scintilli

Chronique

Doit-on rappeler l’exigence de Plaid, duo de producteurs anglais sans cesse à la recherche du son parfait ? En cas d’amnésie, Scintilli (« je suis de nombreuses étincelles » en latin) se charge de nous rafraîchir la mémoire. Huit ans se sont écoulés depuis l’album studio Spokes, cinq depuis le CD/DVD Greedy Baby. Mais cela valait la peine d’attendre...

Le sixième album de Ed Hankley et d'Andy Turner propose en effet 13 titres denses, fouillés, mûrement réfléchi – un simple beat prenait une journée de travail ! Il n’est donc guère difficile de se plonger dans la poésie de « Missing » (très joli travail de cordes à souligner), la dureté de « Eye Robot », la joie de « Thank », l’euphorie communicative de « Unbank », la douceur de « Craft Nine», la spiritualité méditative de « 35 Summers », l’ardeur de « African Woods » etc. Tous les sentiments humains se retrouvent ici, exacerbés par des rythmes irréprochables et de qui plus est enchaînés avec intelligence. Du côté des influences, Plaid obéit à sa culture habituelle qui est celle de l’éclectisme. Techno, ambient, acid house ou encore dubstep se croisent donc avec enthousiasme. Si certains reprocheront à Plaid le fait de (trop ?) se disperser, d’autres avanceront que ce mix des genres fait toute la richesse de leur musique, qui reste cependant accessible au plus grand nombre.

« Je suis de nombreuses étincelles »… À la fois concentré et nuancé, Scintilli porte bien son nom, d’autant qu’il est une preuve éblouissante de la pérennité du talent des deux têtes pensantes de Plaid, qui, loin d’en rester à l’électronique de leur jeunesse, réinvente leur son en puisant dans ce qui les entoure aujourd’hui.


©Copyright Music Story 2015