray ne manque pas de caractère, et le Concerto en sol qui complète le programme apporte lui aussi son lot de poésie.»

LES CHOIX DE BERTRAND BOISSARD

Sviatoslav Richter (1915-1977)

Rachmaninov : Concerto n°2 (+ Prokofiev : Concerto n°5) - Orchestre symphonique de Vienne - Stanislaw Wislocki - 1959 / DG

« S'il ne fallait garder qu'un seul disque de Rachmaninov, ce serait celui-là. (...) Les prodigieux moyens instrumentaux mis en œuvre, jamais ostentatoires, tirent la partition (...) vers une densité douloureuse, une noble mélancolie qu'on n'a pas retrouvées depuis. En complément, un 5e de Prokofiev tout aussi phénoménal sous la baguette de Witold Rowicki. » (ces concertos de Rachmaninov et Prokofiev ne sont disponibles en numérique qu'en deux albums distincts.)

Arturo Benedetti Michelangeli (1920-1995)

Brahms : Ballades, Op.10 (+ Schubert : Sonate D537) - 1981 / DG

« ... Ses Ballades de Brahms nous bouleversent. Sculpteur de sons, il cisèle de vibrants poèmes, desquels s'échappent des cris dans la nuit, des échos lointains et mystérieux. Lectures infiniment mélancoliques, d'une beauté définitive.»

Stephen Hough (né en 1961)

The Piano Album I - 1986-1987 / Virgin/Erato

« Un disque de "bis" qui a fait connaître un des pianistes les plus savants et curieux de notre temps. Avec un goût parfait, l'artiste anglais nous plonge dans le répertoire virtuose du début du XXe siècle [...] un seul maître mot : plaisir.»

Mikhaïl Pletnev (né en 1957)

Tchaikovski/Pletnev : La Belle au bois dormant - 1989 / Virgin

« [...] l'arrangement d'un ballet célèbre, qui frappe par sa variété d'écriture, la clarté de ses textures. Interprétation exaltante : sous ces doigts transcendants, c'est tout un orchestre qui se déploie et un théâtre miniature qui prend vie. Du sublime piano.»

Marc-André Hamelin (né en 1961)

Alkan : Concerto pour piano solo (Disponible sur le site Hyperion)

Ivo Pogorelich (né en 1957)

Scriabine : Sonate n°2 - Liszt : Sonate en si - 1990 / DG

« [...] Au sommet [...] L'intensité foudroyante, le geste d'un romantisme désespéré, la projection sonore, les coups de boutoir de ce grand fauve font office d'électrochoc. Une expérience dont on ne sort pas indemne.»

Bertrand Chamayou (né en 1981)

Liszt : Années de pélerinage - 2011 / Naïve

« [...] Qui s'était montré si égal de réussite dans l'intégrale du grand œuvre lisztien ? Méticuleux et raffiné, virtuose de premier plan, analyste et conteur : Chamayou est tout cela à la fois.»

Joaquin Achucarro (né en 1936)

Hermann : Concerto macabre (in album "Citizen Kane") - 1974 / RCA

« [...] Bernard Herrmann, musicien attitré d'Hitchcock [...] est l'auteur d'un lisztien Concerto macabre. Le formidable pianiste espagnol Joaquin Achucarro lui apporte une tenue et un raffinement des timbres remarquables [...] Envoûtant.»

Eric Heidsieck (né en 1936)

Fauré : Thème et variations (in "Les Rarissimes d'Eric Heidsieck") - 1962 / EMI/Warner (Non disponible en numérique)

« Malgré les deux interprétations remarquables de Vlado Perlemuter (Denon et Nimbus), jamais personne peut-être n'a fait entendre le thème fauréen avec autant de noblesse altière et douloureuse qu'Eric Heidsieck en 1962, à la salle Wagram. Eclatantes ou dépouillées, les variations se situent au même niveau d'inspiration.»

Grigory Ginzburg (1904-1961)

Medtner : Sonate Réminiscence - 1957 / Philips

« Sa mort prématurée l'aura empêché de se faire reconnaître à l'égal des plus grands. Immense lisztien, il a donné une interprétation frémissante d'un des opus magnum de Nikolaï Medtner.»

Samuel Feinberg (1890-1962)

Schumann : Scènes de la forêt - 1953 / Arlecchino (Disponible sur Youtube. Deux titres – N°7 Vogels als Prophet & N°8 Jagdlied – sont disponibles dans cet album Arbiter.)

