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Dizzy Gillespie


Avec Miles Davis et Louis Armstrong, Dizzy Gillespie est considéré comme l'un des trois plus importants trompettistes de l'histoire du jazz, il a participé à la création du style bebop (auprès des Charlie Parker, Thelonious Monk, Bud Powell, Kenny Clarke, …) et a contribué à introduire les rythmes latino-américains dans le jazz engageant dans son orchestre, dès 1947, le percussionniste cubain Chano Pozzo. Sa contribution est considérable. Son influence est déterminante sur des musiciens comme Miles Davis, Fats Navarro, Clifford Brown, Lee Morgan, Freddie Hubbard, Kenny Dorham et, plus tard, Jon Faddis. Il dirigea avec maestria plusieurs big bands faisant preuve d’un grand sens du show qui permirent à des générations de « digérer » les complexités rythmiques et harmoniques de cette musique. Le grand public retient de ce trompettiste populaire et drôle ses joues qui se gonflaient tel celles d’un crapaud et sa trompette coudée dont le pavillon s’élevait haut vers le ciel. Il fut également un professeur enthousiaste toujours prêt à communiquer et transmettre aux jeunes générations les fondements du jazz.



Plus jeune de neuf enfants, John « Birks » Gillespie apprend seul à jouer du trombone avant de s’intéresser à la trompette dès l’âge de douze ans. Il grandit dans une famille pauvre et, bon élève, gagne un diplôme dans une école d’agriculture (au Laurinburg Institute en Caroline du nord). C’est en 1935 que le jeune garçon décide de faire de la trompette, son métier. Inspiré et largement influencé par le trompettiste Roy Eldridge, Dizzy Gillespie rejoint l’orchestre de Frankie Fairfax à Philadelphie et gagne son surnom de « doux dingue », Dizzy. En 1937, il est engagé par Teddy Hill au poste que tenait, avant lui, son héros Roy Eldridge. C’est avec Teddy Hill qu’il grave son premier disque, une interprétation de « King Porter Stomp », et effectue sa première tournée européenne. Il rejoint ensuite l’orchestre de Cab Calloway (1939-1941), participant à de nombreux enregistrement du leader-chanteur. On décèle dans ses courts chorus la grande influence de Roy Eldridge, en particulier dans "Pickin' the Cabbage". Cab Calloway est relativement hermétique aux recherches de Dizzy, qualifiant volontiers les improvisations de son trompettiste de « musique chinoise ». Il le virera en 1941 suite à un incident au cours duquel une boulette de papier (envoyée en réalité depuis le pupitre de trompettes par Jonah Jones) toucha le chanteur sur scène. Ce fut ensuite la rencontre décisive avec le saxophoniste Charlie Parker qui cherchait à innover dans la même direction harmonique. En ces années 1941-1943, Dizzy se produit auprès de très nombreux artistes : Ella Fitzgerald, Coleman Hawkins, Benny Carter, Charlie Barnet, Fess Williams, Les Hite, Claude Hopkins, Lucky Millinder et même Duke Ellington (quatre semaines durant). Gillespie participe également à l’élaboration d’arrangements innovants pour les orchestres de Benny Carter, Jimmy Dorsey et Woody Herman, ce dernier lui conseille même de raccrocher sa trompette pour ne se consacrer qu’à l’écriture. Dizzy ignore le conseil, participant aux nombreuses jam du Minton’s Playhouse et du Monroe's Uptown House où il peut pleinement exprimer ses idées révolutionnaires en terme d’improvisation. Fin 1942, il rejoint le grand orchestre d’Earl Hines, Charlie Parker est au ténor. Il n’existe, malheureusement, aucun enregistrement de cet orchestre, le premier a essayer les innovations du bebop. C’est à cette époque que Dizzy compose son « A Night In Tunisia ». Quand le chanteur d’Earl Hines, Billy Eckstine, constitue son premier grand orchestre, il emmène avec lui Dizzy, Charlie Parker et la jeune chanteuse Sarah Vaughan. En 1944, ils gravent entre autres, "Opus X" et "Blowing the Blues Away". Cette même année, Dizzy Gillespie enregistre de très bons titres avec le saxophoniste vétéran Coleman Hawkins, disques qui sont aujourd’hui considérés comme comptant parmi les première traces enregistrées de bebop. On y entend en particulier une des compositions du trompettiste : "Woody'n You".



