Nouvel ovni signé sur le label Tricatel, Chassol révolutionne l’art du collage le temps de mini-symphonies pop totalement inclassables et uniques à déguster sur la scène du Café de la Danse le 31 mars.

Samedi 31 mars, l’univers musical azimuté de Chassol investira le Café de la Danse, à 19h30. Mais qui est donc cet ovni dont l’impeccable label Tricatel vient de publier le premier album intitulé x-pianos ?

Pianiste, compositeur, arrangeur et directeur musical (notamment pour Phoenix et Sébastien Tellier) charismatique et talentueux, Christophe Chassol est avant tout l'auteur d'une œuvre inclassable. L’adjectif est souvent utilisé à foison mais, en l’espèce, le bonhomme est véritablement… inclassable ! Ses compositions articulent voix, musique, sons, images au sein d'objets audiovisuels inédits. Un projet qu’il définit en peu de mots : harmoniser le réel.

En 35 titres – pas moins – dépassant rarement les trois minutes, Chassol construit une véritable galaxie musicale, lorgnant aussi bien vers Steve Reich que Prince. 35, c’est finalement peu quant on sait que son disque dur en contient plus de 1300… Né en 1976, ce savant fou découvre la musique à l’âge de 4 ans. Fils d’un père saxophoniste amateur, il s’engage au Conservatoire comme d’autres à l’armée, passant seize années, faisant ses armes sur l’harmonie, les gammes et la mélodie comme une enluminure essentielle. Traumatisé, dans sa plus tendre enfance, par la bande son du film La Tour infernale, le jeune Chassol comprend rapidement qu’il ne sortira pas son premier album à 20 ans. Son ambition première est de composer pour le 7e Art, unir secrètement le son et l’image pour produire une musique cinématique de grande élégance, dans la lignée des Jerry Goldsmith, Michel Magne et autres Quincy Jones…

Milieu des années 90, Chassol prend alors la tangente. Direction les salles obscures, embarquement immédiat pour quinze ans de compositions pour le cinéma, la télévision et la publicité, compositeur de l’ombre pour des films que Chassol, inlassablement, illustre en y apposant sa propre histoire. Pour Stravinski, la musique était du papier peint, pour le film, on ne saurait mieux dire… Entre deux jingles pour la pub, Chassol devient chef d’orchestre, de 1994 à 2002, puis découvre le monde de la pop en accompagnant Phoenix et Sébastien Tellier sur un Politics en 2004 que ce jeune sosie de Jean-Michel Basquiat arrange dans les grandes largeurs. La même année, Chassol retrouve le barbu barge sur la B.O. du film Narco, qu’il saupoudre de langueurs érotiques et de violons qui s’embrassent…

« Je suis un musicien qui fait de la musique sérieuse et accessible en format pop » aime à répéter Chassol, pour s’extirper des niches ghettos où tant d’autres se complaisent. Autant disciple de l’école minimaliste (Steve Reich, John Adams) que passionné de culture pop, le Parisien aime à sortir des sentiers battus, comme le prouvent ses « ultrascores » - une musique de film absolue composée à partir de tous les éléments sonores du film - pour Animal Conducteur ou encore Nola Chérie, qui accompagne ce premier disque en supplément DVD. Cette même envie de formats inédits se retrouve, sans surprise, sur x-pianos, à travers La Négacra (composée à partir d’un poème de Gherasim Luca) ou U Were In Love (samplant un dialogue de West Side Story), sans oublier le menuet pop Wersailles spécialement écrit pour l’exposition de Xavier Veilhan chez Louis XIV. Du beau bizarre, en somme, où l’instrumental côtoie l’onirique et où les claviers de Chassol s’enroulent souvent autour de la voix d’Alice Lewis, autre Française amatrice de beaux arts sans majuscule…

Condensé d’émotions de quinze années passées au service du rêve, x-pianos est donc cette pièce montée qui marie enfin les divers univers d’un Chassol bien heureux d’enfin offrir sa musique à une plus large audience : « Ce premier album arrive tard dans ma carrière, c’est un résumé qui boucle une première boucle » dit-il, « chaque morceau reflète mon envie d’harmoniser le monde ». Avec des pinceaux dignes de Fantasia et un certain talent pour l’agencement des couleurs, le nouveau peintre de Tricatel fait dans la dentelle et x-pianos s’écoute comme un diaporama de souvenirs intemporels.

Le site de Chassol

Le site du Café de la Danse

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