LES CHOIX DE FRANÇOIS LAURENT

Jean Wiener (1896-1950) & Clément Doucet (1895-1950)

"Les Années folles" (Gershwin, Bach, Mozart, Kern, Cole Porter, Satie...) - 1925-1938 / Erato

« Dans les années 1920-1930, leur swing irrésistible, de ruades et de nonchalance syncopée, s'invite chez Wagner, Satie, Mozart, Bach, revisite les standards de jazz tout frais encore. Et subjugue Cortot, mordu de leur Chopinata

Eric Le Sage (né en 1964) & Frank Braley (né en 1968)

Poulenc : Les concertos pour piano(s) - Philharmonique de Liège - Stéphane Denève - 2003 /RCA/Vogue

« On fond pour le sublime andante du concerto de 1950, qui respire la tendresse, devant les galopades du double concerto, où Eric Le Sage s'élance dans un bel éclat de rire avec Frank Braley. Mais aussi pour ce jeu à la fois vigoureux et fluide, tel que Poulenc le rêvait.»

Nelson Freire (né en 1944)

"Brasileiro" (Villa-Lobos, Guarnieri, Oswald, Levy, Santoro, Mignone...) - 2012 / Decca

« [...] Son piano métisse sans complexe toccatas et cirandas, bluettes de salon (sublime Valsa da dor de Villa-Lobos) et sérénades de carrefour. L'œil embué, le sourire en coin. Tout est dans ces bulles de mélancolie, cet abandon amical, cette saudade.»

Clara Haskil (1895-1960)

Falla : Nuit dans les jardins d'Espagne - Chopin : Concerto n°2 - Orchestre Lamoureux - Igor Markevitch - 1960 / Decca

« Haskil creuse le songe nocturne de Falla, que Markevitch enveloppe de mystères au sein d'un orchestre brûlant. La frêle pianiste roumaine, voûtée sur le clavier, ruse avec les forces qui la trahissent pour nous bouleverser dans le Fa mineur de Chopin.»

Marc-André Hamelin (né en 1961)

"In a State of Jazz" (Gulda, Kapustin, Weissenberg, Antheil) - 2007 / Hyperion (Disponible sur le site Hyperion)

Samson François (1924-1970)

Ravel : Concertos pour piano - Orchestre de la Société des Concerts du Conservatoire - André Cluytens - 1959 / EMI/Warner

« [...] S'il ne fallait garder qu'un seul disque de Samson François, ce serait celui-là. Pour le geste si souple de Cluytens, qui flatte la patte féline de notre poète du clavier. Pour ce phrasé de diva qui nous serre chaque fois la gorge dans le mouvement lent du Concerto en sol

Monique de la Bruchollerie (1915-1972)

Dutilleux, Saint-Saëns, Chopin... 1947-1962 / Ina mémoire vive

« [...] Ces mains, qui virevoltent avec une intense vitalité dans la Toccata, Op.111 de Saint-Saëns, juxtaposent dans la Sonate de Dutilleux le jaillissement volcanique et l'intelligence de la construction, pour lui donner "un éclat exceptionnel", dixit le compositeur.»

Josef Hofmann (1876-1957)

"Jubilee Gala, Complete Josef Hofmann 2" (Non disponible en numérique)

Earl Wild (1915-2010)

"The Art of Transcription" (1981 / Philips. Non disponible en numérique)

Julius Katchen (1926-1969)

Dohnanyi : Variations sur une comptine (+ Gershwin, Prokofiev, Rachmaninov) - London Philharmonic Orchestra - Adrian Boult - 1959 / Philips (Non disponible : remplacé ici par Variations on a Nursery Tune (The Lost Noises Office) ou Variations on a Nursery Tune (Naxos))

LES CHOIX DE ALAIN LOMPECH

Alicia de Larrocha (1923-2009)

Granados : Goyescas et Escenas romanticas - 1968 / Les Indispensables de Diapason (Seulement en physique. Version numérique uniquement disponible dans la version EMI mise en lien : CD 2 pour Goyescas, CD 6 pour les Scènes romantiques)

« C'est une Alicia de Larrocha rayonnante qui enregistrait au tournant des années 1950-1960 pour Hispa-Vox une grande anthologie de la musique espagnole [...] Sur un instrument somptueux, elle déploie un jeu dont la beauté plastique, la perfection d'articulation, la liberté, la sonorité miroitante se doublent d'une expression nostalgique et d'un art du chant qui la hissent au firmament de l'art pianistique [...].»

