Toujours aussi fou et incontrôlable, le rock pluriel des Londoniens va encore plus loin sur "Cavalcade", la B.O. de la fission atomique !

Pour comprendre la musique du jeune groupe anglais Black Midi, on peut commencer par regarder la pochette de Cavalcade, leur deuxième album qui vient de paraître. Plus près. Encore plus près. Comme si vous vouliez entrer dedans, en être. C’est le chaos, un maelstrom de couleurs et de formes, une œuvre surréaliste assistée par ordinateur, un choc visuel déboussolant et saturé d’énergie, au-delà du beau et du moche, où une harmonie folle surgit du chaos.

La musique est exactement pareille : en apparence, un gros bazar entre free-jazz et noise-rock, agressif, déstructuré et furieusement fou. En creusant un peu, on y entend des échos de Captain Beefheart et son copain d’asile Frank Zappa, de King Crimson, de The Fall, de John Zorn période Naked City, de Primus ou Slint en accéléré.

black midi - John L

black midi

Le post-rock des années 90, avec ses lignes de guitares géométriques et tendues, explose à chaque seconde de ce disque. Qui va aussi plus loin qu’un simple revival : Diamond Stuff évoque un mantra bouddhiste, alors qu’un peu partout, Geordie Greep chante comme un Sinatra sous substances illicites, arrêté pour excès de vitesse.

black midi - Chondromalacia Patella

black midi

Tout l’art de Black Midi, quartet désormais trio depuis le départ de son guitariste Matt Kwasniewski-Kelvin, tient dans les contrastes permanents entre sons acoustiques et fulgurances électriques, envolées lyriques et rythmiques furibardes, influences anciennes (le jazz lounge, le prog-rock) et manière contemporaine de les recycler. Ceci n’est pas un groupe, c’est un accélérateur de particules. Autrefois, on aurait parlé de jazz-rock et de fusion. Aujourd’hui, c’est la bande-son de la fission atomique.

black midi - Slow

black midi

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