Les Staves à cœur ouvert

Six ans que les trois sœurs Staveley-Taylor – Emily, Jessica et Camilla – alias The Staves n’avaient sorti d’album. Par le passé, on les a croisées très souvent avec Bon Iver, ouvrant à plusieurs reprises les tournées du groupe, le leader et fondateur Justin Vernon allant jusqu’à produire le second album du trio, If I Was, en 2015. Les trois sœurs ont également accompagné en tournée Florence + The Machine et il y a peu, Jessica a posé sa voix sur le dernier album de Leonard Cohen, Thanks for the Dance.

Les voici aujourd’hui réunies et accompagnées par le producteur John Congleton, un vétéran au tableau de chasse éclectique mais de qualité (on y croise Laurie Anderson, Erykah Badu, Franz Ferdinand, Lana Del Rey ou Sleater-Kinney), et retrouvant le même label que par le passé, le prestigieux Nonesuch. Au menu de cet album intitulé Good Woman, douze morceaux enlevés, où l’on retrouve l’harmonie de ces voix chantant de concert ou en écho, jouant de leurs similitudes pour s’entremêler et donner naissance à une texture singulière, toujours teintée de mélancolie, comme sur Nothing’s Gonna Happen, Paralysed ou l’émouvant Trying.

Car depuis le dernier album, les sœurs ont perdu leur mère, mais il y a eu également des naissances. Comme elles le confient : « Quand nous pensons à la réalisation de cet album, nous pensons à des moments, des images… Des notes que l’on s’est envoyées au fur et à mesure, de nos solitudes et de la famille. De l’idée d’être à la marge, outsider de ce milieu. De la quantité impressionnante de carnets remplis d’idées et d’esquisses… Et puis nous pensons à l’amour. Au grand, grand amour. Notre mère. Notre père. Nos amis. De la perte. De la mort et de la naissance. Le fait d’être une femme, une mère. Et le fait d’être sœurs. »

Ces quelques mots sont un bon résumé des sentiments qui traversent Good Woman et qui en font un disque attachant, en dehors des modes et des tendances, avec pour seule flamme une authentique sincérité.

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