Catherine Collard (1947-1993) - 1993 / RCA

Debussy : Préludes I & II (Non disponible en numérique)

Clara Haskil (1895-1960)

Soler, Schumann, Mozart, Haydn, Schubert, Beethoven - 1950 / Les Indispensables de Diapason

« [...] Conquérante dans le geste et allusive dans l'idée, sa sonate de Haydn (ré majeur Hob XVI-37) cloue sur place. La D.960 de Schubert est ici la mort sans les larmes, la fureur sans les mâchoires serrées, course à l'abîme inéluctable. Et que dire de sa fantaisie inquiétante dans la Sonate Op. 31 n° 2 de Beethoven ? Définitif.

Blanche Selva (1884-1942)

Franck : Prélude, choral et fugue - 1928 / Malibran (À écouter sur youtube, mais disponible sur l'album Franck du label Timpani mis en lien)

« Egérie de la Schola Cantorum, inspiratrice et créatrice d'Isaac Albeniz et de Déodat de Séverac, proche de Janacek dont elle a introduit la musique en France. [...] Ce Prélude, choral et fugue de Franck est joué dans la pleine pâte sonore d'un piano orchestral, avec une passion qui ignore la prudence et une intelligence contrapuntique qui toisent Alfred Cortot.»

Guiomar Novaes (1894-1979)

Chopin : Concerto n° 2 - New York Philharmonic - George Szell - 1951 / La Discothèque idéale de Diapason

« ...Avec son ami Szell au pupitre, la pianiste brésilienne donne un Fa mineur de Chopin qui avance d'une façon irrépressible, vivante en ce qu'elle n'est pas réglée à l'avance, exposant une sonorité brillante et chantante, une jeunesse et une passion uniques. (...) Le remake de cette interprétation due à Nelson Freire et Lionel Bringuier (Decca) est à envisager : ils ne sont pas loin de l'égaler.

Elisso Wirssaladze (née en 1942)

Schumann : Arabesque - Sonate n°1, Fantaisie Op.17, Wiedmung (arr. Liszt) - 1995 / Live Classics (Non disponible en numérique depuis le 25 septembre)

« ... Géorgienne..., Elisso Wirssaladze, qui a sa classe au Conservatoire Tchaikovsky, est la plus grande pianiste russe vivante. Richter le clamait. Son disque Schumann, capté en public, est une merveille à vrai dire assez intimidante qui ne libère sa grandeur et ses beautés que peu à peu : artiste anti-égotique, sévère, intense et oublieuse du monde qui l'entoure, Wirssaladze est le secret le mieux gardé du piano.»

Magda Tagliaferro (1893-1986)

Falla, Granados, Albéniz, Villa-Lobos, Mompou (+ Debussy...) - 1960 / EMI (Non disponible en numérique)

Martha Argerich (née en 1941)

Ravel : Gaspard de la nuit - Sonatine, Valses nobles et sentimentales (CD 5) - 1983 / DG

« Vlado Perlemuter, lors d'une comparaison radiophonique de versions de Gaspard de la nuit, fut assez rude pour quelques pianistes et laissa tomber son verdict : " Elle va trop vite, oui, sans aucun doute, mais elle est géniale. Un point c'est tout." Argerich a le jeu acéré et atmosphérique exigé par Ravel.»

Rosita Renard (1894-1949)

"Live at Carnegie Hall" (Bach : Partita n°1 - Mendelssohn : Variations symphoniques - Mozart : Sonate KV310) - 1949 / VAI (Non disponible en numérique)

Rosalyn Tureck (1914-2003)

"Live à Saint-Pétersbourg" (Bach : Adagio BWV968, Caprice sur le départ du frère bien-aimé, Fantaisie chromatique et fugue...) - 1995 / VAI (Non disponible en numérique)

Tatiana Nikolaïeva (1924-1993)

Prokofiev : Pierre et le Loup (arr. piano T. Nikolaïeva) - 1967 / Melodiya ou 1991 / JVC (indisponibles : à écouter sur Youtube)

Wanda Landowska (1879-1959)

Mozart : Concerto en mi bémol majeur KV 482 - Philharmonique de New York - Arthur Rodzinsky - 1945 / Les Indispensables de Diapason

«... En libérant tous les harmoniques de son grand Steinway, Wanda Landowska recrée le plus opératique des concertos de Mozart, avec une nostalgie de ton qui fait venir les larmes dans le mouvement lent, et une invention dans les mouvements vifs qu'elle enlumine de cadences et cantilènes ajoutées.»

