Avec "A Very Chilly Christmas", le pianiste entertainer canadien y va de son album de Noël évidemment pas comme les autres. Magique !

Pourra-t-on sauver Noël ? C’était une des grandes questions de l’automne 2020 qui a mis la fête en quarantaine. Pour sûr, en famille ou confiné, on pourra au moins passer Noël en l’excellente compagnie de A Very Chilly Christmas, l’album de Noël de Chilly Gonzales.

L’iconoclaste musicien, à la fois classique et moderne, y va donc de ses reprises de chansons de Noël, des classiques ancestraux à des compositions de Wham ou Mariah Carey. Souvent, cet exercice obligé sent un peu le sapin, la joie forcée, le cadeau qu’on aura rangé et oublié dès le 26 décembre. Mais comme à son habitude, Gonzales y met tant d’intelligence, de sensibilité et de décalage que la chose devient passionnante. A Very Chilly Christmas est, globalement, un album de piano solo, joué dans la gamme mineure et dans la torpeur.

Chilly Gonzales - A very chilly christmas (Album Medley)

Chilly Gonzales

On y entend quand même quelques instruments autres et surtout deux invités vocalistes transis, Jarvis Cocker et Feist. Et les deux ensemble sur une reprise de Snow is Falling in Manhattan de David Berman, c’est beau à pleurer. Le bruit de la neige qui tombe, c’est ce que Chilly Gonzales semble vouloir interpréter tout au long de l’album. Ce miracle gracieux venu du ciel, qui adoucit les contours de la Terre et rend ses habitants un peu tristes mais heureux de l’être. Le jeu de piano de Chilly Gonzales est délicat, mélancolique, émouvant. Ce disque n’est pas une blague. C’est une performance merveilleuse, qui nous fait découvrir d’une oreille vierge Jingle Bells ou Silent Night, qui rhabille le Père Noël en noir, qui confirme Chilly Gonzales dans son statut de musicien magicien.

En 2015, Qobuz rencontrait Chilly Gonzales - à son piano - pour la sortie de son album Chambers enregistré avec le Kaiser Quartett. Séance de rattrapage :

Chilly Gonzales : interview et session Qobuz

Qobuz