Sony réédite le coup du coffret vingt-cinq CD. 
Pour le coût, c’est Noël avant l’heure.

De Ellington Uptown (1951) au Standard Time de Wynton Marsalis (1987), quatre décades de jazz en une boîte. C’est le pari abouti de Sony qui, plutôt que de solder son riche catalogue pièce par pièce, en propose de digestes coffrets à petits prix. Si les collectionneurs et amateurs ne devraient pas trouver matière à surprise, les nouveaux convertis seront avisés de se ruer sur l’opportunité qui leur est offerte (enfin, presque). Peu importe les affaires de préférence et d’obédience, chacun y trouvera son compte, et au-delà l’occasion d’ouïr des albums qu’il n’aurait pas eu l’heur de croiser grâce aux passerelles sous-tendues dans ce type d’objet. Vous raffolez du bon vieux Jazz Goes To College de Dave Brubeck, vous devriez déguster le The Electrifying Aretha Franklin. Vous adorez le ’Round About Midnight de Miles avec Coltrane, vous goûterez les subtilités du Native Dancer de Wayne Shorter avec Milton Nascimento. Vous connaissez tout de la légende de The Bridge signé Sonny Rollins, irez-vous jusqu’à apprécier les volutes du Birds Of Fire du Mahavishnu Orchestra, ou quelques pièces du label CTI : le bouleversant Concierto de Jim Hall ? ou bien la tourneboulante Straight Life de Freddie Hubbard ?? Belle sélection qui a en plus le mérite de reproduire les albums dans leur écrin original, histoire pour les plus retords de mesurer la chute de l’élégance graphique avec les années numérique : comparez la pochette de l’album de Carmen McRae chantant en 1988 Monk, avec la cover d’un original de ce dernier, Underground, un chef-d’œuvre de 1968 dont la pochette fut distinguée par Rolling Stone