LES CHOIX DE PAUL DE LOUIT

Claudio Arrau (1903-1991)

Chopin : Nocturnes - 1978 / Philips/Decca

« ... La main droite tragédienne d'une Malibran du piano, passant de l'éclat le plus passionné aux plus suaves messe di voce — "manière la plus propre à exprimer la douleur", dixit un critique de 1833... Et une main gauche qui attire les clairs de lune du bel canto vers les lacs crépusculaires du postromantisme : le Nocturne en mi bémol, Op.55 N°2 semble un duo d'amour tiré d'un opéra de Richard Strauss.»

Vlado Perlemuter (1904-2002)

Chopin : Ballades (+ Polonaises) - 1974 / Nimbus

« Le Chopin de Perlemuter chante d'une voix tout aussi lyrique mais n'évoque pas de serres si chaudes ni d'eaux si troubles que celui d'Arrau. [...] ces quatre Ballades doivent être écoutées pour elles-mêmes : qu'ajouter à la ligne si pure, si aristocratiquement tenue, jusque dans les traits, de la 4e ? Quelques accrocs ?... ce piano n'en est que plus humain encore.»

Jacqueline Robin (1917-2007)

Boëly : Sonates, Caprices, Etudes - 1980/81 / Arion

« Jacqueline Robin ressuscite une personnalité atypique, au croisement du postclassicisme français et du premier romantisme allemand. Cette élève de Lazare-Lévy y met une élégance, une pudeur et un naturel dans le rubato qui font oublier l'intelligence intime qu'ils supposent de la forme et du discours harmonique. Ajoutez un toucher franc mais capable de toutes les délicatesses : l'école française à son meilleur.

Paul Badura-Skoda (né en 1927)

Debussy : Estampes, Suite bergamasque, L'Isle joyeuse, 3 Préludes - 1985 / Harmonic Records (Non disponible en numérique en France)

Walter Gieseking (1895-1956)

Debussy : Images (I & II) - 1953 EMI/Warner, in "Debussy Complete Piano Works" (Version originale disponible en physique seulement. La version numérique mise en lien est la réédition chez Naxos)

Dinu Lipatti (1917-1950)

Ravel : Alborada del Gracioso (+ Chopin, Liszt, Brahms, Enesco) - 1948 / EMI/Warner

« ... une Alborada sous haute tension. Ce 17 avril 1948, Lipatti atomise son image de grâce diaphane, déchaîne son Gracioso et, de bouffon, le change en acrobate sous amphétamines : des notes répétées électriques, des envols de main droite hallucinants de perfection, des effets de rasgueado à donner la chair de poule, des glissandos galvanisants.»

Ivo Pogorelich (né en 1958)

Ravel : Gaspard de la nuit - Prokofiev : Sonate n°6 - 1984 / DG

« Le couplage avec Prokofiev le dit assez : pas plus que celui de Lipatti, ce Ravel-là ne sera "impressionniste". Caressant, parfois ; percussif à plaisir : riche en évanescences vénéneuses... surtout pas "impressionniste" [...] D'une virtuosité protéiforme : la pédale est fascinante dans Ondine ; et Scarbo, comme la 6e de Prokofiev, donne le vertige.»

Arturo Benedetti Michelangeli (1920-1995)

Bach/Busoni : Chaconne (+ Schumann et Brahms) - 1948 / EMI/Warner

« ... Le piano ne se fait pas seulement violon ou trombone, le voilà fluide, métal ou granit, il tranche, démarre en trombe, se ressaisit ou baguenaude, se rit des chausse-trapes [...] : une aventure "aux cent actes divers", grandiose sans emphase, poignante quoique sans abandon. Bref : digne de Busoni.»

Lazar Berman (1930-2005)

Rachmaninov : Concerto n°3 - London Symphony Orchestra - Claudio Abbado - 1977 / Sony

« ... Technique monumentale, zéro ostentation. Révérence gardée à Horowitz et à Rachmaninov lui-même, cette lecture réfléchie et grandiose rend au compositeur le plus bel hommage qui soit.»

Vladimir Sofronitzki (1901-1961)

Scriabine - 1951-1960 / Les Indispensables de Diapason

« ... Dans cette anthologie jouée par son gendre, il y a tout Scriabine : humeurs des Préludes Op.11, passion de la Sonate n°3, mystères et noirceurs des Sonates n°5 et n°9, intensité enivrée de Vers la flamme

Maurizio Pollini (né en 1942)

Stravinsky, Prokofiev, Webern, Boulez - 1971-1976 / DG

« En un CD, deux 33 tours qui firent date. Les superlatifs manquent pour décrire la précision avec laquelle Pollini articule les registres des trois mouvements de Petrouchka, qui paraissent joués à deux pianos. Cette implacable 7e de Prokofiev a des rivales, mais certes pas les Variations, Op.27 de Webern ni une Sonate n°2 de Boulez si intellectuellement et musicalement dominées, évidentes comme du Mozart.

