Le 19 septembre, le Tom Waits gaulois invite ses amis à la Cité de la Musique pour boucler sa dernière tournée.

Pour fêter la fin de sa tournée, Arthur H investit la Cité de la Musique avec ses invités pour un concert exceptionnel le 19 septembre. Des invités comme Natalia Zagorinskaya, Izia, Babx, Brigitte Fontaine et quelques autres…

Arthur H appartient à la tradition des créateurs que n’embarrasse aucune tradition. Il appartient à la lignée des Alfred Jarry, des Kurt Schwitters, des Harry Smith, des Tom Waits. D’ailleurs, il dit lui-même que L’Homme du monde, son dernier album, pourrait être « un Tom Waits disco ».

Il faudrait aligner de semblables oxymores pour essayer de cerner sa personnalité et sa position : un Rabelais électrique, un Jérôme Bosch tsigane, l’inventeur du jerk dadaïste, du funk métaphysique, du groove rétrofuturiste… Toujours à part, toujours dans une position diagonale, toujours dans un éther que ne respirent pas les artistes de variétés.

Depuis vingt ans, Arthur H a exploré des mythes, des fantasmes, des failles que personne n’avait fréquentés ainsi avant lui : le général De Gaulle affrontant à poings nus les agents secrets nazis dans un night club à Tahiti, la Tour Eiffel s’arrachant à la gravité (dans tous les sens du terme) pour monter au ciel, Marilyn Monroe, Bo Derek, Tarzan, Zorro ou Spiderman vivant des aventures inédites et même une télévision qui ne diffuse rien… Il les entraîne tous dans les sortilèges de sa voix, une voix aux graves éraillés uniques au monde et aux rubatos de grand conteur.

Pour ses chansons, il avoue volontiers « le rêve de mélanger Johnny Rotten, Jim Morrison et Jacques Prévert » et, depuis vingt ans, il s’aventure de genre en genre, de couleur en couleur, d’invention en invention. Il a restauré les ondes Martenot dans la chanson française, renversé les canons du piano-voix, porté Kurt Weill sous un stroboscope, flairé la piste de Fela, trituré les usages du jazz acoustique, jeté un flot de poésie sur le dancefloor…

C’était d’ailleurs l’enjeu de la tournée qui a suivi la sortie de L’Homme du monde, tournée qui vient s’achever à la Cité de la Musique : la poésie sur le dancefloor. Avec ce disque, il a voulu mettre le corps en mouvement, faire jubiler sa part instinctive, libérer les membres du corset habituel du concert de chanson. Oui, Arthur H convoque des orages, des frénésies, des plaisirs, des sourires qui vont traverser des fumeries d’opium à Shanghai, des plages nordiques, des espaces intergalactiques, des palais de l’Élysée… Ce pataphysicien noceur compte parmi les quelques créateurs qui savent donner une âme lettrée à la pratique du rock, qui savent toucher autant et à la fois le cœur et la moelle épinière.

Pour ce concert de clôture de sa tournée, Arthur H se devait d’inviter celle qu’il appelle sa « mère artistique », Brigitte Fontaine, qui lui a donné l’exemple d’une œuvre d’une féroce excentricité en même temps que d’une absolue liberté. Il a aussi invité deux jeunes mavericks de la scène française, Babx et Izia. Chanteur virtuose (quelque part entre Thiéfaine et des inflexions à la Lennon), Babx compte parmi les réinventeurs d’une chanson poétique pour aujourd’hui. Izia est la plus jeune fille de Jacques Higelin et s’est révélée récemment comme un talent rock impressionnant – feulements stridents, charisme éclatant, personnalité enthousiasmante. Avec eux, Arthur H convoque à la fois la NRF et le CBGB, la lettre et le groove, le rêve et la sueur…

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