Il y a peu, dans ces mêmes colonnes, Arnaud Boubet de Paris Jazz Corner vantait les mérites d’Oscar Alemàn, prodige de la guitare qui fit concurrence à Django himself, pratiqua avec Gus Viseur et tapa dans l’oreille d’Ellington. C’est à ce génie trop méconnu que Frémeaux rendit grâce avec une anthologie des premières années « parisiennes ». Cette fois, c’est la dernière période de sa vie, outre-Atlantique, qui se voit (enfin) documentée, avec la réédition de faces de 1965 et surtout son ultime enregistrement studio, dix ans plus tard. Certes ce n’est pas le Alemàn 72 que réclamait l’ami Boubet, mais il y a là tout le swing, cette légèreté si grave, cette virtuosité jamais banale, susceptible de transcender n’importe quel standard, boléro ou samba.