Le 29 janvier à Pleyel, le chef et violoncelliste Heinrich Schiff dirigera l’Orchestre de Paris dans un programme Haydn, Lutoslawski et Schubert à la gloire du violoncelle.

Jeudi 29 janvier à 20h à Paris, salle Pleyel, le violoncelliste devenu chef Heinrich Schiff dirigera l’Orchestre de Paris et deux jeunes violoncellistes dans Haydn (Symphonie concertante pour hautbois, basson, violon et violoncelle), Lutoslawski (Concerto pour violoncelle) et Schubert (Symphonie n°8 "Inachevée").

Schiff, grand expert qu’il est de la littérature pour violoncelle, lancera donc les hostilités avec le superbe concerto de Lutoslawski qui sera servi pour l’occasion par le jeune Christian Poltéra. Ce concerto est un défi moderne, pour le soliste comme pour l’orchestre. C’est une œuvre sans arrondi, compacte, à laquelle rien aujourd’hui ne pourrait être comparé. Elle fut créée en 1970 par Rostropovitch.

Entouré de ses amis de l’Orchestre de Paris (le hautboïste Michel Bénet, le bassoniste Giorgio Mandolesi et le violoniste Eiichi Chijiiwa), le violoncelliste Emmanuel Gaugué sera alors soliste dans la Symphonie concertante Hob. 105 de Haydn, contemporaine des symphonies « londoniennes ». Cette symphonie fut écrite par Haydn à Londres, en quelques jours, pour faire face à un talent concurrent, Ignaz Pleyel, qui prétendait donner à chacun de ses concerts une œuvre nouvelle, dont une symphonie concertante. Le genre était pourtant déjà un peu en désuétude, sorte de passerelle entre le concerto grosso de Vivaldi et les double ou triple concertos qui viendraient plus tard. Les quatre solistes -deux cordes, deux bois- font comme un mini-orchestre au premier plan.

Enfin, l’Inachevée de Schubert n’est pas une inconnue, mais on sera toujours surpris par son humanité –du fait probablement des interventions solistes qui l’habitent- à tel point qu’on imagine sans cesse qu’un chant pourrait s’élever de ce matériau orchestral. Elle s’installe dans notre sensibilité entre les œuvres sacrées de Mozart et les symphonies de Mahler.

Si le violoncelliste autrichien Heinrich Schiff a abordé la direction d’orchestre, c’est par amour pour les classiques viennois, dont il regrette que les compositions pour violoncelle soient si rares : tout juste deux concertos chez Haydn, des sonates chez Beethoven, une chez Schubert, rien chez Mozart, ni Mahler... Musicien d’une inlassable curiosité, Schiff se tourne vers l’opéra, s’intéresse au mouvement baroque mélangeant son Stradivarius au clavecin et consacre aussi une partie de son travail d’interprète à la création contemporaine et au répertoire du XXe siècle, de Lutoslawski, Zimmermann à Henze. Il a joué pour la première avec l’Orchestre de Paris en 2006.

Le site officiel de l’Opéra de Paris

Le site officiel de la salle Pleyel