Les deuxièmes Rencontres de la Goutte d’Or se dérouleront du 11 au 23 mai sur le thème de Barbès l’Africaine, des années 70 à nos jours.

Après une première édition en mai 2009 L’Algérie à la Goutte d’Or, les centres de ressources du quartier poursuivent leur collaboration et réitèrent les Rencontres de la Goutte d’Or, cette année à travers le prisme de l’Afrique.

Toute l’histoire de l’immigration africaine sera mise en valeur à travers une réflexion autour de quatre grands axes, dont la création contemporaine avec la musique noire. Ce n’est qu’un pan de la manifestation qui se déroulera du 11 au 23 mai, puisque l’événement proposera pléthore de rencontres ponctuées par des expositions, tables rondes, visites de quartier, mais aussi par des concerts !

Ainsi, Barbès l’Africaine, c’est aussi en musique, à commencer par un live atypique au centre musical Barbara Fleury Goutte d’Or, réunissant un graphiste et un musicien sur la même scène. Un show hybride illuminant deux acteurs de la scène artistique sur fond d’illustrations et de notes exaltées.

Une petite session Slow Is Beautiful viendra s’immiscer le 20 mai, pour une fusion de six musiciens autour du projet nu-jazz de Booster. Un jazz urbain, lancinant et lunaire, où la ville la nuit ne dort jamais : guitare, Rhodes, samples, percus, flûte, basse, sax et scratch, pour un mix entre groove mordant et arrangements digitaux. Un univers onirique et électronicool.

Le 21 mai, la songwriteuse malienne Fatoumata Diawara prolongera le spectacle après son rôle de Siré dans Il va pleuvoir sur Conakiry, à l’Institut des Cultures d’Islam, avec ses musiciens, pour un set inspiré de la tradition du chant wassoulou oscillant entre couleurs folk et harmonies jazzy, enclines de lyrisme.

Le même jour, l’artiste à « une seule tête » (en wolof) mais bien faite, Ben'Bop montrera toute l’ampleur et la richesse de son projet, où rythmes typiquement caribéens et jamaïcains comme le ragga se mêleront aux sonorités anglo-saxonnes avec un hip hop teinté de rock sur des airs sénégalais, comme en témoigne le génial Punk is born in Senegal. Une étonnante, mais non moins réussie, intervention de violons celtiques s'ajoutera ici et là, et même des contes en français sur fond de beatboxing tout en douceur... Un ovni musical complètement jouissif.

Plus traditionnel, le joueur de guimbri et guitariste Nuru Kane (Number One Bus) se frottera au blues sénégalais en mélangeant traditions africaines telles que le m’balax, les chants et rythmes mandingues, soufies ou encore gnawa, le tout aux confins de l’incantation…

Toujours issu du Sénégal, Chérif Mbaw s’aventurera loin des sentiers battus de l’académisme. Il transcendera la musique traditionnelle sénégalaise en y insérant des airs afro-cubains, soul, et en faisant preuve d’une technique vocale inimitable, très étroitement liée à la prosodie particulière du wolof, influencée aussi par le chant jazz.

Le Mali sera aussi incarné par Mali Blues, qui prépare de nouvelles ambiances pour un concert avec Kadi Keita, Pascal Langlois, Frédéric Poli et DT King. Originaire de Côte d’Ivoire, Nash offrira quant à elle une prestation scénique en Nouchi (dialecte ivoirien), alliant hip hop et reggae.

Et pour conclure ce rendez-vous musical, Konono, l’un des principaux représentants d’un style spectaculaire qui fleurit dans les faubourgs de Kinshasa, le «tradi-moderne» (musique traditionnelle électrifiée), fera résonner la voix des ancêtres, tout en ayant recours à l’amplification bricolée de ses instruments et aux « lance-voix » !

La journaliste de Nova Bintou Simporé sera la marraine du projet. Passionnée par la découverte des cultures et musiques du monde, elle a couvert de nombreux événements culturels de L’Afrique à Paris des années 80.

Barbès l’Africaine sera également synonyme de réflexions sur les luttes sociales, les opérations de rénovation, la création contemporaine, avec la mode, la littérature, le cinéma, les arts plastiques, les religions africaines et la cuisine africaine.

Le site officiel du centre musical Barbara