DMX, c'est l'enfer !

Lorsque le tsunami DMX recouvre la planète à la toute fin des années 1990, le hip-hop est à un tournant de sa courte vie. Les maîtres de l'âge d'or (1986/1996) commencent à perdre de leur influence, les stars s’entretuent plus ou moins (RIP Tupac / RIP Notorious B.I.G.) et les charts sont pris d’assaut par de nouveaux MCs nettement plus bling bling, Puff Daddy en tête. Surtout, le rap est alors partout ! Pub, ciné, télé, modes, cet art à l’origine totalement underground est devenu la norme. Un virage qui agace Earl Simmons alias DMX.

Ce New-yorkais repéré par l’emblématique label Def Jam veut remettre en avant la face sombre, violente et agressive du genre. Portées par son flow inimitable, sorte de rage vocale ultra-rauque reconnaissable entre mille, ses punchlines souvent hardcore parlent de mort, d’enfer et de démons intérieurs dès son premier album qui paraît le 12 mai 1998, It’s Dark and Hell Is Hot. « L’Enfer de Dante du hip-hop », comme le qualifiera le site Pitchfork. Le public adhère et expédie ces quatre singles Get at Me Dog, Stop Being Greedy, Ruff Ryders Anthem et How's It Goin' Down au sommet des charts.

DMX ne perdra pas de temps et sortira sept mois plus tard un deuxième album tout aussi efficace, Flesh of My Flesh, Blood of My Blood. Cette période est aussi la fin d’un rap quasi-exclusivement adossé contre des samples de soul et de funk au profit de beats synthétiques, domaine dans lequel excelle Swizz Beatz, producteur indissociable du succès de DMX.

Autre originalité de cet aboyeur bodybuildé, sa passion pour les grosses cylindrées. On croyait la moto réservée aux fans de rock mais DMX et le collectif Ruff Ryders est là pour intégrer cette culture dans celle du hip hop.

Avec …And Then There Was X en 1999 et surtout The Great Depression en 2001, l’aura de DMX commence à piquer du nez même s’il continuera à enregistrer.

Sa personnalité fut telle qu’Hollywood ne passera pas à côté de son charisme et son nom se retrouvera à l’affiche de nombreux films et séries (Belly, Roméo doit mourir, Eve, Hors limites, En sursis, New York 911, Never Die Alone, Last Hour…). Comme il n’aura cessé tout au long de sa vie de revenir régulièrement à la case prison – plus de trente fois ! – pour des activités aussi diverses que braquage, conduite en état d’ivresse, possession de drogue, évasion fiscale, cruauté envers les animaux, violation de conditionnelle et déguisement en agent fédéral !

Victime d’une crise cardiaque le 2 avril 2021 suite à une overdose, DMX s’éteint sept jours plus tard, dans un hôpital de White Plains, dans la banlieue New York. Il avait 50 ans.

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