Argerich et Chailly pour commencer, puis un "Late night concert" avec Schuberts »Winterreise« de Hans Zender, l'une des plus extraordinaires extrapolations-instrumentations (in)imaginables, en direct de Berlin par la [Salle de concerts numérique->http://www.digitalconcerthall.com/tickets/?a=qobuz&c=true]

Ah, que ferait-on sans la Salle de concerts numérique du Philharmonique de Berlin... des dizaines de directs, des centaines d'archives, le tout livré dans votre salon pour une poignée de kopeks. Si vous n'êtes pas déjà abonné (quoi-quoi-quoi ? est-ce diable possible ?) voici l'occasion rêvée de faire ne serait-ce qu'un essai, car d'une pierre vous ferez deux coups directs et autant de coups d'archives que vous en pourrez regarder. Le samedi 29 novembre, on commence les festivités à 19 heures avec le Philharmonique sous la baguette de Riccardo Chailly et le Steinway-maison sous les doigts de Martha Argerich (dont on espère pouvoir penser supposer qu'elle n'ira pas décommander, comme cela lui lui est parfois arrivé) ; puis, à 22 heures, Simon Rattle dirige l'Académie du Philharmonique de Berlin - la pépinière des nouveaux musiciens-stars qui se destinent à la carrière en orchestre prestigieux - dans Schuberts »Winterreise« de Hans Zender. Schuberts »Winterreise« ??? Kézaco ?

Eh non, aimable lecteur, ce n'est pas exactement Le Voyage d'hiver de Schubert, tel qu'il serait dûment interprété par un simple chanteur et un bête piano. C'est "Le Voyage d'hiver" de Schubert de Hans Zender, une interprétation composée, pour reprendre le titre précis. Car Zender, loin de se borner à bêtement instrumenter pour une vingtaine de musiciens le monument schubertien en cette année 1993, l'a considérablement retravaillé dans la texture, dans la durée, dans le discours. Toutes les notes de Schubert y sont, sans qu'en soit omise une seule, mais Zender double parfois des cellules - en les faisant voyager de sonorité en sonorité -, rajoute d'inquiétants souffles percussifs, de terrifiants râles de cuivres et de bois, de glaçants grattements d'archets ; et si, tel que c'est écrit ici, cela peut sembler une désacralisation, il n'en est rien. Car l'esprit de Schubert hante, de bout en bout, ce génial travail, Zender n'ayant qu'amplifié les terrifiantes évidences de l'inexorable déroulement du drame hivernal. Outre les instruments "normaux", on entend ici l'accordéon, la guitare, pas mal de percussion, l'harmonica, trois machines à vent et bien d'autres surprises. Impossible de rester insensible ; et l'on peut gager que Schubert, passée la première surprise, aurait embrassé avec enthousiasme cette lecture si limpide de son chef-d'œuvre.

En première partie de soirée, à 19 heures, le programme est plus classique : le Philharmonique de Berlin donnera l'ouverture Ruy Blas de Mendelssohn, le concerto pour piano de Schumann avec Martha Argerich, et pour finir la troisième symphonie de Rachmaninov, le tout dirigé par Riccardo Chailly.

Une somptueuse soirée en perspective dans la Salle de concerts numérique

La saison complète 2014-2015 du Philharmonique de Berlin, sujette à d'éventuelles petites modifications dont nous vous tiendrons informés au jour le jour

La page de Qobuz dédiée au Philharmonique de Berlin avec tous les articles archivés

Les archives de la Salle de concerts numérique, soit plus de 300 concerts à ce jour.

NOUVEAU dans les archives : Les concerts de Karajan !