Cet automne à Paris, Clermont-Ferrand et Bordeaux, trois concerts français pour le roi Richard Hawley, génial crooner rock’n’roll de Sheffield.

Son furieux nouvel album (Standing At The Sky’s Edge) sous le bras, Richard Hawley donnera trois concert en octobre dans l’hexagone : le 10 à Paris à la Cigale, le 19 à Clermont-Ferrand à la Coopérative de Mai et le 20 à Bordeaux au Krakatoa.

Avec son sixième album, Truelove's Gutter, l’intemporel Richard Hawley avait signé un des plus beaux disques de ballades de ces dernières années. Un chef d’œuvre superbement passéiste mais pourtant bien de son temps. Une fois de plus, avec lui, c’était back to the future ! Cette année pourtant, la sortie de (Standing At The Sky’s Edge en dérouta plus d’un. Toutes guitares brandies, le roi Richard rappelait son affection pour le rock’n’roll le plus animal. Aucun dédoublement de personnalité, mais juste l'envie de se prendre un peu pour les Stooges d’Iggy Pop…

Richard Hawley - Seek It (Live At Yellow Arch)

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Il ne chante pas vraiment dans la même division et, pourtant, Richard Hawley trimballe son armure de Roy Orbison des temps modernes avec une démentielle classe qui lui est propre… Depuis 2000, l'ancien guitariste de tournée de Pulp enchaîne des disques somptueux d'orfèvrerie intemporelle, chéris par les fans de Scott Walker et Morrissey.

A ceux lui reprochant de jouer les passéiste, il aime à répondre : « Je ne fais pas de la taxidermie ! La musique est un truc de famille chez moi. Mes parents, mes oncles et tantes, tout le monde en faisait, sans barrière. Country, rock, blues, rockabilly, tout ce qui pouvait se faire en trois accords ! Trois accords qui ont toujours fait office de fondation. Et maintenant que je ne fais plus de sessions pour les autres, que je me concentre sur ma propre musique, je veux explorer ça, et rien d'autre ! »

Richard Hawley - Down in the Woods [Official Music Video]

RichardHawley

Richard Hawley est également bien conscient du danger de jouer parfois avec le feu des violons. Surtout en matière de pop. « Les cordes dans la pop et le rock se manipulent comme de la nitroglycérine ! Ceux qui les utilisent le font souvent pour faire briller leurs albums, non pour leur donner une puissance supplémentaire. Le problème est souvent là. Les cordes, c'est quelque chose de très émotionnel qui peu rapidement anéantir une chanson. Des tas de groupes de rock tombent dans le panneau. Et au final c'est l’effet Spinal Tap garanti ! Vous devez laisser de l'espace dans la musique pour intégrer des violons. »

L’autre obsession de cet esthète : les guitares ! Et les guitaristes ! « Tous ceux des 50's. Surtout Santo & Johnny. Sinon je vénère Link Wray et surtout son album de 1970 pour Polydor intitulé Link Wray. Un truc qui vient de mars ! Et je suis sûr que les Stones ont piqué des trucs à cet album… »

Derrière ces décors et costumes classieux à souhait, Richard Hawley aligne avant toute chose des… chansons ! Des compositions simplement magiques pour ne pas dire parfaites. On sent chez lui la quête permanente de la chanson ultime. « C'est une obsession ! Je cherche cette perfection sans cesse. Et je saurai le jour où je l'aurai trouvée, j'en suis sûr… Stardust d'Hoagy Carmichael, c'est fantastique ! Mais en général, la compo elle-même ne suffit pas, le son est essentiel. Et j'ai réalisé aussi que vous pouvez avoir des paroles, une mélodie et une instrumentation mais aucun d'entre eux n'a la magie de la voix humaine. Juste le son de cette voix. Même s'il lisait le bottin, Nat King Cole serait démentiel. Idem pour Elvis, Roy Orbison, Lee Hazlewood, Fats Domino ou Buddy Holly. » Vivement le bottin de Sheffield et sa région lu par le roi Richard Hawley !