Jeudi 27 janvier, Ivan Moravec est en récital à la Salle Pleyel. Au programme de cette visite parisienne du grand pianiste pragois, Bach (Fantaisie chromatique et Fugue), Beethoven (32 Variations sur un thème original), Debussy (Pour le piano) et Chopin (Trois Nocturnes, Polonaise-Fantaisie op. 61, Scherzo n°2 en si bémol mineur op. 31).
Que ce soit grâce à ses disques ou à ses concerts, Ivan Moravec est depuis longtemps considéré par les critiques comme l’un des plus grands pianistes du XXe siècle, critiques qui n’hésitent pas à évoquer à son sujet des noms tels que ceux de Richter ou Gieseking… Cependant, même s’il souffre sans problème cette comparaison, ne serait-ce que par sa musicalité, il possède également un style très personnel et profondément fascinant.
Moravec est né à Prague le 9 novembre 1930 et a commencé à jouer du piano à l’âge de 7 ans. Par la suite, il a étudié le piano au Conservatoire de Prague et à l’Académie de Prague, tout en se produisant en concert en Pologne et en Hongrie. En 1957, le pianiste Arturo Benedetti Michelangeli entend Ivan Moravec en concert à Prague, et l’invite en Italie pour y poursuivre ses études. C’est ainsi qu’il suit les Masterclasses données par Michelangeli à Arezzo en 1957 et 1958.
Moravec a fait ses débuts américains en janvier 1964 avec le Cleveland Orchestra et George Szell au Severance Hall, avant de faire le mois suivant ses débuts new-yorkais à Carnegie Hall, à l’occasion de la semaine de résidence annuelle de l’Orchestre de Cleveland dans cette salle. Depuis lors, il s’est produit avec le New York Philharmonic, le Chicago Symphony, le Boston Symphony, les orchestres de Philadelphie, Cleveland et du Minnesota, ainsi que le National Symphony et les orchestres symphoniques de Detroit, Pittsburgh, St. Louis, Atlanta, Dallas, Seattle, Cincinnati et Baltimore. On a pu également l’entendre avec les orchestres de chambre de Saint Paul et Los Angeles, ainsi qu’avec l’Orpheus Chamber Orchestra et les orchestres de Toronto et Calgary.
Egalement très apprécié dans le monde entier pour ses concerts en récital, Moravec se produit fréquemment à Carnegie Hall et au Kennedy Center, et participe à toutes les plus grandes séries de récitals, de Boston à Chicago, en passant par San Francisco, Cleveland et Philadelphie. Enfin, parmi ses participations à des festivals américains, on retiendra les noms de Tanglewood, Blossom et Ravinia, ainsi que ceux du Hollywood Bowl et du Mostly Mozart de New York.
En Europe, on a pu entendre Ivan Moravec aussi bien en récital qu’en soliste avec orchestre dans la plupart des capitales musicales, et notamment à Londres, Vienne, Amsterdam (dans le cadre des Master Pianists Series au Concertgebouw, où il a donné un récital mémorable en mars 2004), Paris, Berlin, Leipzig, Munich, Oslo, Rome et Milan. Il a récemment effectué sa troisième tournée en Australie et voyage régulièrement au Japon pour des concerts avec le NHK Symphony Orchestra et des récitals dans les plus grandes salles de Tokyo. Parmi ses participations à des festivals de musique internationaux, citons ceux de Salzbourg, Edimbourg, Aldebourg, le festival de la Ruhr, du Schleswig-Holstein ainsi que le Festival de printemps de Prague.
Le 28 octobre 2000, Vaclav Havel, Président de la République Tchèque, a décerné à Ivan Moravec la Médaille du Mérite en récompense d’une carrière artistique exceptionnelle. Le même mois, le pianiste a également reçu le prix Charles IV, la distinction la plus prestigieuse de la République Tchèque, remise en reconnaissance d’une contribution exceptionnelle au progrès de l’humanité. Parmi les autres récipiendaires de ce prix figurent notamment Rostropovitch et Von Weiszäcker… En janvier 2002, il a reçu un Cannes Classical Award pour l’ensemble de sa carrière. Ce prix est décerné chaque année par un jury composé de plusieurs revues internationales de musique, reflétant l’attrait universel exercé par la musique classique.
Au disque, Moravec a enregistré pour de nombreux labels, dont Nonesuch, Supraphon, Connoisseur Society, Dorian, Pro Arte, Quintessence, Vox et Moss Music, et plusieurs de ses disques ont été distingués comme Disque de l’année par High Fidelity, Stereo Review, le New York Times, Time Magazine et Newsweek. En novembre 2000, Supraphon a remis à Ivan Moravec un Disque de Platine, pour avoir vendu plus de 250.000 albums sur ce label. Logiquement, il figure également parmi les pianistes sélectionnés par Philips pour sa collection d’anthologie Grand pianistes du XXe siècle.
