Etonnant que la pochette des opus de Beach House ne propose pas un beau sticker orné, en lettres de feu, d’un joli « Avec la nièce de Michel Legrand dedans ! »… Evidemment, une telle parenté ne suffit guère à ce que l’on se penche sur le cas de Victoria Legrand et de son comparse Alex Scally qui sont en concert à Paris, au Trabendo, le 3 juin…
Au fil de ses albums (et le dernier, superbe Teen Dream, ne fait que confirmer), le duo de Baltimore formé en 2004 est le plus étonnant marchand de sable de la pop actuelle. Mais un marchand de sable qui n’irait guère jusqu’au bout de sa mission, laissant l’auditeur dans le no man’s land d’éthers oniriques faits de bien être et de mélodies cotonneuses.
Il y a chez Beach House une belle obsession pour ces groupes des années 80 qui aimaient tant dissimuler leur génie mélodique sous des amas de guitares en apesanteur et des rythmiques chloroformées… L’ombre des Cocteau Twins (en moins habités), de My Bloody Valentine (en moins sonique) ou du Neil Young d’Harvest Moon (en moins poilu…) planent au dessus de l’univers de Beach House. Il y a surtout une mélancolie sublime qui se love aussi bien dans la voix de Victoria Legrand que dans les harmonies d’Alex Scally.