1945 est une année charnière. Dizzy Gillespiemonte enfin officiellement ce quintet déjà entendu en jam sur la 52ième rue avec le saxophoniste Charlie Parker et enregistre avec lui. Des disques comme "Salt Peanuts," "'Shaw Nuff," "Groovin' High," ou "Hot House" font l’effet d’une bombe dans le microcosme du jazz new yorkais. Des interprétations comme "I Can't Get Started", dont la version du trompettiste Bunny Berigan était jusqu’alors considéré comme le fin du fin, re-définissent complètement l’approche de l’improvisation. Un nouveau style est né : le bebop. Dizzy monte un premier big band en 1945 et termine en tournée sur la côte ouest, avec Charlie Parker, sans rencontrer le succès escompté. Il rentre à New York.


Il en sera différemment avec le nouveau big band que le trompettiste met alors sur scène. Ce dernier tient quatre ans et grave des titres tels "Manteca" qui deviennent immédiatement des standard, des morceaux comme "Things to Come" ou "Cubana Be/Cubana Bop" imposent le percussionniste cubain Chano Pozo et la mode du latin jazz. Ses sidemen sont les futurs membre du Modern Jazz Quartet (Milt Jackson, John Lewis, Ray Brown et Kenny Clarke) mais aussi James Moody, J.J. Johnson, Yusef Lateef et même le jeune John Coltrane. Dizzy devient un personnage populaire, il plait au public tout comme aux branchés. Son béret, sa barbichette et ses lunettes "bop" contribue à faire de lui un symbole de son temps. Au cours de ces années 1948-1949, presque tous les ex-groupes de swing essayent de jouer bop, au grand dam des maisons de disques qui essayent de faire passer cette mode qu’elles considèrent comme une lubie.


En 1950, Dizzy Gillespie se trouve contraint de dissoudre son grand orchestre pour des raisons économiques. Il retrouve « Bird » à l’occasion pour des concerts (dont le célèbre Massey Hall concert en 1953) jusqu’à la mort de celui-ci en 1955. On l’entend en concert avec le Jazz at the Philharmonic (tournées de stars du jazz organisées par le producteur Norman Granz au cours desquelles il joue avec son mentor Roy Eldridge), enregistre des sessions mémorables pour le label de cet organisateur, Verve, (avec Stan Getz, Sonny Rollins ou Sonny Stitt entre autres), et dirige un combo qui inclue les présences de John Coltrane et Milt Jackson. En 1956, Gillespie répond à une demande du Département d’Etat et remonte un big band qui va tourner dans le monde entier jusqu’en 1958. Parmi les solistes engagés dans cet orchestre, on entend Lee Morgan, Joe Gordon, Melba Liston, Al Grey, Billy Mitchell, Benny Golson, Ernie Henry, et Wynton Kelly. Quincy Jones (tout comme Benny Golson et Melba Liston) contribuent aux arrangements. A la suite de ces deux ans en grand orchestre, Dizzy remonte un quintet avec Junior Mance, Leo Wright, Lalo Schifrin, James Moody puis engage le jeune Kenny Barron. A l’occasion, il lui arrive de remonter épisodiquement un big band. Dizzy devient alors une légende vivante, apprécié de tous, musiciens et public. Il se déclare candidat à l'élection présidentielle aux États-Unis de 1964. Il promet que, s'il est élu, la Maison Blanche sera renommé « The Blues House », que Ray Charles sera nommé président de la Bibliothèque du Congrès, Miles Davis directeur de la CIA et Malcolm X, Attorney General, avant de se retirer en faveur de Lyndon B. Johnson. Il se convertit au Bahaïsme et poursuit sa carrière jusqu'au début des années 1990. Pendant cette période, il alterne entre petites formations et big bands, et aide plusieurs jeunes musiciens à faire leurs preuves (Jon Faddis, Danilo Perez, Antonio Hart, Lewis Nash etc.). Les deux dernières années, il dirige le United Nation Orchestra (avec entre autres Paquito D'Rivera et Arturo Sandoval). Souffrant d'un cancer du pancréas, Dizzy Gillespie meurt le 6 janvier 1993 à Englewood, New Jersey. Sa bonhomie et ses fulgurances manque au jazz d’aujourd’hui qui a un peu tendance à l’oublier au profit d’un Miles Davis. JMP©Qobuz

Discographie

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