Vendredi 30 octobre à 20h, retrouvez le Philharmonique de Berlin en direct de la Philharmonie berlinoise avec la monumentale Symphonie alpestre de Strauss, précédée du Premier concerto pour violon de Chostakovitch : rendez-vous dans la [Salle de concerts numérique->http://www.digitalconcerthall.com/tickets/?a=qobuz&c=true]

Richard Strauss aurait affirmé un jour qu’il était capable de décrire avec précision un verre de bière en musique, de sorte que l’auditeur pourrait même percevoir s’il s’agissait d’une bière bavaroise ou tchèque. Bon, la Symphonie alpestre de 1915 n’a rien à voir avec le houblon, mais elle évoque dans les derniers détails le massif alpin avec toutes ses beautés et tous ses dangers. Initialement, Strauss avait imaginé d’écrire une sorte de symphonie en deux mouvements, si l’on en croit ses propres carnets, d’où il ressort que le titre en serait L’Antéchrist : une symphonie alpine, allusion à L’Antéchrist de Nietzsche – purification morale par sa propre puissance, libération par le travail, adoration de l’éternelle et magnifique Nature. Les plans évoluèrent au fur et à mesure de la composition, l’Antéchrist tomba à la trappe, ne resta que ce monumental délire orchestral en un seul geste (quand bien même en 22 numéros, enchaînés), faisant appel à quelque 125 musiciens, un mammouth même en termes straussiens. Ce serait là son ultime poème symphonique, et le premier après onze ans consacrés à l’opéra – l’avant-dernier poème étant la Symphonie domestique. La superstructure philosophique cédait le pas à la description poétique pure, et Strauss n’hésita pas à faire appel, pour évoquer les grands espaces montagnards, à des instruments alors rarement utilisés à l’orchestre, comme machine à vent, cloches de vaches, machine à tonnerre, Heckelphon (une sorte de hautbois très, très grave et très, très pastoral), tandis que les cors des alpes sont figurés par un ensemble supplémentaire de douze cors, deux trompettes et deux trombones jouant dans les coulisses. Avec un tel effectif, on ne s’étonnera donc guère que l’ouvrage soit peu souvent donné.

De crainte de se faire encore une fois accuser de « formalisme » et de tendances bourgeoises, Chostakovitch préféra laisser son premier Concerto pour violon en la mineur, écrit en 1948, dans un tiroir le temps que passe l’orage de l’infâme « Décret Jdanov », du nom de ce non moins infâme sicaire de Staline ; et que disparaisse six pieds sous terre le dictateur, mort en 1953. Ce n’est donc qu’en 1955 que le concerto vit le jour, sous les doigts d’Oistrakh, et il n’a jamais quitté le grand répertoire depuis ce temps. Pour ce concert diffusé en direct de la Philharmonie de Berlin, l’Orchestre a invité deux artistes lettons, le chef Andris Nelsons et la violoniste Baiba Skride. Vendredi 30 octobre à 20 heures.

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