LES CHOIX DE LAURENT MURARO-MARCINIK

Dinu Lipatti (1917-1950)

Le récital de Besançon - 1950 / EMI/Warner ou Naxos

« En 1950, la maladie a déjà condamné Lipatti, qui se bat contre les annulations. Coûte que coûte, il assurera son récital de septembre à Besançon. Nulle morbidité pourtant dans cette course contre la mort, mais seulement le combat de Jacob dans la Sonate KV 310 de Mozart, le sourire et la lumière qui éclaboussent Bach, Schubert et Chopin [...]»

Wilhelm Kempff (1895-1991)

Liszt : 2 Légendes - Années de pèlerinage (extraits) - 1950 / Decca

« ... Kempff, [...] animant comme personne le marbre du Penseroso ou supplantant les meilleurs chanteurs dans les Sonnets de Pétrarque. Ce piano-là n'a plus ni marteaux, ni touches : il marche sur l'eau ou s'envole, au sens propre. Et ces deux Légendes de devenir miracles, et nous témoins ébahis de la bonne nouvelle.

Lili Kraus (1903-1986)

Mozart : Sonates - 1967-68 / Sony

« Mozart, c'est la grande affaire de la vie de Lili Kraus. [...] Pour lui, elle resserrait son chignon et mordait dans son piano à pleines dents, avec autant de culot que de naturel. Un petit théâtre en sortait, à rendre jaloux Da Ponte par ces contours si bien cernés, ces caractères si bien croqués, ces renversements si inattendus.»

Sviatoslav Richter (1915-1997) & Benjamin Britten (1913-1976)

Schubert : Fantaisie D.940 - Grand Duo D.812 - Variations D.813 - 1965 / Decca

« ... Aldeburgh en 1965, où Richter et Britten arrêtent le temps pour une Fantaisie en fa mineur bouleversante, fragile comme un enfant abandonné mais désirant vivre par-dessus tout.»

Andreas Staier (né en 1955)

Mozart : Sonates KV 330, 331, 332, 282, 457... - 2004 / Harmonia mundi

« ... Redécouvrez donc la Marche turque sous les doigts d'Andreas Staier, clou du spectacle d'une anthologie menée sur une copie moderne d'un Anton Walter de 1785. Manifeste pour le pianoforte, dépoussiérage en règle, aussi peu respectueux de la lettre que fidèle à l'esprit d'invention du cher Wolfgang. [...) Truculent.»

Pierre-Laurent Aimard (né en 1957)

Ligeti : Etudes - 1996 / Sony

« ... Déjà beaucoup de prétendants, mais un champion, Pierre-Laurent Aimard, époustouflant de maîtrise et d'intelligence dans ces pages tantôt ludiques, potaches, poignantes ou cauchemardesques.»

György et Márta Kurtág (nés en 1926 et 1927)

Kurtag : Jeux - Bach : Transcriptions - 1996 / ECM

« Pour l'agencement du programme, une suite d'allers-retours entre Bach et les délicates miniatures de Kurtág [...] Pour l'art de la transcription ensuite, ce Bach à quatre mains où un presque rien change presque tout (Actus tragicus !). [...]

Christian Zacharias (né en 1950)

Scarlatti : Sonates - 1979-1994 / EMI/Warner (Non disponible en numérique)

Nelson Goerner (né en 1969)

Chopin : Ballades - Nocturnes - 2005 / Institut Frédéric Chopin (Non disponible en numérique)

Maria Yudina (1899-1970)

Chostakovitch : Sonate n°2 (+ Moussorgski) - 1960 / Vista Vera (Non disponible en numérique)

Glenn Gould (1932-1982)

Bach : Variations Goldberg - 1959 / Les Indispensables de Diapason

« Une discothèque idéale du piano sans Gould ni Godlberg ? Impossible. Alors, que choisir entre l'alpha impétueux de 1955 et l'oméga autoritaire de 1981 ? Impossible aussi [...] Optons donc pour une troisième voie, ces Goldberg de 1959, offertes au public du Mozarteum de Salzbourg. En concert, Gould ose, raconte, se livre [...] Sans le fard du studio, des Goldberg belles au naturel.»

