Ancien complice de Gerry Mulligan et Stan Getz, le grand tromboniste de jazz Bob Brookemeyer s’est éteint à l’âge de 81 ans.

Bob Brookemeyer est décédé le 16 décembre à Grantham, dans le New Hampshire. Le tromboniste de jazz était âgé de 81 ans. Grand compositeur et arrangeur, son art fut joué par de nombreux big bands. Comme sideman, Brookemeyer croisera le fer avec les plus grands : Stan getz, Gerry Mulligan, Bill Evans, Jimmy Giuffre, Clark Terry, Gary Burton, etc.

Né le 19 décembre 1929 à Kansas City dans le Missouri, Bob Brookemeyer débuta par la clarinette avant d’attaquer le trombone à seulement douze ans. L’apprentissage du piano est également au programme de ses activités au Conservatoire de Kansas City. C’est d’ailleurs au clavier, au sein des orchestres de Tex Beneke et Ray McKinley, qu’il fait ses débuts. Il s’empare définitivement du trombone avec le big band de Claude Thornhill à l’aube des années 50.

Tout au long de cette décennie, l’activité de Brookemeyer s’intensifie et son nom s’impose notamment grâce à ses collaborations avec les formations de Gerry Mulligan, de Stan Getz et de Jimmy Giuffre. Il est également très demandé pour des sessions pour la télévision et le cinéma. Il devient même membre permanent de l’orchestre du Merv Griffin Show sur NBC et écrit des arrangements pour Ray Charles.

Il monte un quintet avec le trompettiste Clark Terry. A partir de 1965, c’est une autre Rolls du big band, celui de Thad Jones et Mel Lewis, qui l’accueille. Brookemeyer devient même directeur musical du Mel Lewis Jazz Orchestra. En 1968, il s’installe à Los Angeles pour se rapprocher des studios et conforter sa situation financière.

La période devient difficile pour Bob Brookmeyer alors au prise avec l’alcool. Après plusieurs cures de désintoxication sans succès et un retrait de la vie musicale, il repart à New York en 1978 et se remet au jazz. « Je n’ai quasiment rien écrit pendant dix ans, déclarera-t-il au New York Times sur cette sombre décennie. Et lorsque j’ai refait surface, j’avais l’impression d’être une pile de feuilles blanches ! » C’est à cette époque qu’il se met à composer des pièces classiques assez avant-gardistes. « J’ai eu une phase où j’étais devenu plus Boulez que Basie. J’avais envie de faire saigner les oreilles. »

A la fin des années 80, Bob Brookmeyer s’était installé en Europe comme certains de ses confrères américains, posant ses valises à Rotterdam où il fonda une école de jazz… En 1994, le tromboniste devient directeur musical du big band du Festival de Schleswig-Holstein, futur New Art Orchestra. De 1997 à 2007, il enseignera au Conservatoire de New York.

Brookmeyer trouvera finalement une voix où mêler ses deux centres d’intérêt musicaux pour les standards de jazz et ses envies plus avant-gardistes. Comme le prouvera l’album Music For String Quartet And Orchestra.

Le site de Bob Brookmeyer