QIBUZ / Lundi 2 mai 2016

• Iggy Pop raconte les Stooges

S’il sait écrire des chansons, on pourra bientôt constater s’il en est de même pour les livres : l'hiver prochain, Iggy Pop publiera en effet une biographie des Stooges. Et c’est Jack White en personne qui éditera la prose de l’Iguane. En plus de son label, son studio et son magasin, l’ex-White Stripes possède une maison d’édition baptisée Third Man Books. Intitulé Total Chaos: The Story Of The Stooges As Told By Iggy Pop, l’ouvrage ne sera pas totalement une véritable autobiographie mais plus une sorte de transcription de deux jours d’entretien qu’Iggy a accordé à Jeff Gold et Johan Kugelberg. Le livre comprendra également de nombreuses photos inédites ainsi que des contributions de Jack White, Johnny Marr, Joan Jett et quelques autres.

• Vends blouson de Prince. Peu utilisé.

Le mois prochain à Los Angeles, la société Profiles in History mettra aux enchères un des blousons portés par Prince dans son film Purple Rain. Estimé à plus de 7500 dollars, il avait été donné par le chanteur à sa maquilleuse et coiffeuse à l’issue du tournage, a expliqué vendredi à l’AFP Jeff Hare, porte-parole de la maison d’enchères. Prince portait ce blouson noir et blanc dans la scène mythique dans laquelle il emmenait Apollonia Kotero en moto au bord d’un lac, avant de lui suggérer de se déshabiller et de se jeter dedans… « C’est sans aucun doute l’élément le plus important de garde-robe porté par Prince dans un film qui ait jamais été mis aux enchères », a affirmé Joe Maddalena, président de Profiles in History. « C’est une première, et peut-être une dernière, car le reste de ses costumes est peut-être dans sa garde-robe personnelle », à son domicile ou dans son complexe de Paisley Park, dans les environs de son Minneapolis natal, a-t-il précisé… La vente du 29 juin comprendra également des costumes de Britney Spears, Katy Perry ou Alicia Keys et un gant incrusté de cristaux Swarowski porté par Michael Jackson lors de sa tournée Dangerous en 1992.

• Tous les opéras de Haendel en 15 jours !

Le pari est on ne peut plus osé : donner les quarante-deux opéras composés par Haendel le temps d’un festival sur seulement une période de deux semaines ! C’est ce qu’envisage le Festival Haendel de Göttingen en mai 2020. Cette année-là, la manifestation soufflera ses cent bougies et son directeur, Tobias Wolff, rêve de cette performance folle. « Nous ne sommes pas encore très sûr du financement, mais la vision, elle, est bien là » a-t-il déclaré…

• Quand Neil Young dirige la nature…

Neil Young a révélé le contenu de son prochain album, Earth, attendu le 17 juin prochain chez Reprise Records. Il contiendra exclusivement des titres extraits de divers albums déjà publiés par le Loner. Certains en version live, d’autres inédits. Ce fourre-tout comprendra aussi bien des chansons de The Monsanto Years qu’il a publié en 2015 que de Ragged Glory de 1990 ou bien encore de son After The Gold Rush de 1970. La sélection provident de la tournée de 2015 avec The Promise Of The Real. Les pistes ne seront pas exclusivement des live car dans certains cas, Neil Young ajoutera des overdubs voire divers bruitages. « Composé de 98 minutes ininterrompues, Earth se déroule comme une collection de treize chansons qui m’ont suivi tout au long de ma carrière, des chansons sur notre vie, ici, sur notre planète où nous vivons tous ensemble, explique la star canadienne. Notre royaume animal sera également très bien représenté avec des animaux, des insectes, des oiseaux et des mammifères qui prendront parfois le dessus sur les interprétations. » L’album Earth comprendra les chansons suivantes : People Want To Hear About Love (de The Monsanto Years), Big Box (de The Monsanto Years), Mother Earth (de Ragged Glory), The Monsanto Years (de The Monsanto Years), I Won’t Quit (inédit), Western Hero (de Sleeps With Angels), Vampire Blues (de On The Beach), Hippie Dream (de Landing On Water), After The Gold Rush (de After The Gold Rush), Wolf Moon (de The Monsanto Years) et Love & Only Love (de Ragged Glory). Neil Young présentera ce disque en avant-première au public, le 6 mai, au Natural History Museum de Los Angeles. En ce printemps 2016, l’actualité du Loner est franchement intense puisqu’il présentera également, le 10 juin, deux films d’archives : Human Highway et Rust Never Sleeps.

• Macca et les Droits Civiques

Paul McCartney a rencontré deux des femmes qui ont inspiré Blackbird, la mythique chanson des Beatles présente sur le Double blanc. Backstage, lors d’un concert à Little Rock, Macca a rencontré Thelma Mothershed Wair et Elizabeth Eckford, deux membres des Neuf de Little Rock, un groupe d'élèves afro-américains (six filles et trois garçons) inscrits à la Little Rock Central High School et qui furent empêchés d'étudier par les partisans de la ségrégation raciale dont le gouverneur de l'Arkansas, Orval Faubus. Le président Eisenhower fit alors intervenir l'armée pour que le maintien du droit soit assuré. Cette crise est considérée comme l'un des événements les plus importants du mouvement afro-américain des droits civiques. Elle fut une confrontation entre le pouvoir de l'État et le gouvernement fédéral et inspira donc le jeune McCartney pour composer Blackbird. « Incroyable de rencontrer deux des Neuf de Little Rock, pionnières du mouvement des droits civiques et inspiration de Blackbird» a tweeté Paul McCartney.