Radu Lupu (né en 1945)

Schumann : Kreisleriana - Scènes d'enfants - Humoresque - 1993 / Decca

« Le dernier disque de Lupu, avant un vœu de silence en studio. La faute à une prise de son affreuse qui abîme un petit miracle de piano épousant d'instinct les humeurs contrastées schumaniennes. [...] Ne vous privez pas pour si peu d'un tel talent de conteur dans les Kreisleriana, et de Scènes d'enfants déchirantes par leurs simplicité et tendresse.[...] »

LES CHOIX DE ÉTIENNE MOREAU

Emil Guilels (1916-1985)

Beethoven : Sonates 30 & 31 - 1985 / DG

« Le dernier disque d'Emil Guilels, disparu au beau milieu d'une intégrale inachevée. [...] Le pianiste russe y déploie des sonorités d'or et possède un sens de la phrase et du chant qui surclasse toutes les autres versions, même les plus célèbres.»

Ashley Wass (né en 1977)

Franck : Prélude, choral et fugue - Prélude, Aria & final - 1er Grand Caprice - Les plaintes d'une poupée - Eglogue - 1998 / Naxos

« ... Ce jeune homme d'à peine plus de vingt ans à l'époque est sidérant d'assurance et de franchise. Son sens de la construction produit des résultats prodigieux dans les deux grand triptyques dont il éclaire bien des détails souvent laissés dans l'ombre. [...]»

Maurizio Pollini (né en 1942)

Chopin : 24 Préludes, Op.28 - 1975 / DG

«... La droiture, l'autorité, la lisibilité de son jeu éclairent chaque détail de ces vingt-quatre joyaux tel que personne ne l'avait fait auparavant.»

Stephen Bishop Kovacevich (né en 1940)

Beethoven : Bagatelles, Op.33, 119, 126 - 1974 / Philips (Non disponible en numérique)

Claudio Arrau (1903-1991)

Liszt : Sonate en si mineur - Bénédiction de Dieu dans la solitude - 2 Etudes de concert - 1970 / Philips

« ... Ici, pas de show, pas de démonstration, pas de virtuosité (quoique...) mais un voyage au plus profond de la nuit romantique, noire et angoissée. [...] Il faut être un génie du son pour parvenir à de tels écarts, et à de tels sommets.»

Murray Perahia (né en 1947)

"The Aldeburgh Recital" (Beethoven : 32 variations WoO 80 - Schumann : Carnaval de Vienne - Liszt : Rhapsodie hongroise n°12 - Consolation n°3 - Rachmaninov : 4 Etudes-Tableaux - 1989 / Sony

« Un des plus beaux récitals de piano jamais enregistrés. D'abord, la prise de son parfaite, souligne les couleurs d'un superbe instrument [...] Ensuite, Perahia à son zénith [...] Mais la merveille absolue, ici, est ce Carnaval de Vienne à la fois d'une tension et d'une tendresse bouleversantes.

Konstantin Scherbakov (né en 1963)

Transcriptions d'œuvres de Johann Strauss II, par Reger, Grünfled, Shutt, Tausig, Friedmann, Dohnanyi, Rosenthal, Cziffra - 1995 / EMI/Warner

« Passé inaperçu à sa sortie, ce disque est de loin le meilleur album de transcriptions straussiennes de ces dernière années. [...] Technique impeccable, plaisir de jouer, humour distancié, et charme cajoleur ne cessent de nous étreindre tout au long de ce programme magnifiquement conçu et défendu.»

Wilhelm Kempff (1895-1991)

Mozart : Sonates n°8 KV310 & n°11 KV331 - Fantaisies KV397 & KV475

« Ses Bach, ses Beethoven, ses Schubert, et même ses Schumann quoiqu'en disent les vilaines langues : chez Kempff on prend tout ! Mais ce Mozart représente la part la plus secrète et la plus profonde de son art. [...]

Dino Ciani (1941-1974)

Schumann : les 8 Novelettes, Op.21 (+ Debussy, Weber. Non disponible en numérique)

« Paru chez DG à la fin des années 1960 puis republié récemment par Brilliant, ce disque ne quittera jamais notre discothèque. Le jeune Milanais prématurément disparu fait de ces huit pièces si contrastées une immense suite de danses qui se tiennent l'une à l'autre et s'enchaînent comme par miracle. [...]

