Si Lee Fields a passé plus de quatre décennies à jouer l’excellent clone de James Brown (son surnom ? Little JB !), sa carrière n’aura décollé pour le grand public qu’en 2006 lorsque sa voix rauque et prenante résonna sur le tubesque Jealousy de Martin Solveig. Dans la foulée, l’album My World – loin d’être son premier – confirmait que le natif de Caroline du Nord n’était pas un second couteau mais une vraie personnalité de la scène soul contemporaine aux accents rétro. Avec Emma Jean qui parait le 2 juin 2014 sur l’excellent label new-yorkais Truth & Soul, c’est sa face la plus douce que propose Lee Fields à ses fans. Dans un registre un brin crooner, jonglant brillamment avec tous les artifices de la ballade soul, le sexagénaire funky signe un disque torride à souhait et ose même une belle relecture du Magnolia de J.J. Cale. La production soignée est d’un grand raffinement et Lee Fields n’abuse jamais gratuitement de l’élasticité de sa voix. Au bout du compte, dans l’océan de sorties d’albums soul vintage, cet Emma Jean se distingue par sa classe, sa sincérité et tout simplement la beauté du chant de son auteur.
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