Le compositeur fétiche de Spielberg dirige à nouveau un épisode de Star Wars...

Au moment de la sortie premier épisode de Star Wars il y a quarante ans, le réalisateur George Lucas avait fait preuve d’un certain culot en choisissant pour la BO de son film une couleur clairement symphonique et un compositeur qui connaissait bien ses classiques (en particulier son Wagner). Il faut dire qu’en 1977, la musique électronique balbutiante était quasiment obligatoire dans les films de SF. En 2017, la présence de John Williams au générique d’un épisode de Star Wars n’a plus la même saveur audacieuse, et le frisson que l’on ressent lorsque le thème principal démarre au moment du prologue provient avant tout de la dimension désormais légendaire – à la fois de la musique et de son compositeur octogénaire.

D’aucuns affirment d’ailleurs que le seul et unique « dernier Jedi » du film, c’est Williams ! Néanmoins, à l’occasion de ce huitième épisode, Les Derniers Jedi, certaines voix se sont élevées (le critique Michel Ciment notamment) pour souligner le fait que John Williams aurait fait son temps et qu’il aurait dû laisser la place à un compositeur plus jeune. Au-delà de ces considérations sur l’âge du capitaine, il faut s’attarder sur l’essentiel et reconnaître que la musique de ce huitième opus n’est pas inintéressante. On retrouve notamment cette fascinante dichotomie entre l’aspect archétypal des thèmes musicaux (illustrant très clairement un personnage ou un concept) et l’art du développement extrêmement subtil de Williams, ainsi que son savoir-faire orchestral indéniable.

Outre les nombreux morceaux épiques (The Battle Of Crait, The Fathiers…), on retiendra notamment de cette BO l’aspect majestueux de Ahch-To Island, qui décrit un Luke Skywalker « retraité » et désireux de vivre le restant de ses jours avec sérénité. Par ailleurs, au sein de cette partition remarquablement écrite mais très balisée, l’auditeur sera certainement agréablement décontenancé par Canto Bight, un thème jazzy au parfum sud-américain (pastichant par moments Brazil) et interprété entre autres par des steel drums ! Un morceau qui prouve que John Williams est décidément à l’aise avec tous les genres musicaux et toutes les couleurs orchestrales.

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