Rafel Orozco (1946-1996)

Albeniz : Iberia - Chants d'Espagne - 1992 / Valois-Auvidis (Non disponible)

Seta Tanyel (né en 1952)

Brahms : Variations et fugue sur un thème de Haendel, Op.24 (+ Beethoven : Variations "Eroica", Op.35) - 1989 / Hyperion (Disponible sur le site Hyperion)

LES CHOIX DE GAËTAN NAULLEAU

Simon Barere (1896-1951)

Liszt : Sonate en si mineur (+ Chopin, Godowsky) - 1947 / APR

« À Chaque écoute, [...] des frissons. [...] Vertige incomparable.

Marcelle Meyer (1897-1958)

Rameau : Pièces pour clavecin - 1953 / Erato

« ... Laissez-lui toute une mesure, et c'est l'embarquement pour Cythère. La moindre note de Rameau, le moindre ornement (quelle palette !) tombent d'aplomb, impeccables et fluides [...] Plus fort que cette élégance : l'éloquence d'une comédienne qui fait parler le piano à chaque instant, chaque respiration, sans se répéter une seule fois.»

Alfred Cortot (1877-1962)

Chopin : 24 Préludes - 1933 / Chopin : La Discothèque idéale de Diapason

« Si la tâche la plus élevée de l'interprète n'est pas de lire la partition d'un compositeur mort avec toute la science possible et tout le respect dû à un défunt, mais de s'immerger dans un monde imaginaire avec l'espoir de discerner sous les notes figées un flux émotionnel intarissable [...] Alors Alfred Cortot est l'emblème de cette mission visionnaire, et les Préludes son chef-d'œuvre.

Friedrich Gulda (1930-2000)

"The Complete Musician" (Ravel, Debussy, Schubert, Gulda, Gillespie, Bach, Porter, Schumann, Beethoven) - 1977, 1978 / Amadeo (Non disponible en numérique)

Sergei Rachmaninov (1873-1943)

Schumann, Chopin , Liszt, Mendelssohn, Tchaikovski... - 1925-1942 / Les Indispensables de Diapason

« ... Le pianiste fascinait tous ses collègues sans exception. [...] le rayonnement du timbre sidère, l'empreinte de la main sur le clavier, son emprise sur la phrase sont uniques. [...] l'exigence de Rachmaninov interprète est de canaliser les passions exacerbées dans une forme absolument rigoureuse. [...]

Benno Moiseiwitsch (1890-1963)

Rachmaninov : Rhapsodie sur un thème de Paganini (+ Concertos 1 & 2)

« [...] Une force vive, un rebond félin de la main d'un bout à l'autre du clavier. Et une spontanéité qui laisse loin derrière tous ses rivaux dans les Tableaux d'une exposition (Naxos). C'est pourtant à sa Rhapsodie de Rachmaninov que nous revenons le plus souvent. [...]»

Jorge Bolet (1914-1990)

"Récital à Carnegie Hall" (Bach-Busoni, Chopin, Schultz-Evler, Tausig, Wagner-Liszt)... 1972 / Sony

« Le soir où la carrière de Bolet a pris un nouveau tournant. L'esthète avait calculé son triomphe en glissant en fin de parcours [...] le lent déferlement de notes répétées que Liszt coulait dans l'immense Ouverture de Tannhäuser. Mythique. Et sa Chaconne Bach-Busoni, la couleur faite piano ! [...]»

Mieczyslaw Horszowski (1892-1993)

Mozart, Chopin, Schumann - 1988 / Nonesuch

« ... Les Scènes d'enfants défilent comme un rêve baigné de soleil doux, une Mazurka de Chopin plonge sans crier gare dans un abîme de mélancolie. Un Adagio de Mozart (KV 576) tend la main à Zerline. Tous les pianos du monde ont rêvé d'être un jour touchés par Horszowski.»

Benjamin Grosvenor (né en 1992)

"Dances" (Bach, Chopin, Scriabine, Granados...) - 2012 / Decca

« ... Un pianiste capable de tout cela, et qui plus est, de l'enchaîner avec tact dans un récital, nous n'en voyons qu'un.»

