Juan Carlos Cáceres est décédé des suites d’un cancer, le 5 avril 2015, à Périgny-sur-Yerres dans le Val de Marne. Installé en France depuis 1966 après l’arrivée de la dictature argentine, le chanteur et musicien ayant secoué le tango originel était âgé de 78 ans. Grâce à Cáceres, ce tango lorgne vers le jazz et fricote avec des instruments inhabituels. Mais sa démarche n’était finalement pas hors sujet quand on connait le métissage originel de la culture argentine…
Né à Buenos Aires le 4 septembre 1936, Juan Carlos Cáceres étudie d’abord la peinture aux Beaux-Arts. Il se lance dans la musique à la fin des années 60 comme pianiste et tromboniste. Après s'être installé à Paris à la fin des années 60, il devient une des figures de proue du tango contemporain une décennie plus tard. Il fonde et dirige Malon et Gotan durant les années 70 puis Tangofon en 1992. L’année suivante, il publie son premier album solo sur le label Celluloïd. Avec sa voix rauque et ses différentes inspirations musicales, comme le jazz et la musique africaine donc, Juan Carlos Cáceres façonne un tango sauvage et porté par les rythmes du candombe, genre développé en Uruguay, mélangeant des éléments africains, indigènes et catholiques.
Cáceres sera l'un des premiers artistes à rejoindre Manãma lancé en 2004 par Eduardo Makaroff du groupe Gotan Project. C'est au sein de ce label qu’il avait publié, en 2011, son dernier disque, Noche de carnaval, sur lequel son tango accueillait des instruments comme la clarinette basse, le saxophone et le violoncelle.