Le maestro russe Valery Gergiev était à Paris pour présenter le Mariinsky II qui ouvrira ses portes à Saint-Pétersbourg en mai prochain.

Charisme, grandeur voire, selon certains, despotisme, il fallait un lieu à l’image de Valery Gergiev pour présenter le nouveau théâtre Mariinsky de Saint-Pétersbourg. Hôtel particulier de la rue de Grenelle à Paris, avec jardin à la française, salons d'apparat et cour d'honneur pavée, construite par Robert de Cotte, architecte de Louis XIV, pour la duchesse d'Estrées et acquis en 1863 comme propriété de l'Etat Russe, la flamboyante résidence de l’ambassadeur de Russie en France, accueillait donc le maestro ossète, mardi 8 janvier, pour une conférence de presse destinée à détailler le vaste projet Mariinsky II.

2013 est une année majeure pour le grand théâtre de Saint-Pétersbourg. Ce lieu unique d’opéra et de ballet mondialement connu verra donc l’ouverture du nouvel opéra, le Mariinsky II, que l’on doit à l’agence canadienne Diamond Schmitt Architects, célébrant le 25e anniversaire de la direction artistique de Gergiev, en même temps qu’un nombre important de projets audiovisuels avec le label Telmondis. Avec son inauguration, début mai, le Mariinsky II, aux côtés du légendaire Théâtre Mariinsky et de la Salle de Concert, complète la transformation de ce complexe culturel en l’un des plus grands centres au monde consacrée à la musique classique, à l’opéra et au ballet, et dotée de possibilités techniques performantes.

« Disons que le Mariinsky historique serait votre Palais Garnier. Le Mariinsky II jouerait le rôle de l’Opéra Bastille, et la Salle de Concert, celui de Pleyel », a expliqué Valery Gergiev devant l’assistance parisienne. Au même titre que la capitale française a du trouver un fonctionnement de répartition des programmes entre Garnier et Bastille, le chef russe sait qu’il devra, lui aussi, satisfaire les deux salles.

Financée par le gouvernement russe, la nouvelle salle d’environ 2000 places offre plus de 79.000 m², l’une des plus grandes superficies pour une institution lyrique. Une passerelle franchissant le canal Kryukov reliera les deux Mariinsky. Tout en soulignant l’architecture XIXe siècle de Saint-Pétersbourg, le bâtiment devrait apporter une touche de modernité unique et singulière : façades de verre et baies vitrées offrent une vue panoramique sur la ville et le Mariinsky adjacent, tout en reprenant également le rôle traditionnellement réservé aux portiques à colonnes.

Suivant les principes des grandes salles d’opéra des XVIII et XIXe siècles, l’auditorium est en forme de fer à cheval et doté de trois balcons, configuration idéale tant au niveau acoustique que visuel. A cette salle principale s’ajoutent un amphithéâtre situé sur le toit (l’un des lieux principaux du festival Stars of the white night), un foyer ainsi que des salles de répétition.

Tout au long de la présentation de ce pharaonique complexe culturel, Gergiev n’a cessé de mettre la jeunesse au centre de son discours. « Ça n’est qu’aujourd’hui que je comprends réellement pourquoi Leonard Bernstein était si focalisé sur la jeunesse et sur la transmission. C’est devenu un élément essentiel de mes activités et ce nouvel ensemble Mariinsky avec ses trois salles fait aussi parti de cette réflexion », a-t-il insisté.

Le site du Mariinsky