Pour célébrer le sesquicentenaire de Carl Nielsen, Qobuz a choisi quatre enregistrements à verser à sa Discothèque idéale, représentant un large pan de son œuvre ; et l'on évoquera aussi pas quatre belles nouveautés parmi les sorties hebdomadaires

En 1865 naissait Carl Nielsen. En 2015 Qobuz élevait quatre enregistrements de ses œuvres à la dignité de la Discothèque idéale : deux dates (en toute humilité, bien sur...) qui font histoire dans le cours de la Musique ! Nous avons choisi d'illustrer l'éventail le plus large possible de sa création : un opéra, des symphonies, des concertos, une pièce de musique de chambre, et de la musique pour piano. LE tout par des interprètes incontournables. Maskerade , son opéra de 1906, est de ces ouvrages que l'on aimerait voire figurer aux répertoires des grandes maisons françaises, l'anniversaire saura-t-il secouer quelques cocotiers ? Car c'est là un ouvrage truculent, dans la veine de Falstaff, d'une écriture riche et fine, un véritable grand moment scénique. Ici donné par l'Orchestre national du Danemark. Quant à ses symphonies, Nielsen a eu l'excellente idée de donner des titres à quatre parmi les six, ce qui laisse toujours dans l'esprit des mélomanes une impression plus claire que le simple numéro. Leonard Bernstein a enregistré, des les années 70, la quatrième Inextinguible et la deuxième Les Quatre tempéraments, un grand moment de feu d'artifice orchestral.

Si les quintettes à vents du monde entier se sont saisis du Quintette de Nielsen, c'est aussi par manque de répertoire original ; heureusement donc pour le compositeur qui a versé au répertoire un superbe moment de musique de chambre, spirituel et délicat. Les membres du Philharmonique de Berlin nous offrent cet ouvrage, avec en prime - si l'on ose dire - le concerto pour clarinette avec Sabine Meyer et le concerto pour flûte avec Emmanuel Pahud, tous deux accompagnés par le Philharmonique de Berlin. Superbe écrin à deux superbes solistes dans deux superbes chefs-d'œuvre hélas bien négligés. Enfin, on s'intéressera au défunt pianiste britannique John Ogdon qui, de son côté, s'intéressait aux compositeurs plus rares, dont Nielsen. Cet enregistrement, vraiment idéal, couple la sonate "Hammerklavier" de Beethoven avec la Suite Op. 45 de Nielsen, un assemblage singulier mais fort intrigant et réussi.

En avant la mascarade ! Bal masqué à l'opéra de Manet, détail