Josef Palenicek (1914-1991)

Janacek : Sur un chemin brouissailleux - Dans les brumes... 1972 / Supraphon (Non disponible en numérique)

Nelson Freire (né en 1944)

Strauss/Godowsky : Métamorphoses symphoniques sur "La Chauve-Souris" - 1972 / Philips (Non disponible - À écouter sur Youtube)

Wilhelm Backhaus (1884-1969)

Brahms : Concerto n°2 - Staatskapelle de Dresde - Karl Böhm - 1939 / Urania (Non disponible en numérique)

LES CHOIX DE DIDIER VAN MOERE

Artur Schnabel (1882-1951)

Beethoven : Sonates 17, 18, 21 - 1932-1934 / Naxos

« ... Un piano de démiurge, rigoureux et visionnaire, à la sonorité creusée dans le clavier, aux timbres souvent sombres : "La Tempête" vous coupe le souffle.»

Edwin Fischer (1886-1960)

Bach : Le Clavier bien tempéré - 1933-1936 / EMI/Warner

« Profondeur du jeu, de la pensée, du sentiment. Edwin Fischer fait du Clavier bien tempéré un journal intime, une aventure spirituelle, où les voix de la polyphonie sont autant de voix intérieures. [...] Pas "historiquement informé" ? Indispensable, en tout cas.»

Alfred Brendel (né en 1931)

Haydn : 11 Sonates - 1979 - 1986 / Philips

« Les multiples visages de Papa Haydn [...] Brendel nous le montre plein de rebonds, d'embardées, de mélancolie préromantique et d'humour pétillant. Il nous en révèle surtout le jaillissement perpétuel de l'invention, à travers un jeu incroyablement maîtrisé, une variété presque infinie de couleurs. [...]

Arthur Rubinstein (1887-1982)

Chopin : Mazurkas - 1938-1939 / Naxos

« Pas de Chopin sans le Polonais Rubinstein [...] Sa première intégrale des Mazurkas concilie déjà la rusticité et l'élégance avec un naturel, une évidence qui n'appartiennent qu'à lui — le rubato coule de source. La verve rythmique ne se raidit jamais » [...]

Rudolf Serkin (1903-1991)

Beethoven : Sonates 30, 31, 32 (+ Concertos 3 & 5)

« Un Beethoven unitaire et quintessencié : Rudolf Serkin reste unique dans la progression du discours [...] Un piano très économe d'effets, [...] alors que tout est si savamment construit : il rayonne de profondeur et d'humanité, souriant ou poignant. Seul un cœur sec résisterait.»

Geza Anda (1921-1976)

Schumann : Davidsbündlertänze - Kreisleriana - Fantaisie - Etudes symphoniques - 1963-1966 / DG

« ... le Hongrois Geza Anda, dont le piano a une incroyable densité, va au cœur de la Fantasie schumanienne, de ses ombres et de ses lumières. [...] Les Etudes symphoniques sont grandioses.»

Krystian Zimerman (né en 1956)

Liszt : Sonate, Nuages gris, La notte, La Lugubre gondole II, Funérailles - 1990-1991 / DG

« Krystian Zimerman taille dans le cristal la Sonate [...] À la folie ravageuse d'un romantisme exacerbé, ce perfectionniste préfère une plasticité olympienne. Il pèse et pense chaque note, maître infaillible de ses doigts et de la structure [...]. Une cathédrale sonore, inondée de lumière et d'absolu.

Roger Muraro (né en 1959)

Messiaen : Vingt regards sur l'enfant Jésus - 1998 / Accord

« Contemplatif ou jubilatoire, apollinien ou dionysiaque, le piano généreux de Roger Muraro déploie une sonorité orchestralement sculptée, avec une palette d'une insoupçonnable étendue. [...] On ne voit pas passer les deux heures des Vingt regards, incandescent hymne à l'amour... sacré.

Jean-Efflam Bavouzet (né en 1962)

Ravel : L'Œuvre pour piano - 2003 / MDG

« ... tout n'est ici que vibration, palpitation, orné d'une souplesse rythmique qui nous rappelle la proximité de Ravel avec la danse. Il y a quelque chose de gouleyant, de jubilatoire, de fantasque aussi, dans ce piano débordant d'imagination [...] Bavouzet réinvente Ravel — ou le rend à lui-même.»

Leif Ove Andsnes (né en 1970)

Grieg : Pièces lyriques (extraits) - 2001 / EMI/Warner

« Petites pièces, grand piano. Pour chaque miniature, le très inventif Leif Ove Andsnes trouve des tons, crée une atmosphère [...] ce jeu très raffiné garde une sorte de fraîcheur. Le Norgévien, de surcroît, joue sur le piano de Grieg, dans sa maison de Trolhaugen.»

Cédric Tiberghien (né en 1975)

Szymanowski : Etudes, Op.33 & Op.4 - Masques - Métopes - 2013 / Hyperion (Disponible sur le site Hyperion)

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