Le 9 juin, une vente aux enchères est organisée à Drouot autour de la collection personnelle du poète et scénariste français Jacques Prévert.

Du manuscrit original du film Quai des Brumes à celui des paroles des Feuilles mortes, en passant par des lettres illustrées de Miro, Picasso ou Chagall, des morceaux choisis de la riche collection privée Jacques Prévert seront vendus aux enchères le 9 juin à Drouot.

D’après l’AFP, c'est l'unique petite-fille de l'artiste, Eugénie Bachelot Prévert, qui a choisi de mettre sur le marché de l'art cet inventaire à la Prévert puisé dans les trésors dont elle assure la conservation et la promotion avec la société Fatras, précisent les organisateurs dans un communiqué. L'enjeu consistait à souligner la place considérable qu'occupe Jacques Prévert (1900-1977) dans le milieu culturel, cinématographique, littéraire et musical au XXe siècle.

Ainsi, le manuscrit original de la chanson Les Feuilles mortes, dont on dénombre plus de 600 interprétations différentes, sera mis en vente, estimé de 30.000 à 40.000 euros. La musique écrite par Kosma en 1945 et sur laquelle Prévert écrit un texte qu'il dit « simple comme bonjour » se fait entendre pour la première fois dans Les Portes de la nuit de Carné en 1946.

On retrouve également, le story board des Visiteurs du Soir de Carné (1942) estimée entre 40.000 et 50.000 euros, dévoilant le nom des personnages, leurs traits de caractère, quelques détails physiques, la distribution envisagée. S'y ajoutent des dessins, des esquisses des décors et des costumes.

La vente comprend encore une huile de Picasso (« Prévert est mon copain », disait le peintre), une gouache de Miro, 14 lettres autographes signées, dessinées, personnalisées par Matisse, Picasso, Miro, Chagall, Calder, Doisneau, Chaplin ou Brassens, et 15 livres dédicacés par Breton, Ernst, Klee, Doisneau et Brassaï.

Pièce maîtresse de la vente, le manuscrit original de 150 pages du scénario de Quai des Brumes de Marcel Carné (1938), est estimé de 200.000 à 300.000 euros. Dans ce premier jet du scénario, la célèbre réplique de Jean Gabin « T'as d'beaux yeux, tu sais », à laquelle Michèle Morgan répondait « Embrassez-moi » était « T'as de jolies jambes, tu sais ». Jean parlait à Nelly de ses beaux yeux dans une autre scène. « Oh je voudrais tant que tu te souviennes... ».