• L’hommage d’une reine à un Prince

Pour l’International Jazz Day, Barack Obama s’est offert un bien joli concert à la Maison Blanche avec Wayne Shorter, Herbie Hancock, John McLaughlin, Chick Corea, Robert Glasper, Terrace Martin, Dee Dee Bridgewater, Jamie Cullum, Chucho Valdes, Buddy Guy, Diana Krall mais aussi Sting, Esperanza Spalding et la grande Aretha Franklin. Durant le show de 90 minutes, cette dernière a entonné un passage de Purple Rain, histoire de rendre hommage à Prince.

• Tempête à l’Opéra de Bucarest

Depuis plusieurs semaines, l'Opéra de Bucarest traverse une crise sans précédent avec en point de mire la danseuse étoile roumaine Alina Cojocaru et le chorégraphe danois Johan Kobborg. « Nous assistons à une révolte, les gens sont indignés, déclare à l'AFP le chef d'orchestre Tiberiu Soare, qui a occupé pendant quelques jours, début avril, le poste de directeur intérimaire de cette institution. Au cœur de la crise - qui a notamment entraîné l'annulation au dernier moment de trois spectacles et la démission de Vlad Alexandrescu, Ministre de la Culture du gouvernement de technocrates -, se trouve Kobborg, ancien danseur du Royal Ballet de Londres, qui dirige depuis 2014 le corps de ballet de Bucarest. Selon l’AFP, les employés lui reprochent l'iniquité entre le traitement de « ses » danseurs, « quelle que soit leur origine », et « les autres », qui étaient déjà employés avant son arrivée à Bucarest, indique Soare. « Ce n'est pas un conflit entre Roumains et étrangers », assure-t-il. Mais ces dernières semaines, Kobborg et Cojocaru, sa compagne, étoile du Royal Ballet de Londres qui a quitté la Roumanie à l'âge de 9 ans, ont plusieurs fois fait l'objet de moqueries à cause de leur maîtrise imparfaite du roumain. Et lors d'une manifestation, des employés de l'Opéra de Bucarest avaient crié « Les étrangers dehors ! ». Selon plusieurs témoignages poursuit l’AFP, l'énorme écart entre les appointements des employés étrangers, s'élevant à plusieurs milliers d'euros, et les salaires, souvent modiques, des Roumains, a nourri l'hostilité entre les deux camps. Le 26 avril, un nouvel épisode s'est ajouté à ce scandale, avec la publication d'une liste de neuf anciens employés dont l'accès dans le bâtiment de l'opéra était désormais interdit. Parmi les neuf noms figuraient Kobborg, démissionnaire, et Cojocaru. Interrogé par l'AFP, le directeur des ressources humaines Constantin Sorop, qui a rédigé et signé ce document, a assuré que le nom de Cojocaru avait été « ajouté, à (son) insu, par un employé » non identifié... La danseuse s'est rendue très impopulaire auprès de nombreux collègues. Elle est montée au créneau pour défendre Kobborg, dénonçant une tentative d'écarter les valeurs artistiques et de revenir à une époque où l'Opéra de Bucarest était dirigé par l'intimidation, les mensonges et les menaces. « Je me sens l'otage d'une guerre d'intérêts, de jeux politiques, d'argent et d'infamies », a-t-elle confié dans une interview au quotidien Adevarul. Lors d'une réunion houleuse avec le vice-Premier ministre Vasile Dâncu, plusieurs danseurs se sont déclarés « dénigrés et insultés » par Cojocaru. « Le ballet roumain a été fondé il y a 90 ans, or Alina Cojocaru parle comme s'il n'y avait rien eu ici avant qu'elle et Kobborg n'y débarquent », s'est insurgé Soare. Parmi les rares voix à se solidariser avec Cojocaru et Kobborg, la danseuse Marina Minoiu a mis en avant les succès remportés par l'Opéra de Bucarest depuis la venue du chorégraphe danois. « Nous avons eu trois premières par saison, nous avons joui d'une parfaite liberté artistique, des danseurs de renommée internationale ont été invités... », a-t-elle déclaré. Dâncu a promis l'ouverture d'une enquête sur des illégalités imputées aux directeurs s'étant succédé à la tête de l'Opéra de Bucarest ces dernières années. Si l'annonce a réduit les tensions, la fracture entre les deux positions n'a pas été comblée. « Chacun des deux camps a sa partie de vérité et sa partie d'intolérance », a écrit Dâncu sur son compte Facebook. Il y a d'un côté « les artistes fatigués et humiliés jusqu'ici par la société, réticents au changement et aux nouvelles expériences ». De l'autre ceux qui « misent sur une compétition permanente, sur l'innovation, sur des critères de performance appartenant à un autre monde », a-t-il expliqué. Et d'ajouter : « Johan Kobborg, un grand artiste contemporain, ne peut pas comprendre comment la période communiste nous a transformés et quels effets perdurent toujours ».

• La planète pleure Prince

A l’instar de David Bowie, la mort de Prince a secoué la planète musique au point que tous les musiciens et groupes actuellement en tournée n’ont pu s’empêcher de livrer leur relecture princière. De Bruce Springsteen à Bob Mould en passant par D’Angelo, Chris Martin de Coldplay, LCD Soundsystem, Mumford & Sons, Sufjan Stevens, David Gilmour, Chris Stapleton, chacun a versé, en musique, sa petite larme pourpre. Fascinant surtout de mesurer l'impact de l'art de la star défunte sur tous ces artistes au style si différent les uns des autres. La marque des grands créateurs sans doute.

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