Dolziger Str. 2

Chronique

Que peut bien signifier l’énigmatiquentitre du troisième album du trio parisiano-bordelais ? Pasngrand-chose en réalité puisqu’il s’agit tout simplement...dunnom de la rue dans laquelle se trouvait le studio qui abritait sonnenregistrement à Berlin. Avec ses rythmiques métronomiques, sesnnappes de claviers envoûtantes et une voix assurée sur un ton neutre voirennihiliste, Odezenne n’est ni rap, ni electro, ni rock, ni chansonnfrançaise, mais un peu tout cela à la fois. 

Dès les premiersntitres, Dolziger Str.2 déroute l’auditeur avec unnenchaînement des plus sadiques : « Un corps ànprendre » et sa mélodie alambiquée laisse place au déjànculte « Bouche à lèvres » et sa rythmiquenfiévreuse. D’abord hautement dérangeant, « Vilaine »nséduit avec son beat efficace, ses claviers ingénieux et unenincursion guitaristique épatante, comme une virgule rock ouvrant surnun final aérien. « Cabriolet » se révèle plusnatmosphérique mais ne parvient jamais à décoller vraiment,nlaissant l’auditeur seul aux prises avec sa circonspection. « Lesngrands de ce monde, je les calcule pas » affirme le rageurnmais néanmoins introspectif « Souffle le vent »nentre des claviers aux sonorités datées et des guitares presquenfuturistes. Car Odezenne n’est pas à un paradoxe près, et c’estncette sensation de surprise permanente qui fait incontestablement lencharme principal de Dolziger Str.2. 

Les textes offrentnégalement leur lot de bons mots, illustrant à leur manière cetnunivers peuplé de (fausses) contradictions, comme lorsqu’il s’agitnde mettre « la vodka au chaud dans le congélo »nsur « Vodka », marqué par un flow plus posé.nSi « Boubouche », au beat un brin paresseux, etn« Ciao ciao », longue parenthèse instrumentalenprobablement dispensable, laissent craindre une fin d’albumndifficile, le fougueux « Satana » remet Odezennensur de bons rails tandis que le fataliste « On naît on vitnon meurt » se charge de clore avec classe et majesté lesndébats.

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